Dissertation poésie et la beauté du monde
Fiche de lecture : Dissertation poésie et la beauté du monde. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Simon .a • 28 Novembre 2021 • Fiche de lecture • 959 Mots (4 Pages) • 818 Vues
Dissertation
Percy Bysshe Shelley, grand poète romantique britannique, affirme « la poésie soulève le voile qui cache la beauté du monde et fait que les objets familiers ne semblent pas familiers ». Qu’en est-il vraiment ? La poésie se borne-t-elle à ce seul but ? Pour répondre à cette question, nous démontrerons qu’effectivement la poésie a pour vocation de créer du beau, de proposer un autre regard sur les objets du quotidien mais nous verrons également que la poésie ne peut se limiter à cette unique vocation.
La poésie peut être perçu comme un art qui a pour but de produire du beau, de proposer un autre regard sur le quotidien. Cet autre regard est lié à la sensibilité particulière du poète. Elle l’emmène à voir et à révéler aux autres le quotidien sous un angle nouveau. Rimbaud affirme dans La Lettres dite du voyant : « Je dis qu’il faut être voyant, se faire voyant. Le Poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. » Le poète est donc celui qui voit ce que les autres ne voient pas et propose cette nouvelle approche du monde.
Un des buts de la poésie est également de créer du beau. Les poètes du Parnasse, au travers la revendication de « l’art pour l’art », affirme même que c’est là son seul objectif. Tout sujet peut donc devenir matière esthétique. C’est le traitement du sujet qui crée l’art. Dans le poème La montre de Théophile Gautier, une description très poétique de cet objet familier est faite. En effet, le balancier de la montre sous la plume du poète se mue en un papier d’acier virevoltant :
« Et je ne vois plus, dans sa boite
Le fin ressort du balancier
Aller, venir, à gauche, à droite
Ainsi qu’un papillon d’acier. »
Par ailleurs, la poésie est un art qui joue sur différents sens. Parmi eux, l’ouïe, à travers le rythme et la musicalité des vers, et la vue, au travers les images, peuvent être sollicités. La poésie peut même confondre nos sens au travers de synesthésies et donc nous donner à voir le monde sous un autre angle. Dans Correspondance, Baudelaire écrit : « Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants ». Là où l’on attendait un qualificatif olfactif pour le parfum, on trouve un qualificatif renvoyant au toucher. Les perceptions sont donc nouvelles pour le lecteur. Eluard procède également a un dérèglement du système langagier conventionnel. Quand il écrit : « la terre est bleue comme une orange ». L’orange n’évoque plus la couleur mais la forme. L’illogique devient permis au travers le surréalisme : l’écriture rompt la logique du langage pour mieux faire ressortir l’image.
Si la poésie a pour vocation de montrer le beau, elle ne se contente pas de ne mettre en avant que la beauté cachée du monde. La poésie a aussi pour ambition de montrer le laid, ce qu’on ne veut pas voir. Dans le poème en prose Le Vieux saltimbanque, Baudelaire décrit un vieux forain sur lequel le temps a laissé son empreinte. Il nous donne à voir un homme laid qui n’est pas aisément visible puisque il se cache presque du reste de la population :
« Au bout, à l'extrême bout de la rangée de baraques, comme si, honteux, il s'était exilé lui-même de toutes ces splendeurs, je vis un pauvre saltimbanque, voûté, caduc, décrépit, une ruine d'homme, adossé contre un des poteaux de sa cahute »
Par ailleurs, Les fleurs du mal sont le symbole même de l’entremêlement du bien et le mal. Le
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