Honoré De Balzac : Eugénie Grandet. / lettre de Charles
Analyse sectorielle : Honoré De Balzac : Eugénie Grandet. / lettre de Charles. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Fanoustef • 11 Mai 2022 • Analyse sectorielle • 1 435 Mots (6 Pages) • 1 890 Vues
Honoré De Balzac est un écrivain français né le 20 mai 1799 à Tours. Après avoir fait des études de droit, il annonce à ses parents préférer à cette voie la littérature. Ces derniers lui laissent deux ans pour réussir dans ce domaine. Balzac commence donc à écrire dans des journaux des petites œuvres qu’il qualifie lui-même de « cochonneries littéraires », mais qui rencontre un certain succès dans les cabinets parisiens. Fort de ce nouveau succès, Balzac se lance dans l’écriture d’œuvres plus ambitieuses, comme la Physiologie du Mariage qui rencontre un grand succès auprès des femmes, ou La Peau de Chagrin, qui le fera auteur favori des libraires.
C’est dans la continuité de ce succès croissant que Balzac se lance dans la rédaction d’Eugénie Grandet. Parut en 1833, Eugénie Grandet est un roman éponyme racontant l’histoire d’une jeune fille naïve et innocente vivant dans l’ombre de son père autoritaire et objet de convoitise en raison de son important héritage. Dans l’extrait que nous allons étudier, « La lettre de Charles », notre héroïne est mise face à la cruauté de celui dont elle pensait être aimée qui, malgré une argumentation savante, laisse transparaitre le peu de cas qu’il se fait de l’amour de la jeune fille.
Pour conduire notre analyse linéaire, nous nous demanderons en quoi, malgré une argumentation au premiers abords sincère et habile, Charles dresse malgré lui le portrait d’un homme devenu avare et hypocrite au fil de sa lettre.
Malgré les nombreux thèmes abordés au fil de la lettre, nous pouvons découper le texte en quatre mouvements principaux. Dans un premier mouvement, de la ligne 1 à la ligne 11, Charles semble se décrire comme un homme métamorphosé et grandit, n’ayant plus rien à voire avec l’enfant qu’a connu Eugénie. Par la suite, de la ligne 12 à la ligne 25, Charles parait être presque nostalgique des moments passés avec Eugénie, suscitant l’espoir de cette dernière. Dans un troisième mouvement, de la ligne 26 à la ligne 46, Charles brise les espoirs dessinés précédemment, en justifiant à Eugénie son mariage avec une autre femme. Enfin, dans une dernière partie, de la ligne 47 à la ligne 65, Charles semble vouloir adoucir, son image, laisser transparaitre celle d’un homme honnête, mais n’y parvient pas réellement.
Tout d’abord,
« Ma chère cousine » (ligne 1), formule banale de politesse, semblant déjà annoncé la déconvenue à laquelle va faire face Eugénie. « Succès de mes entreprises », « je suis revenu riche » (Ligne 1-2), le jeune homme ambitieux qu’à laisser partir Eugénie est devenu un homme riche. « La mort de nos parents est dans la nature, et nous devons leur succéder » (ligne 4-5), « rien ne résiste au temps, je l’éprouve » (ligne 5-6) (maxime). Cynisme semblant suggérer une compréhension plus avancée de la vie. « Le moment des illusions est passé » (ligne 6-7), métaphore se rapportant à l’enfance qui témoigne que Charles se considère dorénavant comme un homme sage. Suggestion renforcée par vers suivant « D’’enfant que j’étais au départ, je suis devenu un homme au retour » (ligne 8-9). L’insouciance de l’enfance ne semble plus l’atteindre, les préoccupations des adultes lui tombent dessus sans qu’il ne puisse rien y faire « je pense à bien des choses auxquelles je ne songeais pas autrefois » (ligne 9-10). Par ailleurs, usage répété du présent de vérité générale, donnant un air sage, presque prophétique, à ses propos « est », « devons » (l.4), « résiste » (l.5), « je suis » (l.8), « je pense » (l.9).
Par la suite,
« Je n’ai point oublié que je ne m’appartiens pas ; je me suis toujours souvenu, dans mes longues traversées, du petit banc de bois … » (l13-14), instaure une atmosphère nostalgique. L’évocation de ce souvenir semble susciter un grand espoir chez Eugénie, « Eugénie se leva comme si elle eut été sur des chabons ardents, et alla s’asseoir sur une des marches de la cour » (ligne 15-16).
Enumération des souvenirs communs à Charles et Eugénie entre les lignes 17 et 19. Charles montre ainsi avoir gardé une image très nette des moments qu’ils ont partagés, suggérant ainsi la place importante qu’Eugénie tient dans son cœur. Cette importance semble être finalement confirmée par les lignes qui suivent « Oui, ces souvenirs ont soutenu mon courage, et je me suis dis que vous pensiez toujours à moi comme je pensais à vous, à l’heure convenue entre nous. » (Ligne 20-21). Toutefois, le mot « amitié » (ligne 23) semble être la préface des espoirs brisé d’Eugénie, qui aspire à tellement plus qu’une simple amitié. L’évocation d’une « alliance qui satisfait à toutes les idées que je me suis formées sur le mariage. » (Ligne 24-25) achève de réduire en poussière les espoirs de la jeune femme.
Ainsi, mouvement suivant achève illusions que se faisait Eugénie.
Amorce par une maxime « L’amour, dans le mariage, est une chimère. » qui témoigne d’à quel point la vie mondaine à assécher le cœur de Charles. « Or, déjà se trouve entre nous une différence qui influerait plus sur votre avenir, ma chère cousine, que sur le miens » (ligne 28-29). Charles se place presque dans une position paternelle, arguant que cette décision qu’il a prise l’a été uniquement pour le bien être d’Eugénie. Prétérition : « Je ne vous parlerai ni de vos mœurs, ni de votre éducation, ni de vos habitudes qui ne sont nullement en rapport avec la vie de Paris ». Il rejette ainsi sur elle son incapacité à s’adapter à la vie dans la société parisienne. Il semble ensuite prendre une certaine distance avec Eugénie « et je crois me souvenir que vous aimez une vie douce et tranquille » (ligne 34-35). Il se place ainsi dans une posture d supériorité vis-à-vis d’elle… Par ailleurs, argumentation habile. Usage abondant des groupes tertiaires (ligne 30), de connecteurs logiques afin d’ordonné son discours « Or » (ligne 28).
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