La comédie du Tartuffe a-t-elle pour seul objectif de faire rire ?

Dissertation : La comédie du Tartuffe a-t-elle pour seul objectif de faire rire ?

               Molière, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, est né à Paris en janvier 1622. Son père était tapissier du roi. Il fait des études de droit pour devenir avocat, mais préfère finalement fonder sa propre troupe de théâtre (L’Illustre-Théâtre) avec la comédienne Madeleine Béjart. C’est à ce moment qu’il prend le nom de Molière. Il a appartenu au mouvement du classicisme et au genre comédie/comédie ballet. Molière est mort chez lui, après une représentation du Malade Imaginaire et est enterré de nuit et sans cérémonie. En effet, les comédiens étaient excommuniés (exclus de la religion catholique) et n’avaient donc pas le droit d'être enterrés. Il a écrit la pièce du Tartuffe en 1664, mais a seulement pu la jouer sur scène en 1669. Mais alors est ce que la comédie du Tartuffe a-t-elle pour seul objectif de faire rire ou alors Molière a-t-il eu d’autres intentions sur réaction de la part du public quand il a écrit le Tartuffe ? Nous commencerons par développer l’affirmation, oui, c’est une pièce qui fait rire puis ensuite nous demander si, grâce au registre utilisé par Molière, nous pouvons avoir des doutes sur le message qu’il a essayé de faire passer.

               Tout au long de la pièce, l’exagération de certains personnages les rendent parfois extravagants et cela fait rire le public. Le personnage de Dorine est un très bon exemple : durant plusieurs scènes, cette femme, qui est à la base rien d’autre qu’une servante, ne se laisse pas faire face à certains personnages tels que Marianne, quand elle se dispute avec cette dernière à l’acte II scène 3. A plusieurs reprises dans l’acte I scène 4 il est question d’exagération de certains personnages et donc, de comique. D’une part, Dorine, encore une fois, amplifie sa description de Tartuffe en le caractérisant de « gros et gras, et la bouche vermeille ». D’autre part, c’est Orgon qui fait rire le public en répétant sans cesse les mêmes stupides phrases pendant toute la scène « et Tartuffe ? » et « le pauvre homme ». Cela nous montre aussi l’obsession d’Orgon pour Tartuffe. L’acte III scène 2 est un moment assez comique et quelque part ironique : Dorine est confrontée à Tartuffe, et il se trouve qu’elle porte un décolleté sauf que cela déplait à son adversaire qui lui communique la célèbre phrase « couvrez ce sein que je ne saurais voir ». La scène de la table est une scène qui à la fois fait rire de par l’exagération, cette fois d’Elmire, dans ses paroles, mais qui est en réalité malsaine puisqu’elle se force à draguer Tartuffe pour qu’Orgon voit le vrai visage de son imposteur ami.

               Pour illustrer le fait que Le Tartuffe fait rire, nous pouvons citer 6 comiques différents et de quelle façon sont-ils représentés dans la pièce. Tout d’abord nous avons, dans l’acte I scène 1, le comique de mots. Mme Pernelle crie sur tout le monde dont Damis, Elmire ou encore Cléante et leur coupe la parole. Ce comique est aussi relevé dans l’acte II scène 4, scène de dépit amoureux entre Valère et Marianne. Les répliques de Marianne sont courtes. Cette scène contient également le comique de geste : Valère fait des va et vient entre Marianne et la porte. Molière a utilisé des gestes de certains personnages pour exprimer leurs sentiments, ce qui a rendu la pièce encore plus drôle. Pour compléter le comique de geste, nous avons évidemment la scène de la table, à l’acte IV scène 5, avec la tactilité de Tartuffe avec Elmire. Le prochain comique, celui de répétition, est fortement trouvé dans l’acte I scène 4 quand Orgon demande sans cesse à Dorine comment va Tartuffe alors que cette dernière averti son maitre de l’état de santé de sa femme. Le comique de caractère met en scène des personnages qui ont des défauts afin de faire rire, Molière a volontairement accentué à l'excès ces défauts : dans l’acte I scène 1 le conflit entre Mme Pernelle et les autres personnages. Dans l’acte II scène 2, la dispute entre Orgon et Dorine. Dans l’acte II scène 4, Valère et Marianne qui se croient trahis. Et enfin la caricature du personnage d'Orgon qui est un mari et un père aveuglé. La double énonciation est soulignée dans l’acte IV scène 5, quand on pense qu’Elmire parle à Tartuffe, qui est en face d’elle, alors qu’en réalité elle s’adresse à son mari qui se trouve sous cette table. Le dernier comique utilisé dans la pièce est celui de situation : la scène de la table qui contient donc les scènes 4,5,6 et 7 de l’acte IV. En effet, Orgon, le mari caché sous la table, qui, malgré les avances de Tartuffe à Elmire, ne sort pas.