Marivaux, Les Fausses Confidences
Dissertation : Marivaux, Les Fausses Confidences. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar velyana • 19 Février 2024 • Dissertation • 1 536 Mots (7 Pages) • 256 Vues
Les Fausses Confidences est une comédie en trois actes écrite par Marivaux et représentée pour la première fois en 1737. L'auteur, qui s'inscrit dans le courant de pensée des Lumières, y questionne les structures sociales de la société de son époque: la société d'Ancien Régine.
La pièce met en scène Dorante, un jeune noble de robe ruiné, qui est engagé comme intendant chez la femme dont il est tombé amoureux Araminte, une riche veuve. Pour réussir à l'épouser il sera aidé des stratagèmes de son valet Dubois.
Dans quel sens les hiérarchies sociales dans Les Fausses confidences sont-elles un obstacle à la sincérité selon Marivaux?
Dans un premier temps, nous verrons que les différences de fortune et de rang social empêchent les personnages d'être sincères. Ensuite, nous montrerons que la sincérité trouve une manière subtile de s'exprimer au cours de la pièce.
Les différences de fortune et de rang social sont in obstacle à la sincérité.
La société d'Ancien Régime du XVIIIe siècle est fondée sur une division en 3 ordres : la noblesse, le clergé et le tiers état. Cependant, au cours du siècle, celle tripartition est bouleversée par l'essor d'une nouvelle classe venant du tiers état : la bourgeoisie, qui dispose d'argent et de connaissances, mais est désireuse de plus de pouvoir et trouve injuste d'être hiérarchiquement inférieure à la noblesse. Certains bourgeois ont pu devenir membres de la noblesse en achetant un titre pour exercer la profession d'avocat ou encore de procureur : c'est ce qu'on appelle la noblesse de robe. Ils sont considérés indignes par la vieille noblesse.
Les personnages de la pièce sont considérés différemment selon leur position sociale. En effet, Dorante fait partie de la noblesse de robe, cependant, il est ruiné et obligé de travailler en qualité d'intendant chez Araminte. Au début de la pièce, dans la scène 2 de l'acte I, Dorante se montre très pessimiste quant à son projet de mariage avec Araminte. En effet, if s'adresse à Dubois en se lamentant: "tu crois qu'elle fera attention à moi, que je l'épouserai, moi qui ne suis rien, moi qui n'ai point de bien?". L'hyperbole nous montre que les craintes du jeune homme reposent exclusivement sur son manque de richesse et donc sur les inégalités de fortune entre Araminte et lui, elle qui dispose de "plus de cinquante mille livres de rente!"
Son valet le rassure en lui disant que son mérite lui permettra de gagner le coeur de la jeune femme. En effet, tous les personnages lui trouvent du mérite. D'abord Araminte qui constate qu'il a très bonne façon (Acte I, scène 6) et confie aussi qu'elle est "toujours fâchée de voir des honnêtes gens sans fortune, tandis qu'une infinité de gens de rien et sans mérite en ont une éclatante. Cette réplique montre qu'elle aimerait une société où la fortune correspond au mérite, ce qui fait d'elle une femme des Lumières contrairement à sa mère et au comte, qui, même s'ils trouvent du mérite à Dorante, affichent un mépris de classe. En effet, Mme Argante déclare "est-ce la la figure d'un intendant ?"(Acte 1, scène 10). Cela exprime que son excès de mérite par rapport à sa condition sociale lui déplait fortement. Le comte, lorsqu'il voit Dorante dans la scène 4 de l'acte II, semble avoir le même avis que Mme Argante en exprimant un même mépris de classe:"Il a bonne mine en effet, il n'a pas trop l'air de ce qu'il est"?
Araminte et sa mère, Mme Argante, fort partie de la bourgeoisie. En effet, Araminte est one riche veuve que sa mère souhaite marier au Conte Dorimont, un noble avec qui sa fille est en procès. Dans la scène 10 de l'acte 1, alors que Mme Argante s'entretient avec Dorante sur le procès, elle déclare que sa fille "n'a qu'un défaut : le rang de comtesse ne la touche pas assez; elle ne sent pas le désagrément qu'il y a de n'être qu'une bourgeoise. "On comprend qu'elle est très orgueilleuse et obsédée par la perspective d'appartenir à la noblesse; elle est même prête à soudoyer Dorante. Marivaux fait ici la satire de la société du XVIIIe siècle, qui a pour seul objectif de s'élever dans la hiérarchie sociale et d'obtenir toujours plus d'argent. De plus, l'auteur souligne que, comme le dit le valet Dubois durant la pièce, Dorante "n'est riche qu'en mérite et ce n'est pas assez alors qu'il n'y a rien a dire à ce qu'il est né". Cela démontre qu'en dépit d'etre né socialement élevé, son manque de fortune le définit plus que son mérite. En effet, c'est à cause de sa pauvreté et du mépris de classe des personnages conservateurs auxquels il fait face, qu'il est impossible pour lui de déclarer ses sentiments à Araminte. Pour y parvenir, il va donc être obligé de recourir au mensonge en usant de stratagèmes.
Dans Les Fausses Confidences, la sincérité trouve une manière subtile de s'exprimer grâce aux stratagèmes. Bien que ce procédé repose sur le mensonge, c'est lui qui va permettre de faire éclater la vérité. En effet, Dorante est obligé d'inventer un stratagème pour manifester deux sentiments contradictoires : son amour et aussi son respect envers Araminte puisqu'ils ont un rang social différent. Pourtant, il ne ment jamais vraiment. Dans la scène 5 de l'acte I, lorsque Marton croit qu'il est amoureux d'elle et lui demande si son amour sera aussi prompt que durable, il lui répond "Autant l'un que l'autre" Cette phrase est à double sens : il reste sincère même si sa phrase est perçue différemment pan Marton et par le public. Dans la scène 10 de l'acte I, lorsque Mme Argante essaie de le soudoyer pour
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