La Colonie, Marivaux
Commentaire de texte : La Colonie, Marivaux. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar sickrea • 23 Mai 2021 • Commentaire de texte • 1 091 Mots (5 Pages) • 2 727 Vues
Le 18e siècle est connu pour être appelé “Siècle des lumières”. Les écrivains de cette époque veulent s’appuyer sur les lumières de la raison pour présenter des idées nouvelles, critiquer l’ordre établi, et surtout pour faire réfléchir le monde contemporain. C’est le cas de Marivaux, grand dramaturge du 18e siècle qui se sert des moyens que lui offre l’utopie pour réfléchir à une société meilleure. C’est par exemple le cas dans la colonie, pièce de théâtre portant sur la place respective des Hommes et des Femmes dans la société. Ainsi, cette question est notamment traitée dans la scène 14, mettant en scène une altercation entre monsieur et madame Sorbin.
Ainsi, nous pouvons nous demander, dans quelle mesure Marivaux semble favorable à l’égalité des droits entre les Hommes et les Femmes ?
Si le texte met bien en évidence tout d’abord une dispute conjugale, c’est en fait pour ensuite permettre à certains personnages de remettre en cause la situation de l’époque.
Dès les premiers vers entre Hermocrate et Madame Sorbin,, nous pouvons remarquer un jeu au niveau des répliques, avec des négations mettant en valeur le désaccord.
Ensuite, les répliques de Timagène, qui sont des interrogatives, “Mais ou irez-vous?” “De quoi vivrez-vous?” montre la perplexité des Hommes qui ne croient pas aux projets des femmes.
Madame Sorbin utilise ensuite une gradation “de fruits, d’herbes, de racines, de coquillages, de rien” pour signifier que les femmes ne dépendent pas des Hommes pour vivre.
En effet, elle dit “non pas dans l’humilité ridicule ou l’on veut tenir des personnes de notre excellence.” L’humilité en latin qui est “houmous” et signifie “sol”, voulant dire que les femmes se trouveraient dans une position basse et inférieure. Le mot “ridicule” est un adjectif péjoratif, qui caractérise le sort des femmes qui est peu enviable et injuste.
Persinet,ici est un personnage très important car étant amoureux de la fille de madame Sorbin, il essaye de ménager ses intérêts à la fois auprès du mari et de la femme.
Hermocrate va ici stimuler une réponse de Monsieur Sorbin qui était jusqu’ici silencieux.
Cette réponse est comique, il utilise des interrogatives et fait monter le ton. “Savez-vous de quel bois j' me chauffe?” est une expression familière qui renvoie à la violence, cela mets en valeur la dispute entre mari et femme.
Nous pouvons également constater que le ton monte avec de nombreuses exclamatives et interrogatives. Monsieur Sorbin réutilise l’expression de Madame Sorbin, “du radotage?”, pour ensuite poser des questions rhétoriques, “Ne suis-je pas l’élu du peuple? Ne suis-je pas votre mari, votre maître et le chef de famille?” Nous pouvons constater un rythme ternaire avec une gradation. Il fait référence à la position traditionnelle du mari qui date de l’antiquité, une époque pendant laquelle le mari avait droit de vie ou de mort sur sa famille. Selon lui, on ne peut pas lui discuter cette position de pouvoir, l'obéissance lui est due.
Madame Sorbin effectue une répétition de “Vous êtes, vous êtes…”, ce qui montre qu’elle est excédée par son mari. Elle lui coupe également la parole, ce qui montre que nous sommes bien dans une scène de ménage, tout le contraire d’une conversation courtoise.
En disant “Vous êtes l’élu des hommes et moi l’élue des femmes, vous êtes mon mari, je suis votre femme, vous êtes le maître et moi la maîtresse” Il y a un rythme ternaire ainsi qu’un parallélisme dans la construction. Tous les mots masculins sont systématiquement féminisés. Il y a revendication de l’égalité des sexes.
Ensuite, “Il y a deux chefs ici, vous êtes l’un et moi l’autre, partant quitte à quitte.” Elle utilise le présent de l’indicatif, elle affirme clairement que les Hommes et Femmes sont égaux en droits naturellement.
Persinet qui a encore une réplique ici est un personnage très important puisqu’il atténue la dimension révolutionnaire de la pièce en montrant le
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