La nouvelle de la Fayette et le film de Tavernier proposent-ils le même dénouement?

Dissertation Princesse de Montpensier

La nouvelle de la Fayette et le film de Tavernier proposent-ils le même dénouement?

Chaque auteur a fait de cette histoire quelque chose qui va au-delà, bien qu'appartenant à des époques différentes, ils ont pu projeter l'image de la princesse, son rôle de victime, une héroïne tragique, l'image de la guerre et celle des passions. Madame de la Fayette était une moraliste et dans sa nouvelle nous pouvons voir l'importance de la vertu de la princesse et nous avons également vu les conséquences de la perte de la vertu. Dans le cas de Tavernier, ils décident de ne pas trop juger le mot vertu, bien qu'à travers les scènes il y ait de petites indications de vertu excessive. On pourrait dire que la nouvelle nous montre la souffrance qui accompagne l'amour et le film nous montre l'absurdité des guerres et accorde plus d'importance, un hommage à l'honnête homme qu'est chabannes. En propos à ce sujet on va poser la problématique,est-se que ses deux auteurs de différentes époques réussissent à raconter l’histoire de la princesse avec un même dénouement? Pour commencer, nous parlerons du développement des scènes et ensuite nous discuterons du développement des personnages dans chaque œuvre.

I) Developpement des scènes dans la nouvelle et le film

Dans la nouvelle, la bienséance est sauvegardée selon une esthétiques précieuse et classique, l’amour n’est jamais charnel, or Tavernier intègre ces réalités dans son film, faisant de la passion entre Guise et la princesse un amour charnel et complet. De meme, madame de La Fayette situe son action pendant les guerres de religion mais elle ne fait que les mentionner, sans prendre parti. Ses personnages masculins sont de nobles guerriers et les réalités de la guerre n'intéressent pas l’auteur. Ainsi, si Chabannes renonce à la guerre, c’est parce qu’il quitte le parti des protestants par amitié et respect pour le prince de Montpensier, catholique. Et Tavernier veut montrer la guerre dans toute sa violence et sa barbarie. Il développe donc des scènes de combat. La passion et le désir masculin est évidente dans les deux œuvres, elles montrent les hommes comme des prédateurs dont la satisfaction sexuelle est l’unique dessein. Dans le film et la nouvelle presentent des hommes sans pitié, qui n’ont aucune considération pour la princesse et lui vont faire courir de graves dangers.

Cependant, le regard sur la responsabilité au sein de ces rapports violents est inversé, Madame de Lafayette considère cette violence comme un phénomène courant, dont doit se protéger une femme avec prudence et Tavernier montre une femme assiégée, harcelée, violentée. Chez Madame de Lafayette la violence sociale est un arrière-plan, propre à créer des situations qui mettent en présence, éloignent ou éliminent les protagonistes. Chez Tavernier, le nombre de scènes de conflits sociaux, à la Cour, à la guerre, est considérable par rapport aux scènes de passion. Madame de Lafayette évoque sans commentaire la violence que subit la princesse de la part de son époux après l’épisode de la barque, aussi pudiquement que sont évoquées au début les pressions familiales et le mariage qui en découle. Tavernier donne à voir la violence paternelle, par les gestes, les cris et les larmes. Il ajoute la terrible scène de la nuit de noces, historiquement vraisemblable sans être évoquée explicitement dans la nouvelle.

La nouvelle passe sous silence certains événements que Tavernier décide au contraire de développer. Ces choix s'expliquent de plusieurs façons, et la première tient à l'époque. Madame de Lafayette appartient au classicisme, c'est une précieuse, elle est tenue au respect de la morale. Tavernier, par contre, est beaucoup plus libre et souhaite également offrir davantage de liberté à sa jeune héroïne, le développement des scènes dans la nouvelle et le film est différent or c’est aussi l’influence du développement des personnages qui va mettre en évidence cette différence.

Ainsi, alors que dans la nouvelle, Marie ne commet pas l'adultère, Tavernier décide de lui offrir une nuit avec celui qu'elle aime. Le traitement du comte de Chabannes