Jacques Prévert, Paroles, 1946
Fiche de lecture : Jacques Prévert, Paroles, 1946. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Firestorm • 29 Décembre 2016 • Fiche de lecture • 1 591 Mots (7 Pages) • 6 931 Vues
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Introduction : Après une seconde guerre mondiale barbare et très violente, Jacques Prévert publie en 1946 un recueil de poèmes intitulé Paroles. Cette œuvre rassemble certains de ses nombreux poèmes tout d’abord publiés isolément dans des revues depuis les années trente, avant d’être regroupés et publiés avec l’accord du poète en 1946 par l’éditeur René Bertelé. Dès sa publication, Paroles connaît un très grand succès où est reconnu le style unique et différent de Prévert. Nous allons, dans ce compte rendu, résumer brièvement l’œuvre et ainsi décrire ses thèmes.
Auteur : Jacques Prévert, né en 1900, est un poète et scénariste français. Fils d’un homme de lettres exerçant divers métiers pour gagner sa vie et nourrir sa famille et d’une femme qui l’initie dès son plus jeune âge à la lecture, il découvre le théâtre et le cinéma grâce à son père qui fait de la critique dramatique et cinématographique par plaisir. Il est scolarisé comme la plupart des enfants de son âge mais s’ennuie à l’école, et dès ses 15 ans, après acquisition de son certificat d’études primaires, il abandonne les études pour entrer dans le monde du travail. Prévert exerce comme son père plusieurs petits travaux, et cinq ans plus tard, en 1920, il est affecté à Istanbul pour effectuer son service militaire.
En 1922, il rentre à Paris et est hébergé par Marcel Duhamel, éditeur et traducteur qu’il a rencontré à Istanbul, dans son hôtel qui devient par la suite le lieu de rencontre du mouvement surréaliste. Mais, Prévert, trop indépendant pour faire partie d’un groupe, s’éloigne du mouvement surréaliste quelques années plus tard, et commence à s’intéresser au théâtre. Il fonde et écrit les pièces et les sketches du groupe Octobre, une troupe de théâtre très proche du Parti communiste français qui joue dans les usines en grève et caricature les politiciens et la bourgeoisie. Dans les années 1935-1945, il est le scénariste et dialoguiste de grands films français. En 1946, il publie son recueil de poèmes, Paroles, et obtint un grand succès grâce à son langage familier et ses jeux sur les mots. Après son accident en 1948 dont il garde des séquelles, Prévert écrit des dessins animés et des films pour enfants. Il meurt d’un cancer des poumons en 1977.
Résumé : Paroles est un recueil de poèmes de Jacques Prévert, son œuvre majeure, publié en 1946. Il comporte exactement 95 poèmes, écrits entre 1930 et 1944, publiés dans un premier temps séparément les uns des autres dans des revues durant les années 30, et se caractérise par sa forme libre et déstructurée. En effet, les textes sont de longueurs très variées, allant de quelques lignes (« Les paris stupides », « La cène ») à quelques pages (« Tentative description d’un dîner de têtes à Paris-France », « La crosse en l’air » …). On peut remarquer que les textes les plus longs se situent au début (« Tentative de description d’un dîner de têtes à Paris-France », « Souvenirs de famille » …), au milieu (« La crosse en l’air ») et à la fin du recueil (« Lanterne magique de Picasso »). De plus, la forme des textes est également très variée avec des poèmes en prose (« Souvenirs de famille ou l’ange garde-chiourme », quelques passages de « Tentative de description d’un dîner de têtes à Paris-France »), en vers libres (« La chasse à l’enfant », « L’orgue de barbarie » …), des vers irréguliers (« Pour toi mon amour », « L’accent grave ») et aussi des dialogues (« Barbara »). On y retrouve aussi des textes de chansons qui utilisent un refrain à des intervalles de temps plus ou moins réguliers (« Barbara », « La Chanson du Mal-Aimé »), plus tard mis en musique. Dans ce recueil, les textes sont non ponctués et on remarque à travers cette déstructuration qu’il n’y a aucune volonté d’harmonisation mais simplement un souhait de partager les plus beaux textes de Prévert.
Comme l’indique le titre du recueil Paroles, les poèmes, à idées influencées par le surréalisme, sont ouvertement des poèmes oraux ayant pour but de provoquer et dénoncer la guerre, la politique bourgeoise, la religion… Prévert parsème constamment de jeux de mots ses poèmes (« […] Larima / Larima quoi/ La rime à rien […] » dans le poème « L’Amiral » ; «[…] Un vieillard en or avec une montre en deuil […]» dans « Cortège » ; ou encore «[…] Le monde mental/ Ment/ Monumentalement […]» dans « Il ne faut pas), ce qui provoque le rire chez le lecteur. De plus, l’emploi de figures de style comme l’accumulation et l’anaphore dans les textes de l’ouvrage met l’accent sur certains passages d’un poème dans le but d’attirer l’attention (« […] Ceux qui pieusement/ Ceux qui copieusement […] » dans le texte « Tentative de description d’un dîner de têtes à Paris-France »).
Dans Paroles, on retrouve le vocabulaire simple que Prévert affectionne, et qui lui a permis de s’offrir ce grand succès, car il est compréhensible de tous les âges. Le poète utilise également les outils traditionnels de la poésie (allitérations, sonorités…) nombreux dans ses poèmes, les rendant agréables à lire et à entendre.
Paroles, l’un des plus grands succès de la littérature française, est devenu aujourd’hui une référence et est massivement appris dans l’enseignement français.
Thèmes : Jusqu’à sa mort, Prévert commente et s’intéresse aux événements qui se passent dans le monde entier. Dans son recueil Paroles, Jacques Prévert aborde de nombreux et différents thèmes qui lui sont chers. Tout d’abord, il dénonce les violences de la guerre (la seconde guerre mondiale) à travers les poèmes « L’Epopée », « Barbara » et « Familiale ». Prévert s’attaque souvent aux bourgeois, aux militaires et aux forces de l’ordre qui sont ses cibles privilégiées (« Quartier libre », « Le discours sur la paix » …). Antimilitariste et anticlérical du fait de son athéisme, il critique ouvertement le fonctionnement de l’armée (« Le temps des noyaux », « Quartier libre » …), la religion et ses représentants (le clergé et même le Christ) (« La crosse en l’air », « Pater Noster », « La cène », « La morale de l’histoire » …). Son athéisme est retrouvé dans le poème « Pater Noster » avec « Notre Père qui êtes aux cieux/ restez-y ».
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