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Anthologie Mort

Commentaire d'oeuvre : Anthologie Mort. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  28 Mars 2022  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 936 Mots (8 Pages)  •  441 Vues

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Mépris de la vie et consolation contre la mort 

Mortel pense quel est dessous la couverture
D’un charnier mortuaire un corps mangé de vers,
Décharné, dénervé, où les os découverts,
Dépoulpés, dénoués, délaissent leur jointure :

Ici l’une des mains tombe de pourriture,
Les yeux d’autre côté détournés à l’envers
Se distillent en glaire, et les muscles divers
Servent aux vers goulus d’ordinaire pâture :

Le ventre déchiré cornant de puanteur
Infecte l’air voisin de mauvaise senteur,
Et le nez mi-rongé difforme le visage ;

Puis connaissant l’état de ta fragilité,
Fonde en dieu seulement, estimant vanité
Tout ce qui ne te rend plus savant et plus sage

                

                Jean-Baptiste Chassignet

[pic 1]

Le poème « Mépris de la vie et consolation contre la mort » a été rédigé en l'an 1594 par Jean-Baptiste Chassignet. Il est un poète baroque français mais aussi historien, avocat et commentateur de textes bibliques comtois.                                                                                 C'est un poème de type baroque ayant pour thème la mort, la vanité et le registre réaliste assure une certaine dramatisation.Le poème s'adresse au lecteur et lui rappelle la fragilité de la condition humaine.

        Dans ce poème l'on peut retrouver deux quatrains et deux tercets donc nous sommes face à un sonnet : ABBA / ABBA / CCD / EED (2 quatrains de rimes
embrassées identiques et 2 tercets avec succession d’une rime suivie et 2 rimes embrassées.

        L'on peut assez facilement se rendre compte que ce texte a été écrit au début des temps mornes car par exemple, « Dépoulpés » s'écrit « dépulpés ». La prononciation vient sans doute du latin car ils ne le prononcent pas « y » mais bien « u ».Ce qui veut dire que ça a été écrit pendant une époque où le latin était présent mais en train de disparaître.

Sonnets sur la Mort, XII

Tout s'enfle contre moi, tout m'assaut, tout me tente,
Et le Monde et la Chair, et l'Ange révolté,
Dont l'onde, dont l'effort, dont le charme inventé
Et m'abîme, Seigneur, et m'ébranle, et m'enchante.

Quelle nef, quel appui, quelle oreille dormante,
Sans péril, sans tomber, et sans être enchanté,
Me donneras-tu ? Ton Temple où vit ta Sainteté,
Ton invincible main, et ta voix si constante ?

Et quoi ? mon Dieu, je sens combattre maintes fois
Encor avec ton Temple, et ta main, et ta voix,
Cet Ange révolté, cette Chair, et ce Monde.

Mais ton Temple pourtant, ta main, ta voix sera
La nef, l'appui, l'oreille, où ce charme perdra,
Où mourra cet effort, où se rompra cette onde.

                

        Jean de Sponde[pic 2]

[pic 3]

        Le poème « Sonnet sur la mort » a été rédigé en l'an 1588 par Jean de Sponde. Tout comme Jean-Baptiste Chassignet, il est un poète baroque. En plus d’être poète il était aussi traducteur.

        Nous sommes face à un texte de propagande religieuse qui a été écrit pendant la Contre-Réforme. Le poète s’adresse directement à Dieu (« Seigneur » , « mon Dieu » ) et le supplie
de l’aider à lutter contre les tentations du monde profane (« le Monde et la Chair » )
et de Satan (« l’Ange révolté » ) . Il mène un combat intérieur et doute du
pouvoir de Dieu.

         Dans ce poème l'on peut retrouver deux quatrains et deux tercets donc nous sommes face à un sonnet : ABBA / ABBA / CCD / EED (2 quatrains de rimes
embrassées identiques et 2 tercets avec succession d’une rime suivie et 2 rimes embrassées.

        Dans le huitième vers, « ton invincible main » est un chiasme ça les deux mots sont inversé.

L'on peut aussi voir que l'auteur de ce poème a utilisé une technique lui permettant de réussir son alexandrin en écrivant enlevant le « e » du mot encore au dixième vers.

La Mort Des Artistes


Combien faut-il de fois secouer mes grelots
Et baiser ton front bas, morne caricature ?
Pour piquer dans le but, de mystique nature,
Combien, ô mon carquois, perdre de javelots ?

Nous userons notre âme en de subtils complots,
Et nous démolirons mainte lourde armature,
Avant de contempler la grande Créature
Dont l'infernal désir nous remplit de sanglots !

Il en est qui jamais n'ont connu leur Idole,
Et ces sculpteurs damnés et marqués d'un affront,
Qui vont se martelant la poitrine et le front,

N'ont qu'un espoir, étrange et sombre Capitole !
C'est que la Mort, planant comme un soleil nouveau
Fera s'épanouir les fleurs de leur cerveau !

                Charles Baudelaire

        Le poème « La mort des artistes » a été rédigé en l'an 1861 par Charles Baudelaire. Il est de nationalité française et en plus d’être poète, il a été essayiste et traducteur.

        Ce texte est composé de deux quatrains et de deux tercets et donc cela forme un sonnet. Pour les deux quatrains l'on parle de rimes embrassées (ABAB CDCD) et pour les tercets l'on va plutôt parler de rimes plates(EFF GHH).  

        Dans le premier quatrain, c'est un chiasme gramatical qui va mettre en valeur le mot « Combien ».

        Dans beaucoup de poème, la ponctuation est très peu présente voir inexistante alors que chez Baudelaire, l'on peut observer totalement le contraire . Lui utilise la ponctuation dure et sèche. Il va utiliser des « ! » pour montrer ses expressions.

La vie est un éclair


La vie est un éclair, une fable, un mensonge,
Le souffle d’un enfant, une peinture à l’eau,
Le songe d’un qui veille, et l’ombre encor d’un songe,
Qui de vaines vapeurs lui brouillent le cerveau.

Cette vie aux échecs proprement se rapporte,
Autant de place y tient le Pion que le Roi :
L’un scrute, l’autre court, l’un surprend, l‘autre emporte.
Les noms sont distingués, et tout n’est que du bois.

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