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Analyse linéaire du discours de Martin Luther King

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Par   •  5 Juin 2023  •  Commentaire de texte  •  2 627 Mots (11 Pages)  •  603 Vues

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Séquence 1 : La littérature d’idées du XVIe siècle au XVIIIe siècle

Parcours associé : Écrire et combattre pour l’égalité

Analyse linéaire: Fin du discours I have a dream, Martin Luther King, 1963

  • Introduction:

Certains discours ont marqué l’histoire par leur importance, leur qualité rhétorique, et l’ardeur passionnée avec laquelle ils ont été prononcés, à tel point qu’ils deviennent des monuments littéraires.

Tel est le cas du célèbre du discours « I have a Dream », prononcé par Martin Luther King (1929-1968), pasteur et militant afro-américain luttant pour les droits civiques des Noirs américains. 

Les afro-américains, après l’abolition officielle de l’esclavage en 1863 par Abraham Lincoln, subissaient en effet aux Etats-Unis un ensemble de lois racistes qui les infériorisaient. C’est grâce à la lutte des militants, menée notamment par Martin Luther King, qu’ils ont pu obtenir l’égalité de droit, via un ensemble de lois que l’on nomme les Civil Right Act (1964-1968). 

Le discours « I have a dream » est emblématique de cette lutte non-violente et citoyenne. 

Il a été prononcé le 28 août 1963 à Washington, capitale du pays, devant le mémorial d’Abraham Lincoln, à l’issue de la marche pour le travail qui a rassemblé plus de 250 000 personnes. Le jeune pasteur prononça ce discours garni de redondances bien choisies, ainsi que de références universelles extraites de l’Histoire et de la Bible. Ce texte, qui est peut-être l’un des cinq meilleurs discours dans l’Histoire des Etats-Unis, a saisi les espoirs et les rêves d’une génération toute entière.

L’extrait étudié ici correspond à la fin du discours. Martin Luther King rappelle les principes d’égalité pour lesquels il lutte.

Problématique : Comment Martin Luther King mobilise-t-il la foi et le patriotisme pour promouvoir l’égalité entre tous les hommes ?

Annonce du plan :

Dans un premier temps, de « Je vous le dis » à « créés égaux. », Martin Luther King affirme qu’il croit en une société égalitaire.

Dans un deuxième temps, de « je rêve qu’un jour » à « à tout être fait de chair. », il évoque des territoires marqués par le racisme qu’il rêve de voir se transformer en terres de fraternité. Enfin, dans un troisième temps, de « Telle est notre espérance » à la fin du discours, il fait l’éloge de la foi, capable de mener à la liberté.

  1. Martin Luther King croit en une société égalitaire.
  • Martin Luther King souligne tout d’abord l’importance de son discours, qui constitue un événement historique qui

restera gravé dans l’Histoire : « Je vous le dis ici et maintenant ». 

Limportance du moment présent est mise en valeur par le verbe « dire » au présent de l’indicatif (qui a valeur de présent d’énonciation) ainsi que par les adverbes de temps et de lieu qui insistent sur le moment présent : « ici », « maintenant » .

  • En désignant la foule par le groupe nominal « mes amis », Luther King permet d’avoir l’attention ainsi que l’adhésion des

manifestants à son propos.

Sa parole crée une communauté de lutte, mais également une amitié fraternelle.

🡪 C’est cette relation intime et intense qui lui permet de se confier, entre doutes et espoirs : « mes amis, bien que, oui, bien que nous ayons à faire face à des difficultés aujourd’hui et demain je fais toujours ce rêve ». 

  • La proposition subordonnée circonstancielle d’opposition (« bien que nous ayons à faire face à des difficultés aujourd’hui

et demain » ), accentuée par la répétition de la conjonction de subordination « bien que » souligne la lucidité de Martin Luther King face aux obstacles qui se dresse devant lui. 

🡪  L’orateur se projette donc vers l’avenir en coordonnant les adverbes temporels « aujourd’hui » et « demain ». 

L’adverbe « toujours » témoigne également de sa ténacité.

Il évoque un rêve non encore défini, mais introduit par un déterminant démonstratif qui le singularise : « je fais toujours ce rêve ». Cela suscite un effet d’attente.

🡪 C’est ce rêve qui sera au cœur du discours. 

  • Martin Luther King donne progressivement les aspects de ce rêve : « c’est un rêve profondément ancré dans l’idéal

américain. » Ce rêve est donc à la fois intime et impersonnel, individuel et national, puisqu’il correspond à « l’idéal américain ». 

🡪 Martin Luther King puise ainsi efficacement dans l’histoire et les mythes de son pays. Les Etats-Unis sont à l’origine un ensemble de colonies britanniques ayant pris leur indépendance en 1776. « L’idéal américain », fait de liberté et d’égalité, constitue un mythe vivant.

🡪 Le pasteur n’aspire donc qu’à voir les Etats-Unis correspondre enfin à la beauté de leurs idéaux : « Je rêve que, un jour, notre pays se lèvera et vivra pleinement la véritable réalité de son credo : “ Nous tenons ces vérités pour évidentes par elles-mêmes que tous les hommes sont créés égaux ”. » 

🡪 Le militant des droits civiques cite ici la Déclaration d’Indépendance des Etats-Unis d’Amérique. Le futur de l’indicatif

(« se lèvera« , « vivra » ) souligne que l’idéal d’égalité n’est pas encore réalisé aux Etats-Unis.

Le combat pour l’égalité entre Noirs et Blancs n’apparaît dès lors plus comme illégitime : il est au contraire un accomplissement de l’idéal fondateur du pays.

II – Martin Luther King rêve de voir des territoires marqués par le racisme se transformer en terres de fraternité

(De « je rêve qu’un jour » à « à tout être fait de chair. »)

Dans le deuxième mouvement du discours, le pasteur développe ce rêve autour de l’anaphore « Je rêve qu’un jour » (« I have a dream »). 

L’anaphore crée un effet hypnotique. Plus qu’un rêve, elle déploie une prémonition, une vision de l’avenir. 

🡪 Le pasteur, animé par la foi protestante, s’assimile donc à un prophète. 

Comme dans l’Ancien Testament, il guide le peuple à la manière de Moïse (= Moussa as) qui libère les Hébreux de l’esclavage qu’ils subissent en Égypte.

Son rêve énumère différents territoires des Etats-Unis marqués par la violence raciste et esclavagiste : « Je rêve qu’un jour sur les collines rousses de Géorgie les fils d’anciens esclaves et ceux d’anciens propriétaires d’esclaves pourront s’asseoir ensemble à la table de la fraternité. » La Géorgie et le Mississipi sont des États du sud des Etats-Unis, dont l’économie agricole mobilisa de nombreux esclaves venus d’Afrique. 

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