Dissertation DDFC, Olympe de Gouges

A la fin du XVIIIème siècle, la France est secouée par un contexte sociopolitique troublé et violent, la Révolution française. Cette période de l’histoire est connue pour la libération de la population et de son acquisition de droits. Cependant on oublie souvent que cet événement est à l’origine de la formation d’un fossé plus grand encore entre les femmes et les hommes, en terme de droits. En effet, les femmes n’ont acquis aucun droit et ont même perdu du pouvoir avec la fin de la corruption. Alors, afin de mettre en place une véritable égalité, Olympe de Gouges, femme humaniste du XVIIIème siècle rédige une déclaration; La déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Dans cette dernière, elle prouve que la femme a les mêmes capacités que l’homme et que pour cela, il est primordial qu’elle ait les mêmes droits que celui-ci. Nous sommes ainsi enclin à nous intéresser aux portraits qu’Olympe de Gouges tisse de la femme pour valider sa thèse. Nous nous pencherons tout d’abord la représentation du courage des femmes à travers l’audace d’Olympe de Gouges. Ensuite, nous montrerons la nécessité d’une évolution de la place de la femme dans la société en observant le comportement de la femme. Enfin, nous analyserons la présentation qu’elle fait de la femme au sein d’un nouveau système plus juste.

Dans un premier temps, nous nous intéresserons donc à la manière dont Olympe de Gouges, représentante de toutes les femmes au sein de cette déclaration, dévoile le courage dont les femmes font preuve, ainsi que leur mécontentement face au système patriarcale de l’époque.

C’est alors, qu’à travers ce texte de loi, de Gouges dévoile la capacité de la femme à s’exprimer et à raisonner grâce à se prise de parole osée. L’audace de cette dernière ainsi que ce qu’elle explique dans sa déclaration témoignent du fait que la femme peut se révéler être courageuse en diffusant ses revendications mais aussi en faisant face à des discriminations quotidiennement. D’ailleurs, Olympe de Gouges ne se montre pas courageuse uniquement en écrivant cette déclaration. Cette dernière est une icône de la femme indépendante. En effet, elle ne dépend d’aucun homme et vit librement depuis la mort de son mari. Cela n’est pas concevable pour l’époque. Elle doit donc affronter les stéréotypes sur la femme au quotidien. Cette dernière prouve alors que la femme peut se détacher de l’homme si elle le souhaite. Ainsi, Olympe de Gouges se montre audacieuse en s’en prenant à l’homme à travers la moquerie du texte de loi le plus important de la Révolution. En effet, elle a réalisé un pastiche ironique de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen . C’est à dire que cette dernière a rédigé une réécriture qui prend exactement la même forme (un préambule suivi de dix-sept articles) que cette déclaration mais en la discréditant; en mettant en avant les injustices qu’elle contient. Effectivement on constate que dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen la femme a été oubliée. Olympe de Gouges par l’intermédiaire de sa déclaration tente donc de rétablir l’égalité entre les deux sexes. D’autre part, elle met en lumière que la femme peut se montrer provocatrice en se montrant délibérément l’égal de l’homme. On retrouve son audace au coeur de l’exhortation de l’homme. Durant ce passage, elle s’adresse à l’homme en le tutoyant, en l’apostrophant et même en lui faisant des reproches. On distingue par exemple « Homme, es-tu capable d’être juste ? » ou encore « qui t’a donné le souverain empire ? ». Ces reproches sont implicites certes, mais témoignent tout de même du fait qu’elle se veut son égal et qu’elle le revendique courageusement. D’ailleurs, au cours de ce passage, elle dresse un portrait peu glorieux de l’homme. Elle le dit « bizarre, aveugle, boursouflé de sciences et dégénéré ». Cette interpellation violente a pour but de révéler au sexe masculin ce que le sexe féminin pense véritablement de son comportement. Ce n’est pas politiquement correct de s’adresser ainsi à l’homme, mais cela témoigne que la femme ne compte plus se laisser malmener. Par ailleurs, de Gouges inclut dans sa déclaration un épître dédicatoire osé et surprenant car il est en faveur de la Reine. Cela forme alors un antagonisme politique vis à vis de la situation politique de l’époque. Ce qui met en avant le fait qu’elle ait conscience de l’audace de sa demande. Cette dédicace a pour but de donner une plus grande visibilité aux demandes faites par le sexe féminin dans ce texte. Cet hommage invite alors la Reine à soutenir la cause des droits des femmes. Ainsi, en reflétant l’entièreté de son influence elle donnerait un plus grand impact à cette déclaration tout en montrant qu’une femme peut aussi avoir un pouvoir important. Malgré l’influence que Marie-Antoinette possède, de Gouges la traite comme son égal, comme une citoyenne. Cela témoigne encore une fois de sa volonté d’égalité. Par ailleurs Olympe de Gouges prouve que la femme peut se défendre par elle-même. Effectivement, elle se sert des mots comme d’une arme au service de l’égalité. Elle défend ses idées et tente de convaincre le lecteur. En outre, pour appuyer ses propos elle use d’un vocabulaire juridique qui lui donne encore plus de prestance. Cela prouve qu’une femme peut raisonner par elle-même et de cette façon parvenir tout comme l’homme à rédiger des textes aussi importants qu’une déclaration. Pourtant à l’époque il n’est pas concevable pour la société qu’une femme soit à l’origine de textes intellectuels. En effet, ce sont les hommes qui dirigent la Nation en érigeant les lois. De surcroit, de Gouges démontre que les femmes sont actrices de leur destin. Au sein du postambule elle affirme que c’est uniquement par un soulèvement que les femmes réussiront à acquérir les droits qu’elles réclament. Cette dernière les interpelle avec urgence par exemple à travers : « Femme, réveille-toi; le toscin de la raison se fait entendre avant tout l’univers; reconnais tes droits. » Elle affirme que les femmes sont donc victimes mais aussi protagonistes de leur destin. Elle-même se présente comme un exemple à suivre en rédigeant cette déclaration, un espoir pour les femmes, tout en tentant de déclencher un déclic chez chacune afin de mobiliser toutes les femmes pour leurs droits. On s’aperçoit donc que cette déclaration dévoile que la femme peut se montrer vaillante et l’y encourage d’autant plus. Elle prouve qu’elle n’est pas la créature fragile dont la société fait le portrait.

D’autre part, Olympe de Gouges érige une plainte au nom de toutes les femmes. En effet, elle considère que la femme n’est pas écoutée car elle est considérée comme stupide dans cette société. Cette déclaration a comme première fonction de faire entendre le mécontentement des femmes et leur colère face aux discriminations qu’elle subissent. Seulement, certaines femmes se montrent parfois étonnamment satisfaites de leur sort. C’est pourquoi au sein de ce texte, Olympe de Gouges tente tout autant de leur faire prendre conscience qu’aux hommes en leur exposant les droits qu’elles pourraient acquérir. Alors, pour mettre en valeur cette volonté de droits, Olympe de Gouges se montre comme la représentante de toutes les femmes au sein de cette revendication. Elle parle au nom des « mères », des « filles », des « sœurs » et des « représentantes de la nation ». En effet, les femmes ne sont pas écoutées, pas considérées quand elles ne se montrent pas impertinentes ce qui désespère la gente féminine. Alors, se montrant politiquement incorrecte, en réclamant des droits qui ne lui sont pas accordés cette dernière prend des risques pour la communauté féminine et prouve encore une fois son courage. D’un autre côté, Olympe de Gouges généralise l’injustice faite aux femmes en réunissant toutes les femmes au sein d’une entité « femme » dont elle serait la messagère. De cette façon, elle montre qu’elles sont toutes pareilles, toutes exposées aux mêmes injustices. Ainsi, chaque femme devrait se sentir moins seule et plus comprise. Cette pratique a également pour objectif de créer une solidarité féminine engendrant des mobilisations pour l’acquisition de droits de toutes. Par ailleurs, Olympe de Gouges tente de provoquer une prise de conscience des femmes sur leur manque de droits notamment en leur présentant ceux qu’elles pourraient acquérir. Elle les expose au sein des dix-sept articles de sa déclaration. De plus, elle tente de déclencher le déclic en confrontant la femme. On retrouve par exemple dans le postambule « Femmes, quand cesserez-vous d'être aveugles ? » qui remet en question la conscience dont la femme fait preuve de son sort et son consentement. On constate alors que Olympe de Gouges tente de convaincre les hommes mais également les femmes dans sa déclaration en témoignant de son mécontentement.

Alors, il est frappant que de Gouges souhaite mettre en avant la force de la gente féminine et ses capacités égales à l’homme. Elle se permet donc de l’encourager à se révolter contre le système en lui rappelant qu’elle est victime de discriminations. Cependant, elle ne s’adresse pas qu’à la femme. Elle compte d’autant plus toucher l’homme qui est au pouvoir. Elle tente de lui prouver que la femme est égal à l’homme tant par son audace que par son esprit alors qu’elle est pourtant discriminée. Elle met alors en évidence que le système est imparfait. Elle a donc besoin de le solliciter pour remédier à cette faille.

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