Commentaire le Spleen de Paris, 1869.
Commentaire de texte : Commentaire le Spleen de Paris, 1869.. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar clem2323 • 10 Février 2018 • Commentaire de texte • 1 192 Mots (5 Pages) • 1 469 Vues
Le Spleen de Paris, 1869
XXXV Les fenêtres Les dernières expériences poétiques de Baudelaire visent, comme il le dit, à « faire du poème en prose la forme par excellence de la poésie moderne et urbaine. » Pourquoi pourrions–nous ajouter ce poème en prose aux « Tableaux parisiens » des Fleurs du mal ? Comment la prose en est–elle venue à s’imposer ainsi à Baudelaire ? C’est ce que ce court texte du Spleen devrait nous permettre de mieux appréhender.
Progression des idées Observations littéraires à l’appui I. Baudelaire choisit un thème insolite en poésie. • « Les Fenêtres » : ce qui pourrait rappeler les sujets de F. Ponge dans Le Parti pris des choses, « Le Pain », « L’Huître ». 1) Un thème d’ailleurs instable ici. • Affiché dans le titre. S’agit–il des Fenêtres, ou de ce qu’elles permettent de voir ? • Car 1ère l., le verbe regarder est sans COD : les fenêtres semblent plutôt ici un moyen pour voir – des choses, et beaucoup ! Noter la valeur de l’indéfini… • Le thème s’impose ensuite dans le 1er §… mais laisse place, au centre de la page, 2e/3e §, à cette autre chose… Le thème est ainsi mis en valeur : • Il ouvre le texte, puis est abondamment représenté dans le 1er § – en fin de phrase : « une fenêtre fermée », « derrière une vitre », etc – et célébré avec une étrange ferveur, très lyrique, dans la 2e phr, de façon superlative et très insistante : anaphore de l’adv. plus, accumulation à 5 termes… Tout en étant traité de façon paradoxale. – L’usage de la fenêtre est inhabituel… • Fenêtre non pas ouverte, mais fermée : Baudelaire insiste en faisant jouer l’antithèse dès la 1ère phr. • Donnant accès à l’intérieur de la mansarde, non à un paysage extérieur. – sa définition étrange et contradictoire : • Non pas claire, mais nocturne : la comparaison à 2 termes profond/mystérieux, fécond/ténébreux fait intervenir les mêmes sonorités sourdes. • Rien n’est pourtant plus lumineux : commenter le choix de l’adj. éblouissant – position en suspens au sommet de la phr, sonorités frémissantes, voisinage du nom soleil évocateur de lumière, mais ici dégradé au profit des fenêtres : « est toujours moins intéressant que… ». Dernière antithèse récapitulative : trou noir ou lumineux. 2) La fenêtre forme comme le cadre d’un tableau, ou mieux encore l’espace bien délimité d’une scène de théâtre. • Un tableau en clair–obscur, à la manière baroque… Les cinéastes modernes ont aussi apprécié cet effet de surcadrage. • La fenêtre évoque également comme une scène de théâtre : avec sa distance grandie par la métaphore « des vagues de toits » ; sa clarté brillante, éblouissante, opposée à la nuit de la salle ; et la présence d’un personnage en action… souffrant – dimension pathétique du spectacle… II. Le poète invite donc le lecteur à partager avec lui cette expérience. 1) Expérience à la fois très personnelle et généralisable : • Au départ, des formules impersonnelles : démonstratif Celui qui, sujets indéfinis : « Il n’est pas », « Ce qu’on peut voir ». • Puis implication personnelle grandissante : 1ère pers. dans le 2e §, réactions émotionnelles dans l’av–dernier : « je me couche, fier… » • Ce « je » peut prendre une valeur très générale, comme dans un protocole d’expérience. • De là ce dialogue familier avec le lecteur dans le dernier §… 2) Très mobilisatrice : • Baudelaire se fait insistant pour convaincre le lecteur dans le 1er § : « Il n’est pas d’objet plus… »
Cl. La prose donc, pour aller chercher la vérité au plus près, humblement, sans l’apparat du vers, dans la nudité des choses, pour donner forme de la façon la plus adaptée.
3) Il cherche à lui communiquer sa fascination :
• A cela peuvent servir les sonorités frémissantes du 1er §, insinuantes : mystérieux… éblouissant… soleil… intéressant, etc. ; le balancement un peu hypnotique des épithètes profond/mystérieux, fécond/ténébreux ; le rythme de la dernière phr., ternaire : vit la vie, rêve…, triple écho donné au mot vitre précédent.
Quel rôle l’invite–t–il à endosser ? III. Comment définir l’expérience tentée ? 1) Voyeurisme ? Qu’est–ce qui
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