Anthologie poetique de la mort
Commentaires Composés : Anthologie poetique de la mort. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresCancer : Poème qui me rappelle la mort de ma grand-tante qui souffrit de cancer de seins, détecté trop tard. Je ne pus même pas lui dire adieu parce qu’elle se trouvait en Colombie.
En ce qui concerne les illustrations, ceux sont les mêmes arguments puisqu’elles m’évoquent les mêmes sentiments et les mêmes mémoires.
Pour l’ordre, j’ai choisi de les classés chronologiquement parce que ce cette manière, le lecteur pourra voir comment a évolué la manière d’écrire des poèmes (en respectant les règles ou non, vers libre, rythmes, rimes, etc.).
2
La cigarette
Oui, ce monde est bien plat ; quant à l’autre, sornettes.
Moi, je vais résigné, sans espoir, à mon sort,
Et pour tuer le temps, en attendant la mort,
Je fume au nez des dieux de fines cigarettes.
Allez, vivants, luttez, pauvres futurs squelettes.
Moi, le méandre bleu qui vers le ciel se tord
Me plonge en une extase infinie et m’endort
Comme aux parfums mourants de mille cassolettes.
Et j’entre au paradis, fleuri de rêves clairs
Ou l’on voit se mêler en valses fantastiques
Des éléphants en rut à des choeurs de moustiques.
Et puis, quand je m’éveille en songeant à mes vers,
Je contemple, le coeur plein d’une douce joie,
Mon cher pouce rôti comme une cuisse d’oie.
Jules Laforgue
Biographie de l’auteur:
Né en 1860 à Montevideo et mort en 1887 à Paris, Laforgue fut un innovateur poète du Symbolisme: Il publia d’œuvres reconnues comme Les Complaintes (1885) et L'Imitation de Notre Dame de la Lune (1886). Il échoua son baccalauréat trois fois. Il mourut de la tuberculose.
Crâne avec la cigarette brûlante
Van Gogh
1890
5
Tombeau
Le noir roc courroucé que la bise le roule
Ne s’arrêtera ni sous de pieuses mains
Tâtant sa ressemblance avec les maux humains
Comme pour en bénir quelque funeste moule.
Ici presque toujours si le ramier roucoule
Cet immatériel deuil opprime de maints
Nubiles plis l’astre mûri des lendemains
Dont un scintillement argentera la foule.
Qui cherche, parcourant le solitaire bond
Tantôt extérieur de notre vagabond -
Verlaine ? Il est caché parmi l’herbe, Verlaine
À ne surprendre que naïvement d’accord
La lèvre sans y boire ou tarir son haleine
Un peu profond ruisseau calomnié la mort.
Stéphane Mallarmé
Biographie de l’auteur:
Né en 1842 et mort en 1898, Mallarmé fut un critique et poète symboliste français très reconnu. Son travail donna vie et inspira aux écoles artistiques le Dadaïsme, le Surréalisme et le Futurisme. Il fut membre du groupe des intellectuels Les Mardistes qui discutaient sur l’art, la philosophie et sur la poésie.
Atala au tombeau
Anne-Louis Girodet de Roucy
1808
Atala au tombeau
Anne-Louis Girodet de Roucy
1808
6
La Fin
Pourquoi on aime tellement regarder le soleil qui se couche ?
Sur un lac doré, derrière une montagne rose
Ou sur une plage déserte un soir d’été
Cette boule de feu plongeant doucement dans la mer lointaine
Le soleil qui se lève, c’est l’expectation, le début
Mais les débuts sont vides, nous les comprenons
Les débuts sont là pour donner du sens aux fins
Nous sommes toujours fascinés par les fins
Même si ce ne sont que des fausses fins
Comme la fin d’un voyage ou d’un film
On sait bien qu’à la fin d’un film, l’histoire continue après
Il faut juste l’écrire
Le soleil qui se couche doucement un soir d’été
Nous ramène chaque fois vers cette fascination de la fin
La fin de la journée ou la fin sans fin ?
Regarder le soleil qui se couche nous aide à mieux comprendre
Que nous ne comprenons rien de la fin, car la fin c’est la fin
Et à la fin, il n’y a rien
Jules Delavigne, Conclusions, 2008
Biographie de l’auteur:
Né en 1962 en Angleterre de parents français. Il quitta l’école à l’âge de dix-sept ans pour voyager en Europe. Il retourna en France à l’âge de 25 ans pour poursuivre des études littéraires, qu’il réussit excellemment pour devenir un écrivain el poète.
Jeune femme sur son lit de mort
Anonyme
1621
Jeune femme sur son lit de mort
Anonyme
1621
10
Souvenir
En vain le jour succède au jour,
Ils glissent sans laisser de trace ;
Dans mon âme rien ne t’efface,
Ô dernier songe de l’amour !
Je vois mes rapides années
S’accumuler derrière moi,
Comme le chêne autour de soi
Voit tomber ses feuilles fanées.
Mon front est blanchi par le temps ;
Mon sang refroidi coule à peine,
Semblable à cette onde qu’enchaîne
Le souffle glacé des autans.
Mais ta jeune et brillante image,
Que le regret vient embellir,
Dans mon sein ne saurait vieillir
Comme l’âme, elle n’a point d’âge.
Non, tu n’as pas quitté mes yeux;
Et quand mon regard solitaire
Cessa de te voir sur la terre,
Soudain je te vis dans les cieux.
Là, tu m’apparais telle encore
Que tu fus à ce dernier jour,
Quand vers ton céleste séjour
Tu t’envolas avec l’aurore.
Ta pure et touchante beauté
Dans les cieux même t’a suivie ;
Tes yeux, où s’éteignait la vie,
Rayonnent d’immortalité !
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