Dissertation sur les fonctions de la littérature

Le mot littérature apparait au XIIe siècle, il signifiait alors « chose écrite » avant d’atteindre aux XVII-XVIIIe siècles son sens principal soit « l’ensemble des oeuvres écrites auxquelles on reconnait une finalité esthétique » selon Le Larousse. La fonction de la littérature est elle de nous faire rêver ? Par fonction nous entendons le rôle que doit avoir la littérature sur le lecteur et la société. Ainsi que le rêve, se réfère à une activité onirique, en contradiction avec le réel. La littérature a t-elle pour unique but de créer une échappatoire à la réalité ? Nous verrons que l’une des fonctions de la littérature est bien de nous faire rêver. Mais ce n’est pas la seule, donc nous développerons les autres fonctions de la littérature.

Certes, la littérature peut nous faire rêver, en mettant en scène des éléments imaginaires, en présentant une atmosphère exotique qui évoque l’ailleurs ou en créant un monde idéal.

De tout temps les auteurs ont cherché à sortir du quotidien en créant des êtres extraordinaires. Chaque auteur a fait appel à son imagination afin de servir la littérature. Ce qui a renforcé le fait que la littérature constitue une échappatoire pour le lecteur. Par exemple, dans la mythologie, des dieux ou des demi-dieux sont mis en scène de façon à expliquer ce qui était encore inexplicable comme la foudre. Celle-ci serait une conséquence de la colère de Zeus. Le lecteur est alors face à face avec un dieux surnaturel qui le dépasse. Au Moyen-Age, Rabelais, un auteur humaniste, donne naissance au géant Gargantua. Sa grande taille permet à Rabelais de créer des situations cocasses qui peuvent provoquer le rire. De ce fait, la mythologie ou les histoires du géant Gargantua ont pour but de divertir le lecteur ainsi que de le faire rêver.

De plus, pour créer une échappatoire, certains auteurs se sont intéressés au thème de l’ailleurs. Le fait d’évoquer un monde exotique, contribue au dépaysement du lecteur. De ce fait, le lecteur et l’auteur s’échappent de la réalité du quotidien. Suite aux grandes découvertes de la renaissance les auteurs français s’ouvrent sur le monde. C’est toujours le cas bien plus tard, lorsque Baudelaire, un poète du XIXème siècle, expérimente le thème du voyage et de l’exotisme. Notamment dans Un hémisphère dans une chevelure, Baudelaire lie la figure de la femme et l’exotisme à travers les sens olfactifs. Il évoque l’odeur de musc ou de l’huile de coco par exemple. Le poète interpelle les cinq sens du lecteur, ceux-ci le font voyager et découvrir un monde lointain.

Pour provoquer le rêve chez le lecteur, les auteurs ont aussi chercher à créer un monde idéal. Un monde souvent libéré des préoccupations de leur époque. Le lecteur est projeté dans l’idéal de l’auteur et peut oublié le temps de la lecture les problèmes relatifs à son quotidien. Dans l’Iliade et l’Odyssée d’Homère, le personnage principal, Ulysse, arrive au cours d’un long voyage dans la cité des Phéaciens. Celle-ci est décrite de façon hautement méliorative à l’aide d’une hypotypose. Homère fait référence aux matériaux précieux comme l’or et l’argent. Le lecteur est alors plongé dans un monde idyllique où l’abondance et la paix sont au centre de la vie de la cité.

De ce fait, les auteurs ont cherché à s’échapper en écrivant à propos d’éléments imaginaires, de l’exotisme ou encore en créant un monde idéal. Ces textes ont aussi pour but de faire rêver le lecteur ainsi que de le faire oublier les préoccupations de son quotidien. Mais ce n’est pas l’unique fonction de la littérature. En effet, elle peut être prétexte à une réflexion sur la réalité, ou un moyen d’appuyer une idée, d’où le lien étroit entre littérature et politique.

Certains auteurs ont utilisé la littérature pour tenter de dépeindre de façon réaliste la vie quotidienne de certaines classes sociales. En effet, contrairement à la tragédie qui met en scène des personnes issus de la noblesse. Des auteurs du XIXème se sont souciés de mettre en scène des classes sociales plus basses et plus représentatives de la majorité de la population française à l’époque. Dans Les Misérables, Victor Hugo, crée plusieurs tableaux ou chaque personnage évolue dans un milieu de vie difficile et pleins d’embuches. Dans un autre style, Flaubert dépeint la vie de la petite bourgeoisie plus précisément la vie de Madame Bovary. Celle-ci est victime de la littérature qui la fait rêver d’une vie trépidante qu’elle ne peut atteindre. Dans ce cas, la littérature a pour but de témoigner d’une époque et doit rendre compte du visage du peuple.

Pour d’autres, la littérature est un outil pour défendre et appuyer une idée. En effet, si l’on considère que la littérature est destinée à être diffusée au plus grand nombre, alors elle devient un véritable moyen pour les auteurs de se faire entendre. Montaigne invente le genre de l’Essai dans Les Essais, il y développe son opinion sur toute sorte de chose comme l’éducation dans « de l’institution des enfants » ou de l’amitié dans « de l’Amitié ». De cet façon Montaigne diffuse ses idées humanistes et permet au lecteur de se forger son propre avis ainsi que de l’instruire. En effet, nous retrouvons dans ce genre d’oeuvre le registre didactique. Plusieurs siècle plus tard, durant la 2nd guerre mondiale, Paul Eluard diffuse de la manière la plus symbolique qui soit : par avion, le poème Liberté dans les rue de Paris occupés par les allemands. La poésie d’Eluard devient un moyen pour l’auteur de faire