Anne hebert le torrent
Analyse sectorielle : Anne hebert le torrent. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Iliass Hajarabi • 29 Mars 2021 • Analyse sectorielle • 1 993 Mots (8 Pages) • 2 323 Vues
Dissertation critique
Anne Hébert est une poète, écrivaine et scénariste québécoise (1916-2000). Elle a publié diverses œuvres tout au long de sa carrière qui ont marqué la littérature française. Le torrent est une de ces œuvres phares où l’on suit François, victime d’une mère brutale et violente, jusqu’à ce que sa tête s’empare de lui et l’emmène dans l’eau qui emportera sa vie. Avant de se suicider, il passe ses derniers jours aux côtés d’Amica, un personnage mystérieux qu’on découvre à travers les yeux du garçon. Cependant, il semblerait que ce personnage l’attire et le repousse. Il est amoureux d’elle mais voudrait lui faire du mal en même temps, ces sentiments seraient le refoulement de l’aliénation de sa mère dont il a tant souffert.
Tout d’abord, Amica est une inconnue que François a enlevée sur son domaine, dès sa première apparition elle ne montre aucun signe de résistance et suit l’homme qui semble s’y plaire en sa présence et souhaite l’introduire dans sa vie. Elle fait naître en lui un désir charnel, en effet il lui donne un prénom et la ramène à sa maison où ils s’adonnent aux caresses et aux plaisirs de la chair, il va jusqu’à l’appeler “ma femme”. Le passage suivant : “Les chevilles sont fines, les jambes parfaites. Un genou saillit. Tout est disparu. La jupe balaie le plancher, les mains sont libres et le corsage ne tient plus.” illustre parfaitement les vagabondages nuptiaux de ce jeune couple. De plus, on peut dire que le garçon est amoureux d’elle ; il est comme un enfant quand il est avec Amica. Il est obsédé par son rire que sa surdité empêche d’entendre, la répétition de la locution “Elle rit.” le démontre. L’auteur nous fait aussi part des sentiments de François en déployant une métaphore dans le passage : “Elle forme une île calme sur ma couche maudite”. Effectivement, Amica constitue une source de douceur dans un océan de douleur pour François, il dort sereinement sans que ses démons ne le hantent. En bref, François se réjouit de la présence d’Amica, une femme qui a su prendre soin de lui et le sortir de sa solitude.
Cependant, François ressent d’autres sentiments pour Amica, il est méfiant et a peur d’elle a des moments et désire même qu’elle s’en aille. Sa méfiance vient du fait qu’il pense qu’elle l’espionne et qu’elle est venue enquêter sur la mort de Claudine, sa mère, que le cheval Perceval a percuté en s’évadant de l’étable. Elle ne cesse de l’épier surtout dans son sommeil, ses yeux ressemblent à ceux d’un chat qui rodait parfois dans la ferme et dont le regard perçant pénétrait au fond de l'âme de François et déshabillait son être, il les compare à un feu frémissant dans le passage : “Amica a les mêmes yeux que ce chat. Deux disques en apparence immobiles, mais qui palpitent comme la flamme”. Il pense d’elle une sorcière qui l’interroge avec ces yeux et tente de le faire avouer ses secrets les plus impénétrables. En outre, François a aussi un profond désir de tuer Amica qu’il manifeste dès le début de leur relation afin qu’elle ne puisse divulguer ce secret au monde extérieur : il est le fils d’un péché. En effet, Amica ne cesse de fouiller dans la maison à la recherche de quelque chose que François ignore et qu’il suppose être son secret, selon lui elle ne devrait pas s’en aller avec, il devait la tuer avant. Dans l’extrait : “Elle se débattra. Je ne gouterai pas à ses cris, mais seulement à ses convulsions de terreur.” L’auteur utilise une synesthésie, l’homme ici goûte avec ses yeux au lieu de son palet, ceci reflète le caractère meurtrier de François mais aussi le plaisir qu’il prendra lors de son passage à l’acte. En somme, le personnage principal ressent aussi de la haine et de la répugnance envers sa compagne.
Bien que la présence d’Amica ne rend notre personnage paranoïaque et précautionneux, il est à mon avis juste de dire que ses intentions et son comportement envers elle sont maladroits. François n’a jamais véritablement connu de femme, à proprement dit, sa mère ressemblait plus à un despote, elle dictait des lois, le punissait et l’éloignait le plus possible du monde extérieur pour cause de son illégitimité. Dans cette perspective, il est donc difficile de nouer des liens avec l’autre voire des liens affectifs, son premier vrai contact avec son prochain est amical mais aussi passionnel, François ne sachant pas ressentir ces émotions car ne les ayant jamais vécues, guidé par ses impulsions son corps cède à la tentation mais sa tête lui ordonne de faire du mal à Amica.
En conclusion, François est un être torturé par la violence, cela se reflète dans sa relation avec la femme qu’il enlève, tantôt bercé par ses caresses tantôt méfiant avec des ambitions meurtrières, il semble se perdre dans ses bras la trouvant belle et cajoleuse mais au fond de lui il a peur d’elle, peur de ce qu’elle peut faire, de ce qu’elle peut dire et à qui. Toutefois, si elle était restée et que ses intentions ne furent pas de piller la maison, l’aurait-il tuée ?
GRILLE DE CORRECTION
Introduction (20 %)
- Sujet amené (auteur, courant, texte) /7.5
- Sujet posé /5
- Sujet divisé /7.5
TOTAL /20
Développement (60%)
Compréhension et qualité de l’argumentation
-Le respect du sujet de rédaction /5
-Le point de vue critique /5
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