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Aloysius Bertrand, Ondine, Gaspard de la nuit (1842)

Commentaire de texte : Aloysius Bertrand, Ondine, Gaspard de la nuit (1842). Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  28 Décembre 2018  •  Commentaire de texte  •  1 843 Mots (8 Pages)  •  5 482 Vues

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Aloysius Bertrand, Ondine, Gaspard de la nuit (1842)

Je croyais entendre 

Une vague harmonie enchanter mon sommeil,

Et près de moi s'épandre un murmure pareil

Aux chants entrecoupés d'une voix triste et tendre.

Ch. Brugnot, Les Deux Génies.

-« Ecoute !  Ecoute !  C'est moi, c'est Ondine qui frôle de ces gouttes d'eau les losanges sonores de ta fenêtre illuminée par les mornes rayons de la lune ; et voici en robe de moire, la dame châtelaine qui contemple à son balcon la belle nuit étoilée et le beau lac endormi.

« Chaque flot est un ondin qui nage dans le courant est un sentier qui serpente vers mon palais, et mon palais est bâti fluide, au fond du lac, dans le triangle du feu, de la terre et de l'air.

« Ecoute !  Ecoute !  Mon père bat l'eau coassante d'une branche d'aulne verte, et mes sœurs caressent de leurs bras d'écume les fraîches îles d'herbes, de nénuphars et de glaïeuls, ou se moquent du saule caduc et barbu qui pêche à la ligne ! »

 

Sa chanson murmurée, elle me supplia de recevoir son anneau à mon doigt pour être l'époux d'une Ondine, et de visiter avec elle son palais pour être le roi des lacs.

Et comme je lui répondais que j'aimais une mortelle, boudeuse et dépitée, elle pleura quelques larmes, poussa un éclat de rire, et s'évanouit en giboulées qui ruisselèrent blanches le long de mes vitraux bleus.

Introduction :

Gaspard de la nuit qui veut dire aussi Satan est un recueil publié après la mort de Aloysius Bertrand qui est un peintre/graveur du XVIIème né en 1807 et mort en 1841de la tuberculose.

A la 1ère moitié du XIXème Aloysius Bertrand appartient au romantisme noir qui renvoie au rêve, au cauchemar ou encore à la magie et c’est également le premier à avoir composé un recueil complet de poème en prose.

Baudelaire va d’ailleurs faire une référence directe dans l’introduction de son recueil à Aloysius sur Gaspard de la nuit.

Ce texte est un poème composé de 5 strophes. Chaque strophe représente une étape de l’histoire. C’est tout d’abord l’Ondine qui parle dans les 3 premières strophes et ensuite c’est le poète

Explication du texte :

Ce texte raconte l’histoire d’une ondine qui vient chanter et essayer de conquérir et fascinait un homme mais celui-ci va refuser de la suivre car il en aime une autre qui est humaine.

Le texte est un poème en prose, il n’y a pas de découpage en vers.

Problématique : En quoi le poème permet-il l’intrusion du fantastique ?

                                En quoi ce poème est-il moderne ?

  1. La légende traditionnelle
  1. Une inspiration fantastique
  2. L’homme est l’Ondine (Ondine, symbole du poème)
  3. L’envoutement

 

  1. La forme en prose du poème

a) Une forme originale, fluide, flottante

b) Un poème graphique

c) Parabole de la poésie

I) a) Une inspiration fantastique

Ce poème s’inspire de source différente comme la mythologie nordique de la créature aquatique c’est à dire l’Ondine, et bien sur de légende merveilleuse et fantastique.

Nous avons ici un présentatif : « c’est moi c’est Ondine », c’est la personnage qui se présente elle même comme si on la connaissait déjà, on peut penser que ce n’est la pas première et que c’est donc récurrent. Il y a aussi une forme de parallélisme avec « belle nuit étoilé » «  beau lac endormi ».

Le titre nous donne une forme de saveur, d’imaginaire. Le mot « onde » dans Ondine veut dire vague ce qui renvoie à l’eau, l’Ondine habite dans les fleuves et cette créature attire les pêcheurs, promeneur et les noient.

Le mythe est une forme de rationalisation qui cherche à expliquer les disparitions près des fleuves.

Sa 2nd inspiration est directement lié au recueil Gaspard de la nuit qui est enfaite une périphrase pour nommer le diable.

Nous sommes plonger directement dans l’imagination, dans le rêve proche du cauchemar qui provoque une sensation d’inquiétude qui caractérise également l’Ondine qui a la dernière strophe passe des pleures au rire on remarque ici son caractère joueur, enfantin et versassif. Ce dernier vers, l’asyndète accentue la rupture entre les émotions.

Nous sommes donc dans un monde inquiétant qui est celui de Aloysius Bertrand, avec le côté maléfique du diable, son côté gothique.

La 3ème inspiration et la mythologie médiévale avec « la dame châtelaine » vers 2-3, « les losanges sonores » vers 1-2, ainsi que l’allusion à l’alchimie avec la présence des 3 éléments, le feu, l’air et de la terre vers 5 et 6, l’Ondine, la lune et la nuit là ou se passe le rêve qui installe une atmosphère magique.

b) L’homme est l’Ondine (Ondine, symbole du poème)

La 1ère partie de ce poème est une anecdote courte, une saynète simple ou l’Ondine cherche à séduire l’humain pour le noyer.

La 2nd partie est plutôt un discours style direct de l’Ondine ainsi qu’un commentaire er la narration de l’homme.

Dans ce texte il y a 2 personnages tout d’abord la créature fantastique et ensuite l’homme qu’on pourrait qualifier de résistant.

Il y a l’apparition de l’Ondine par la métamorphose, nous sommes dans une atmosphère nocturne car il y a la présence du champ lexical de la nuit propice au fantastique.

Finalement l’Homme déjouera l’envoutement de l’Ondine grâce à l’amour d’une terrestre.

  1. L’envoutement

Le poème est tout d’abord une chanson maléfique car il y a bien sur la présence de l’Ondine qui essaye de séduire un homme et on sait également qu’elle chante.

Il y a la marque de la musicalité grâce aux répétitions de l’imparfait qui ouvre le récit et met l’accent sur l’oralité du poème.

Par exemple ligne 1 « Ecoute ! Ecoute ! » est une interpellation ce qui rend le poème encore plus musicale, on remarque qu’il y a une double énonciation, il s’adresse au personnage masculin mais également au lecteur. La double énonciation ressemble à un refrain ce qui fait la musicalité.

On observe une allitération en « l » (consonne mouillé) et en « f » avec flot, fluide, fond et feu a la deuxième strophe et les jeux d’éco sonore : « Chaque flot est un ondin qui nage dans le courant est un sentier qui serpente vers mon palais, et mon palais est bâti fluide, au fond du lac, dans le triangle du feu, de la terre et de l'air. », qui nous permet de passer à un autre état.

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