Candide, Voltaire, chapitre 18, l'Eldorado
Commentaire de texte : Candide, Voltaire, chapitre 18, l'Eldorado. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar alice55095 • 30 Janvier 2017 • Commentaire de texte • 1 199 Mots (5 Pages) • 5 509 Vues
Candide : Chapitre 18, L’Eldorado
Introduction
A partir du XVIIIème siècle, apparaît une nouvelle pensée philosophique, le mouvement des Lumières. Celle-ci inscrit l’Europe et en particulier la France dans une perspective de changement. En effet, on assiste à la montée de diverses contestations et à la volonté de vouloir améliorer la condition humaine et la société. Les philosophes des Lumières souhaitent instruire les populations, c’est pourquoi ils décident de réunir toutes les connaissances de l’époque dans l’Encyclopédie. Voltaire (François Marie Arouet) est un philosophe des Lumières, et c’est dans ce contexte qu’il écrit de nombreuses œuvres telle que Candide ou l’optimisme qui paraît en 1759. Elle fait partie de la lignée des contes philosophiques de Voltaire comme Micromégas ou Zadig. A travers le genre de l’apologue, il nous livre sa vision du monde tout en évitant la censure, puisqu’il permet de plaire au lecteur avant de l’Instruire. Voltaire s’est également intéressé et impliqué dans des affaires de Justice telle que l’affaire Callas, l’affaire Sirven ou l’affaire du chevalier de la Barre. Candide est également un roman d’apprentissage, car il met en scène son héros éponyme, un innocent qui découvre à travers son voyage initiatique, le monde réel dans lequel il vit. Le chapitre 18, marque une pause dans le récit jusque là rapide et trépident. L’épisode de l’Eldorado se trouve exactement au milieu du conte tel un axe de symétrie et constitue une étape importante dans la prise de conscience de Candide accompagné de son valet Cacambo.
Lecture
Problématique : on s’est posé la question suivante: Que cherche réellement à montrer Voltaire à travers cette description utopique ?
Plan : Pour répondre à ce projet de lecture, Il serait intéressant tout d’abord de montrer qu’il s’agit d’un univers merveilleux, d’une utopie puis de voir celle-ci est au service d’une critique.
I-Un univers merveilleux : la description d’une utopie
Cet extrait nous présente un univers merveilleux, une utopie qui est d’abord caractérisée par des éléments imaginaires ensuite par la démesure et enfin il présente un monde idéal.
A) En effet, l’extrait nous présente un lieu imaginaire, L’Eldorado : « Les Espagnols ont eu une connaissance confuse de ce pays, ils l'ont appelé « El Dorado ». L’Eldorado « le doré »/ « le pays de l’or en Espagnol » est un lieu imaginaire, idéal, isolé du reste du monde, une utopie une contrée mythique d’Amérique du Sud supposé être remplie d’or. C’est un mythe espagnol apparu en 1536 dans la région de Bogota, ce lieu les conquistadors espagnols pensaient le découvrir, en suivant les traces de Christophe Colomb. Ils imaginaient y découvrir un grand nombre de trésors, qui pourraient leur rendre la vie facile. Le terme d’Eldorado est utilisé pour désigner un lieu où la vie est facile. On assiste à un univers traditionnel du conte, la présence de clichés du conte comme le « carrosse »/ le « palais »/ le « royaume » X 2/ les « princes »/ le « roi » X 3/ « la cour »/ le « château ». L’Eldorado est un lieu imprégné d’exotisme, tout d’abord par sa localisation en Amérique du Sud, ainsi que par sa légende, la cité de l’or. De plus, le prénom du valet de Candide, Cacambo est exotique ainsi que le fait que le sofa dans lequel sont assis les convives, soit fait en plume de colibri : « un sofa matelassé de plumes de colibri », en Europe ils ont plutôt en plumes d’oie ou de canard. Enfin ce sont les moutons qui tirent le carrosse, un transport de noblesse, tiré habituellement par des chevaux un animal plus noble que le mouton qui est un animal de ferme : « le bon vieux vieillard fit atteler un carrosse à six moutons ». Ce qui peut être perçu comme étant un caractère comique.
B) Ensuite cet extrait renvoie également à la démesure, à l’abondance. Tout d’abord, on peut remarquer la présence de grands chiffres à caractère presque hyperbolique comme l’âge du vieillard : « 172 ans » ou le nombre de musiciens « cinq ou six musiciens les accompagnent » dit presque de manière ironique pour montrer la grandeur de cette cité, également montré par l’idée d’unité : « nous sommes tous prêtres ». Ces hyperboles chiffrées renvoient à la démesure. Ensuite, on observe une abondance de richesses par la présence de termes qui amène à l’idée de richesse comme « les plumes de colibri » (oiseau rare)/ « des vases de diamants ». Ce pays est rempli de richesses, mais elles semblent n’avoir aucune valeur pour ses habitants. On peut voir également l’abondance à travers l’emploi du plurielle « les princes »/ « musiciens »/ « les chefs » / « moines » / « les cailloux ». Ensuite, l’accumulation « la forme du gouvernement, sur les moeurs, sur les femmes, sur les spectacles publics, sur les arts ». Enfin, le milieu naturel comme la taille des bâtiments est immense, gigantesque : « nous sommes entourés de rochers inabordables et de précipices ». Cette « fortification naturelle » est impossible à affronter.
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