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Commentaire Indiana rédigée par George Sand

Dissertation : Commentaire Indiana rédigée par George Sand. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  20 Avril 2022  •  Dissertation  •  2 033 Mots (9 Pages)  •  3 808 Vues

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Commentaire de texte

       Indiana a été rédigée par George Sand. George Sand est une femme de lettres française du XIX siècle née en 1804 et décédée en 1876. Elle née avec le prénom d’Aurore mais faisant scandale par sa vie amoureuse agitée et par ses tenues vestimentaires masculines, elle adopte alors un pseudonyme masculin dès 1829. L'œuvre de George Sand est extrêmement variée ; elle a aussi bien écrit des nouvelles que des contes, des pièces de théâtre, ou encore des romans. C'est une féministe qui défend ses idées et qui est pour l'égalité des genres. Indiana qui a été publiée en 1832 aborde les thèmes de l'amour, de l'adultère, du féminisme... Ce roman d'amour est une fiction du mouvement du romantisme. Il est composé de trente chapitres et l’extrait que nous allons commenter se situe dans le vingt troisième. Dans celui-ci  nous retrouvons Indiana, son mari Delmare et l'ami d'Indiana Ralph. Dans cet extrait, Indiana et son mari se disputent car Indiana ne veut pas dire à son mari où elle se trouvait la veille. Indiana va tenir tête à son mari qui lui essaye de la déstabiliser par tous les moyens.  Notre objectif d’étude sera d’analyser comment George Sand présente-t-il un homme bloqué dans les principes de la société face à une femme qui se rebelle ? Pour ce faire nous analyserons d’abord une mise en scène théâtrale puis par la suite le comportement d’un homme stéréotypé et pour finir le personnage victorieux d’Indiana.

      Cet extrait nous est présenté comme une mise en scène théâtrale.

      Nous pouvons voir que cet extrait n’a pas la forme habituelle d’un texte de roman mais plutôt d’une pièce de théâtre. Par exemple, les échanges sont introduits par des tirets et s’enchainent très vite les uns après les autres. De la ligne 1 à 3, on a une sorte d’introduction ou de chapô comme on peut avoir avant une pièce de théâtre qui nous donne le ton du récit et déjà quelques renseignements sur le personnage de Delmare. On a la présence de didascalies qui sont apportées dans les répliques et qui nous apportent des informations sur le comportement et les réactions de chaque personnage : Delmare ligne 1 « impérieux et dur », ligne 2 « contraint devant elle », ligne 9 « verdit de colère et de surprise », ligne 10 «  d’une voix chevrotante », ligne 29 « lui meurtrissant la main entre son index et son pouce », ligne 35 «  Il le repoussa en se contentant de lui dire » ... et Indiana ligne 11 « d’un ton glacial », ligne 30 « sans changer de visage » . Le rythme imposé par la ponctuation comme les virgules, les points d’interrogations et d’exclamations mais aussi par l’enchainement de questions et de réponses entre Indiana et Delmare  entraine un jeu théâtral qui pourrait très bien être joué sur scène. De plus à travers le personnage d’Indiana nous retrouvons les caractéristiques de George Sand c'est-à-dire une vie sentimentale mouvementée et un engagement féministe, nous avons donc à faire à une double énonciation.

      Par ailleurs nous pouvons aussi remarquer une tension entre les personnages due à un conflit entre la femme et son mari. Ce conflit est entrainé par une absence injustifiée d’Indiana : lignes 5 et 6 « où vous avez passé la matinée et peut-être la nuit ? », ligne 7 « son absence avait été signalée assez tard ».  Cette tension est montrée par une opposition entre le mari et sa femme  avec une multitude de questions réponses qui n’aboutissent à rien car Indiana ne veut rien lui dire, ligne 11 «  Si je refuse de vous répondre ». Delmare est alors en colère et celle-ci s’amplifie durant le dialogue, ligne 1 « impérieux et dur » puis à la ligne 9 « Delmare verdit de colère et de surprise ». De plus pour la monter, il traite sa femme avec des noms dénigrants comme par exemple à la ligne 14 « mille couleuvres », à la ligne 16 « femmelette », à la ligne 23 « sotte et impertinente créature » et à la ligne 25 « Orgueil imbécile, morgue de vermisseau ». Une tension entre en jeu également avec Ralph qui essaye de défendre Indiana et Delmare qui ne le supporte pas. Delmare a des envies violentes, ligne 34 « Delmare eut envie de se jeter sur lui » et des gestes violents à la ligne 35 « Il le repoussa ».  Des verbes d’ordre montrent également sa colère par exemple à la ligne 23 « Taisez-vous » ou à la ligne 36 « Mêlez-vous de vos affaires. ».

Ce conflit incite Delmare à employer des clichés pour montrer sa supériorité.

      Mais cet extrait met également en évidence le comportement d’un homme stéréotypé.

      Nous pouvons constater qu’Indiana est une femme dominée par son mari. Cette domination est exprimée par un vocabulaire bien précis comme le mot « maître » employé deux fois, une fois à la ligne 14 par Delmare et une fois à  la ligne 16 par Indiana. Nous savons que le maître est celui qui domine sur les autres et Indiana nous rappelle que « La loi de ce pays vous a fait mon maître » à la ligne 17 et à la ligne 19, « Vous avez le droit du plus fort, et la société vous le confirme ». Elle ne peut donc rien y faire car c’est la loi qui le dit. De plus elle fait référence aux systèmes sociaux des colonies avec l’esclavage à la ligne 17 « je suis l’esclave et vous le seigneur ». Le seigneur avait le pouvoir sur l’esclave jusqu’à l’abolition de l‘esclavage. Elle peut également faire référence à dieu avec le mot « seigneur » à la ligne 17 car si elle est croyante, elle est alors soumise à dieu et est alors comme l’esclave de dieu. Elle est comparée à un animal à la ligne 26 avec « dompter ». On a souvent le pourvoir sur un animal et quand le mot dompter est employé cela signifie qu’on peut lui apprendre ce que l’on veut, on le soumet à notre autorité et à notre obéissance. Puis le mot « colonel » utilisé à la ligne 31, montre de plus qu’il a du pourvoir par son métier car un colonel est un personne de pouvoir supérieur chargé de missions importantes.

      De plus nous sommes confrontés à un homme qui est bloqué dans les clichés. Delmare est convaincu de son pourvoir et s’appuie donc sur des clichés de la société pour les monter. Par exemple, il dit qu’il est le maître donc celui qui a le pouvoir car ce n’est pas lui qui porte  des vêtements féminins mais elle, ligne 14 « qui donc porte une jupe ». Les femmes n’ont pas de pourvoir, seuls les hommes peuvent le détenir. Il sous-entend de plus en reprenant un autre cliché, que la femme doit se consacrer seulement aux taches domestiques : aux lignes 14 et 15  « doit filer une quenouille ? » et à la lecture, ligne 23 : « vos phrases de roman nous ennuient ». Il enchaine avec un autre préjugé, les femmes ne sont pas intelligentes car il la traite comme une moins que rien à la ligne 23  « sotte et impertinente créature » et à la ligne 25 « imbécile ». Pour lui sa femme lui procure de la pitié car elle lui est inférieur, ligne 25 « vous abusez de la pitié qu’on a de vous ! ». Elle doit en plus lui obéir car il lui est supérieur, elle n’a pas le droit de le contredire « Taisez-vous » ligne 23, elle doit suivre ses ordres sinon elle risquerait de la violence physique « Vous pouvez lier mon corps, garroter mes mains, gouverner mes actions.».

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