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Analyse linéaire du chapitre 19 de Candide " Le nègre de Surinam "

Dissertation : Analyse linéaire du chapitre 19 de Candide " Le nègre de Surinam ". Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  19 Mai 2023  •  Dissertation  •  1 082 Mots (5 Pages)  •  1 728 Vues

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FICHE DE RÉVISION - ANALYSE LINÉAIRE

Œuvre intégrale : Candide Voltaire

Analyse linéaire : Chapitre 19 : Nègre de surinam

ÉTAPES DE L’ORAL

ÉLÉMENTS IMPORTANTS

Éléments

d'introduction

Voltaire → figure emblématique du siècle des Lumières : philosophe lutte contre :

obscurantisme / ignorance / emprise de la religion / esciavage / pouvoir politique : lui vaudra des années d'exil. Voltaire pratique divers genres littéraires (tragédie, essai) mais est surtout connu pour ses contes philosophiques  une forme d'apologue : récits à visée argumentative. Dans Candide, le héros est un jeune homme naïf, qui en voyageant se confronte constamment à l'horreur et la

violence du monde : façon pour Voltaire de dénoncer la cruauté des hommes / la philosophie optimiste de Leibniz pour lequel “tout était au mieux dans le meilleur des mondes".

Résumé du texte

Dans le chapitre 19 de Candide, Candide rencontre un homme noir originaire du Surinam et découvre les horreurs de l'esclavage et du commerce des esclaves.

Lecture du texte

Projet de lecture

Comment est ce que Voltaire remet en question l’esclavage ?

Mouvements du texte

1) Passage descriptif (l1-3)

a) Candide voit le “nègre” et le décrit avec premièrement ses habits

Les personnages sont directement mis en face, brutalement avec le passé simple. Puis en est faite une description de l’esclave.

Dès le mot “nègre” on insiste sur sa classe → esclave ; de plus on le dégrade avec “étendu par terre” où Candide, supérieur, baisse les yeux de sa calèche. (l1)
L’homme est seulement vêtu d’un caleçon de toile bleue, c'est-à-dire la moitié de son habit et on insiste sur son dénuement avec une négation restrictive “ne que”, il a peut être plus. Son “habit” est ironique étant donné que c’est un terme normalement luxueux employé pour une tenue complète. (l2)

b) la description continue son cours avec cette fois celle de son corps
On continue sa description avec celle de son corps et le terme “manquait” fait référence à une personne mais c’est ici des membres sauf que tout est au même plan → il n’a pas d’habits ni de membres, cela montre l’indifférence aux esclaves, la déshumanisation.

Cependant on peut remarquer qu’au début nous avons une totale déshumanisation avec le mot “nègre” puis une réalisation avec le mot “homme”. On montre que c’en est bien un avec de la compassion “pauvre homme” et le déterminant démonstratif “ce” qui fait réaliser qu’il existe. (l2-3)

2) Dialogue entre Candide et le « nègre »

a) Candide ouvre le dialogue

Le narrateur disparaît et laisse le lecteur comprendre les faits séparés en sous parties.

Candide s’adresse à lui en le tutoyant et le considère, veut comprendre : il découvre l’esclavage et veut savoir comment un homme peut faire cela à un autre, il ouvre alors avec une phrase interrogative qui en sera suivie d’une autre.

(l3) Une phrase exclamative “Eh, mon dieu !” Il est choqué et appelle son Dieu afin d’obtenir une explication. (l4) le mot “horrible”, au-delà de sa compréhension, est du domaine de l’horreur. Il entraîne l’empathie “mon ami”.

b) l’homme étendu répond

(l4) Dans sa réponse, le “nègre” ne répond pas à la question de Candide ce qui montre que c’est l’usage, c’est banal, son infériorité s’exprime dans le vouvoiement qui est le sien quand Candide le tutoie, et il s’adresse à lui en disant “monsieur”. Nous apprenons tout de même que l’homme appartient à un négociant dont le nom évoque ironiquement la dureté ainsi que le commerce (on pourrait traduire par “De la dent dure” mais aussi par “vendeur”) et qui le réduit en esclavage. Au sol, dans le dénuement, doublement amputé, producteur de richesse (celle-là même qui fait de Vanderdendur un « fameux négociant »). (l5)

(l7) De nouveau le terme “monsieur” où le blanc est supérieur dans la réplique de l’esclave à la 2e question de Candide. “C’est l’usage” fait référence au Code noir, il énnonce que c’est la loi. De plus, il énonce les sanctions et les règles pour cet “objet” → Le caleçon de toile. (l7-10) cela renforce le choc et la manière “logique” dont tout cela est fait.
La conclusion de cette première partie du dialogue est terrible : “C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe”. C’est un “vous” qui ne s’adresse pas seulement à Candide et à Cacambo, mais évidemment aux européens dont le plaisir culinaire a un coût humain insupportable (double sens au mot “prix”). (l10)

3) suite de la réponse

a) Souvenir de l’esclave

(l11) L’adverbe “cependant” marque les liaisons du discours qui de façon indirecte un réquisitoire contre l’esclavage, le discours est structuré : L’adverbe est suivi d’une proposition circonstancielle de temps pour évoquer un souvenir dont sa mère, incarnée à la 1ère personne parce qu’elle lui offre une vie meilleure et le bénit par ces seigneurs blancs (l12-14).

b) L’esclave fait valoir l’erreur de ses parents
Nous suivons (l14) par l'interjection “hélas !” qui fait valoir l’erreur dans laquelle se trouvaient ses parents mais aussi les négociants. L’esclave cesse de rapporter celles de sa mère pour les démentir avec force ironie. L’énumération des animaux fait de cet homme le dernier et le plus malheureux d’une longue liste. (l15) Ce qui pourrait passer pour une hyperbole n’en est malheureusement pas une “mille fois moins malheureux que nous”, ce qui est, au passage, une litote : les animaux sont heureux au regard des esclaves.

4) Conclusion avec l’esclave dénonce la religion dans l’esclavagisme.

(l16) le mot “fétiche” qui définit les objets religieux africains et est mélangé avec la religion chrétienne des “hollandais”. Il dénonce alors la religion dans l’esclavagisme et l’évangélisation obligatoire. De plus que durant les prières on accentue l’égalité et la fraternité ce qui met en avant la fausseté du discours esclavagiste et l’esclave démontre cela par l’exemple de ses parents qu’ils l’ont vendu aux esclavagistes. On y montre un paradoxe à la genèse. (l17-20). Ces dernières lignes sont une conclusion en 3 parties avec des mots tels que “si, ainsi, donc…”

Et le texte se finit sur Candide qui résume ses paroles du début avec l’exclamation “O Pangloss !” et le terme “s’écria” ainsi que le mot “abomination” : une horreur sacrée inspirée par ce qui est monstrueux.

Conclusion

Ce texte vise donc un double objectif.

- Montrer l’horreur de l’esclavage. En ceci, c’est un réquisitoire puissant et fortement ironique. Les contradictions, les mensonges et l’hypocrisie des uns et des autres sont ici montrés.

- C’est aussi une étape dans ce roman picaresque qui amène le héros à prendre conscience du monde terrible dans lequel on vit et duquel l’optimisme doit être banni.

Pour finir, on peut évoquer le combat pour la liberté des philosophes des Lumières notamment en évoquant l’Encyclopédie ou encore l’ouvrage de Condorcet “Réflexions sur l'esclavage des nègres”.

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