Dissertation Sur Le Roman Offre Une Représentation Du Monde. Quelles Connaissances De Celui-Ci Nous Permet -Il D'acquérir En Tant Que Lecteur ?
Note de Recherches : Dissertation Sur Le Roman Offre Une Représentation Du Monde. Quelles Connaissances De Celui-Ci Nous Permet -Il D'acquérir En Tant Que Lecteur ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresdonnant ainsi vie aux personnages. Il est aussi un marqueur important dans la différenciation hiérarchique d’un point de vue social. En effet, on constate un fort contraste entre « La vie, voyez-vous, ça n’est jamais si bon ni si mauvais qu’on croit », phrase prononcée par une servante, à la fin du roman de Maupassant Une vie et celle, énoncée par le Marquis de La Molle dans Le rouge et le noir de Stendhal, « Auriez-vous quelque objection à ce que M. Sorel prit des leçons de danse ». Ces deux exemples montrent une différence d’éducation et donc une opposition sociale. Les sentiments sont aussi un marqueur de réalisme puisqu’ils prouvent que les personnages sont humains. Là où les romantiques exaltaient les émotions et les passions, les réalistes et les naturalistes prônaient l’emploie de sentiments vraisemblables accroissant ainsi l’objectivité et l’humanité de leur héros et employaient pour fondement de leurs œuvres des faits divers extraient de journaux. Ainsi, l’affaire Berthet permit à Stendhal d’écrire Le rouge et le noir et le drame de Delamare offrit à Flaubert Madame Bovary. Cependant, la réalité dans les romans se limite au message transmis par l’auteur ainsi qu’à son état d’esprit et ses pensées. Certains romanciers ont d’ailleurs délibérément laissé libre court à leur imagination la plus folle en s'engageant dans une fiction peu crédible mais parfois avant-gardistes : les œuvres de Jules Verne en sont d’ailleurs la preuve.
En offrant une représentation du monde, le roman donne des indices sur l’époque de l’auteur. Dans l’exemple de Bel-Ami, le cadre spatio-temporel de l’histoire situe l’époque vécue par l’écrivain puisque le roman parut en 1885, débute en 1880. Lorsque Duroy est l’amant de Madame Walter, celle-ci lui annonce des évènements tirés de la réalité qui sont : l’effondrement de L’Union Générale (banque) entrainant par la suite, la chute des actions au Maroc (la Tunisie en réalité) et la campagne militaire qui s’y déroulera. Avant l’intervention française, M. Walter et le ministre Laroche-Mathieu rachètent les actions marocaines afin de s’enrichir lors de la prise du pays. Dans les faits, cette campagne est secrètement dirigée par les établissements financiers qui se servent du gouvernement pour gagner de l’argent. Dans ce roman, Maupassant décrit au lecteur le monde du journalisme qu’il connait bien, lui-même ayant travaillé au Gil Blas et au Gaulois, deux journaux parisiens traitant majoritairement de politique et comparables à La Vie Française. Dans Bel-Ami, le lecteur se rend compte que le journalisme est tout d’abord la première source d’informations pour la population mais, qu’il est aussi un instrument de pouvoir et d’enrichissement. En effet, c’est grâce au journal que Laroche-Mathieu et M. Walter réussissent à racheter des parts marocaines à bas prix en divulguant de fausses informations. De plus, le journal est l’« arme » qui permet à Duroy de faire tomber Laroche-Mathieu, amant de sa propre femme, Madeleine Forestier, en les prenant en flagrant délit d’adultère. Ce roman offre au lecteur, une vision des goûts et des mœurs de la société parisienne gouvernée par l’argent, au XIXème siècle. Ce thème récurrent dans cette œuvre de Maupassant, traduit la pensée qui obnubile la population de ce siècle : l’enrichissement. Elle semble aimer l’étalage de richesses montré dans le passage où M. Walter invite tout Paris pour admirer le tableau rare et l’hôtel luxueux qu’il vient d’acheter. Georges Duroy, pensant que l’argent fait le bonheur, deviendra à l’image de la communauté qui l’entoure : un fourbe. Le « beau-monde » est donc un lieu d’envie, d’hypocrisie et de tromperie, accessible à toute personne ambitieuse, arriviste, sachant retourner les évènements en sa faveur. Ainsi l’auteur achève le portrait de la société parisienne de cette époque. Bien-sûr le pessimisme de Maupassant fausse quelque peu la réalité, puisqu’il laisse penser que rien de bon ne s’est produit durant ce siècle,
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