Les Contemplations, l'oeuvre d'un contemplatif

Entraînement dissertation – Les Contemplations

Premièrement, Les Contemplations sont l’œuvre d’un contemplatif, en retrait du monde, loin de tout combat.

Tout d’abord, cette œuvre à dimension autobiographique pourrait s’apparenter à une œuvre de souvenirs, un album personnel et familial. En effet, Victor Hugo développe et médite dans cette œuvre les souvenirs de ses deux filles, ses conquêtes amoureuses, que ce soit ses premiers frissons d’amour ou bien ses inquiétudes en tant qu’amant passionné. Il évoque aussi ses séjours en villégiature au bord de la mer de manière très détaillée, contemplant ses souvenirs amoureux passés. Ainsi, dans « Lettre », le poète fait l’éloge de son lieu de villégiature, situé près du Tréport, à sa bien aimée, Juliette Drouet. À travers ce poème épistolaire, Victor Hugo sème le doute en utilisant un champ lexical assez sombre à la suite d’un description du paysage. Par ailleurs, dans le poème 15 du livre I (« La coccinelle »), Victor Hugo revient sur la naïveté et sur le désintérêt envers l’un de ses premiers amours. Les Contemplations sont donc, en partie, une œuvre autobiographique, voire un album familial.

Ensuite, cette œuvre de Victor Hugo pourrait se rapporter à une œuvre de visions, de perceptions sensorielles, de célébrations. En effet, les forêts, les champs et plus globalement la nature sont célébrés dans cette œuvre poétique. On y observe une description méliorative de cette dernière au détriment d’une esquisse péjorative de l’Homme. Ainsi, dans le poème « Aux arbres » du livre III « l’Âme en fleur », Victor Hugo personnifie les arbres en leur exprimant sa passion pour ces derniers. Il leur déclare avoir cherché Dieu et fuir l’Homme dans les forêts. De nombreux poèmes sont donc dédiés à la nature et plus précisément à ceux qui font la beauté de cette nature : les arbres, les oiseaux et bien d’autres. Il contemple cette nature.

Enfin, ces « mémoires d’une âme » pourraient être perçues comme un livre de deuil, à une œuvre à dimension testamentaire. En effet, dans ce recueil s’y trouvent de nombreux poèmes consacrés à sa fille défunte, Léopoldine notamment dans le livre IV « Pauca Meae » signifiant « Quelques vers pour ma fille » en latin, ainsi que le récit de ses traumatismes passés. Ainsi, au dernier poème, « Magnitudo parvi », le poète exprime explicitement avoir frisé la folie. De plus, dans le livre V, Victor Hugo explique à travers le poème « À Aug V. » le deuxième traumatisme de sa vie : son exil. De plus, il écrit dans la préface de l’œuvre « se reposer dans le sacrifice, et là, contempler Dieu », cette réflexion nous confirme sa relation avec la religion, très proche de Dieu. Les Contemplations sont donc bien plus qu’une œuvre autobiographique ou de contemplation de la nature, c’est un tombeau, une quête du domaine métaphysique, de la mort.