Commentaire des Pensées de Pascal

"L'imagination domine le monde" disait Napoléon et c’est de cette manière que Pascal préconisait sa thèse dans ce fragment des Pensées ,rédigées au 17 eme siècle,un apologue de la religion catholique selon laquelle l’imagination était l’abcès de la raison . Le célèbre philosophe et mathématicien avait eu au cours de son existence une révélation divine et il lutta contre les non-croyants comme peut le témoigner cet extrait . Il devait faire face à cet époque au courant humaniste qui défendait les vertus de l’homme et le plaçait au centre du monde au détriment des valeurs chrétiennes que défendaient les jansénistes dont Blaise Pascal faisait partie. Les libres penseurs selon lui s’étaient engagés sur une voie hérétique et c’est pourquoi en tant que philosophe, Pascal se devait de rédiger ce fragment démontrant la domination erronée de l’imagination face à la raison. Cependant en faisant preuve de persuasion afin de présenter sa rhétorique, Pascal n’assume t’il pas l’existence d’un paradoxe puisqu’il utilise lui même sa propre imagination pour dénoncer ses idées ?

Nous pouvons alors nous demander de quelle manière ce raisonnement soi-disant réaliste qui prétend libérer l’homme du joug de l’imagination n’est elle juste qu’une illusion philosophique .

Nous aborderons en premier lieu l’opposition entre la raison et l’imagination, puis l’inévitabilité de ce processus d’imagination chez l’homme puis en dernier point, la morale dont nous fait part le philosophe.

En premier point nous observons une opposition entrer la raison et l’imagination, c’est en quelque sorte un procès de l’imagination démontré grâce à la thèse argumentative de Pascal. Le philosophe utilise un registre épique notamment en personnifiant la raison « la raison a beau crier « et utilisant plusieurs métaphores « superbe puissance ennemie » pour désigner l’imagination, l’utilisation de périphrases en chaque début de phrase peut en attester . Le registre épique peut aussi être démontré comme une sorte de combat entre la raison et l’imagination, qui joue un rôle perfide ici puisqu’elle domine la raison en la manipulant et en exerçant un rapport de force injuste. Ce dernier point est prouvé par Pascal qui fait ici preuve d’un raisonnement logique et mathématique, donc en accord jusqu’à présent avec ses propos, car l’imagination, selon lui, fait douter l’homme de sa raison et donc implicitement de Dieu. Il utilise des termes péjoratifs pour désigner « cette maîtresse d’erreur et de fausseté « « fausse », « fourbe « .Car la raison se base sur la vérité malgré les désagréments que pourraient endurer ceux qui l’acceptent « plusieurs n’en sauraient soutenir la pensée sans pâlir et suer « L’imagination selon pascal n’est qu’un échappatoire à la dureté de la réalité, elle ne procure qu’une fausse autosatisfaction. Le philosophe affirme que (l’imagination) « a ses heureux, ses malheureux, ses sains, ses malades, ses riches, ses pauvres » ,elle n’est donc pas si bénéfique à l’homme après tout. Cependant on peut également affirmer qu’il est naturel dans la nature humaine de désirer une quiétude psychique aussi creuse soit-elle .

Nous arrivons ainsi en notre deuxième point qui traite de l’imagination en tant que seconde nature chez l’homme. En effet, la domination de l’imagination est omniprésente dans le premier paragraphe notamment grâce au pronom personnel « elle » et à d’autres périphrases. On comprend donc que l’homme dépend de son imagination et ne peut plus s’en passer car elle lui procure la joie qu’il ne pourrait pas connaitre si il n’était dicté que par sa raison et sa morale . Pascal lui même ne se place pas au delà des lois de la nature humaine puisqu’il annonce que même chez les hommes les plus sensés « le plus grand philosophe du monde sur une planche plus large qu’il ne faut, s’il y a au dessous un précipice, quoique sa raison le convaincra de sa sureté, son imagination prévaudra «.On peut penser à une réflexion sur soi de la part de Pascal qui ne saurait nous convaincre si l'imagination n’est qu’un avantage ou uniquement une faiblesse