La chevelure, Maupassant
Dissertation : La chevelure, Maupassant. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar gab9292 • 19 Avril 2018 • Dissertation • 796 Mots (4 Pages) • 2 020 Vues
Les seize dernières années de vie de Guy de Maupassant le firent grandement souffrir. Atteint de la syphilis, Maupassant ne tarda gère avant de devenir victime d’importants troubles mentaux. D’ailleurs, c’est probablement lors d’un moment où il a perdu contact avec la réalité qu’il a écrit « La Chevelure ». Cette nouvelle met en un premier plan l’obsession du personnage principal du texte. Cette obsession entraine le narrateur héros vers une profonde folie et un amour inaccessible.
L’obsession dans la nouvelle « La Chevelure » de Guy de Maupassant entraine notamment le narrateur héros vers la folie. Cette vésanie du personnage est transmise par le biais de la dépendance qu’il vit au quotidien envers les objets anciens, principalement envers une vieille chevelure de femme. Effectivement, le narrateur ressent un profond besoin de passer le plus de temps possible avec son fameux meuble en bois, jusqu’à ce qu’il découvre cette « natte de cheveux blonds » (Maupassant, 2017, p. 55, l. 121). Ainsi, après avoir fréquenté la chevelure un certain temps, il devient incapable de se passer d’elle :
Je n’ai point su cacher mon bonheur. Je l’aimais si fort que je n’ai plus voulu la quitter. Je l’ai emportée avec moi toujours, partout. Je l’ai promenée par la ville comme ma femme, et conduite au théâtre en loges grillées, comme ma maîtresse… Mais on l’a vue … on a deviné … on me l’a prise … Et on m’a jeté dans une prison, comme un malfaiteur. On l’a prise … Oh ! misère!... (Maupassant, 2017, p. 56, l. 229-235)
Au début, le monologue intérieur du personnage laisse sous-entendre que son bonheur dépend de sa conquête. Il tente d’expliquer lui-même sa dépendance, par l’amour qu’il ressent envers la chevelure. Par la suite, la description d’action insiste sur le fait que partout où il va, il apporte la perruque avec lui. Les deux comparaisons à l’intérieur de cette description d’action qui compare la chevelure à sa « femme » et à sa « maîtresse » témoignent de l’importance qu’à cet objet dans sa vie. De plus, les marqueurs de suspensions entre chaque énoncé de la gradation croissante rendent encore plus dramatique la séparation du narrateur et de la chevelure. Finalement, la fonction idéologique utilisée par le personnage dans le monologue intérieur exprime son mépris de la situation par une répétition du fait qu’on « lui a prise » sa précieuse chevelure et par l’utilisation de la ponctuation exclamative qui expose son profond sentiment de panique. D’autre part, cette folie qui habite le narrateur donne également lieu à un profond délire. Plus le temps passe, plus il fantasme sur cette chevelure, qui, d’ailleurs, finira par avoir l’apparence d’une femme :
Les morts reviennent! Elle est venue. Oui je l’ai vue, je l’ai tenue, je l’ai eue, telle qu’elle était vivante autrefois, grande, blonde, grasse, les seins froids, la hanche en forme de lyre; et j’ai parcouru de mes caresses cette ligne ondulante et divine qui va de la gorge aux pieds en suivant les courbes de la chair. (Maupassant, 2017, p.56, l. 215-220)
Tout d’abord, la première phrase du monologue intérieur de forme exclamative laisse croire qu’il éprouve une certaine excitation face à l’idée du retour des morts. Ensuite, la courte description d’action sous forme de parallélisme insiste sur le fait que le narrateur héros croit sincèrement être en présence d’une femme. La comparaison à la fin de cette description d’action compare la femme « morte » qu’il voit à celle qui vivait autrefois. Non seulement le personnage dit voir une femme, mais il poursuit par le portrait physique de cette femme, ce qui ajoute à son délire. Le narrateur expose également une description d’action qui porte à croire qu’il couche avec cette femme, qui est en fait une simple chevelure… C’est ainsi que la folie du narrateur héros qui vit une grave dépendance et un profond délire traduit son obsession.
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