DOM JUAN commentaire acte III scène 1
Commentaire de texte : DOM JUAN commentaire acte III scène 1. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar dissertmarie • 1 Août 2015 • Commentaire de texte • 1 483 Mots (6 Pages) • 2 975 Vues
LA 1 : MOLIERE, Dom Juan, III, 1, 1665, polycopié.
PROBLEMATIQUE en quoi est-ce une scène qui répond à la volonté de Molière de corriger les mœurs par le rire ?
Eléments pour l’introduction :
Don Juan (NB : le nom du personnage s’écrie sans « m » car le « n » renvoie au titre de noblesse espagnol « don », alors que le titre de la pièce s’écrie toujours avec un « m » car il renvoie au personnage en tant que maître, « Dom », terme d’ancien français venant du latin « dominus ») est un personnage si célèbre que, par antonomase il est devenu un nom commun, incarnation universelle de la séduction, un véritable mythe dont il existe 4000 versions différentes !
Né en 1624, en Espagne avec Tirso de Molina et la pièce intitulée El Burlador de Sevilla, le personnage de DJ va trouver un nouveau souffle au XVII° siècle avec le célèbre dramaturge classique, Molière, qui compose en 1665 son DJ ou le festin de pierre (NB : « festin » est une erreur de traduction du titre espagnol qui signifiait en fait « le convive de pierre », mais l’erreur est restée depuis Molière !). Au départ, Molière n’avait pas vraiment prévu de composer cette pièce tout de suite, mais, après l’interdiction de son Tartuffe en 1664, victime de la cabale des dévots (NB : religieux très influents au XVII°, formant quasiment une micro société), il dut rapidement composer une nouvelle pièce afin de ne pas laisser sa troupe sans nouveauté à l’affiche. Portant depuis longtemps ce projet de pièce sur ce personnage très en vogue au XVII°, il aurait donc écrit DJ en quelques semaines.
Cependant, bien que s’inspirant de la pièce de Molina, Molière innove et, dans cette pièce naviguant entre Baroque et Classicisme, comédie et tragédie, il fait du personnage éponyme « l'épouseur du genre humain », aux dires de son fidèle valet Sganarelle, mais aussi un vrai libertin (NB : terme hérité du latin, désignant un « esclave affranchi », pour qualifier un noble du XVII°, hostile à toute forme de lois et de règles, au départ religieuses, puis morales ) qui n'obéit à aucune règle et provoque parents, société et ciel. C’est pourquoi, tout comme Tartuffe, DJ sera également censurée puis interdite.
Dans cet extrait, DJ, accompagné de Sganarelle, fuit les hommes menés par les frères de sa dernière femme, Done Elvire, qu'il a abandonnée après l’avoir enlevée au couvent. Maladroitement, Sganarelle tente de convaincre son maître de l'existence de Dieu.
LECTURE
Je vais donc étudier… (annonce de la problématique et des axes)
I/ Une scène comique (= faire rire) : Sganarelle = faux maître du jeu, vrai ridicule
a) Le comique de situation
En apparence et si l’on compte les répliques, Sg domine la parole face à un quasi silence du maître comme s’il pensait que la force de son argumentation proviendra de l'abondance de son discours.
Son discours semble de plus sérieux puisqu’il se réfère au CL des croyances : «je crois », croyance », « foi », « religion », « croyez » et qu’il emploie de nombreux termes renvoyant à la réflexion : « comprends », « raisonner », « disputer » domaines abstraits.
Sg se veut également pédagogue en n’hésitant pas à interpeler directement DJ: « Vous voilà vous par exemple, vous êtes là : est-ce que vous vous êtes fait tout seul ? Pouvez-vous voir… »
Mais, en réalité, il se tourne surtout en ridicule :
o son discours n’est qu’une énumération sans structure logique car on ne relève aucun connecteur, uniquement des juxtapositions autour de virgules.
o son argumentation repose uniquement sur des exemples et non sur des arguments logiques : « cette terre », « ce ciel », « ce poumon ».
o par ailleurs, ses exemples ne sont même pas réfléchis mais trouvés, soit à l'endroit même où se situent les deux personnages comme le signalent les pronoms démonstratifs : « ce », « ces » et les repères spatiaux employés par Sg : « là », « là-haut », soit dans sa propre personne : « ce poumon » Sganarelle est donc un homme concret, d’une grande simplicité et qui ne conçoit pas d'images mentales mais raisonne sur ce qu'il voit.
o ensuite, il emploie de fausses questions (questions rhétoriques), destinées à imposer l'évidence des réponses, mais qui ne mènent nulle part : « Cela n'est-il pas merveilleux que me voilà ici, et que j'aie quelque chose dans la tête qui pense cent choses différentes en un moment, et fait de mon corps tout ce qu'elle veut ? » il n’y a aucun fondement à ses paroles, il ne raisonne pas, il constate.
o enfin, DJ laisse Sganarelle s'enferrer, sachant très bien quelle sera l'issue de son beau discours. Il parle peu mais efficacement comme avec la métaphore finale : « ton raisonnement a le nez cassé » on rit avec DJ de Sg !
b) Le comique de langage
Sg use ainsi de formules toutes faites, impersonnelles comme : « à ce que je vois » ou « il faut avouer » et de nombreuses hyperboles : « admirable », « merveilleux » et « tous les savants ne sauraient expliquer » qui donnent un caractère pompeux, exagéré à ses paroles.
Il se laisse également aller à des exclamations triviales qui contrastent avec le sérieux du sujet qu’il voudrait développer : « morbleu » ou « dame » qui rappellent son simple statut de valet.
c) Le
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