Marivaux, Les fausses confidences, Acte I, scène 14
Fiche : Marivaux, Les fausses confidences, Acte I, scène 14. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Tya To-Tria • 13 Septembre 2022 • Fiche • 1 419 Mots (6 Pages) • 1 722 Vues
Fiche - Les fausses confidences, Acte I scene 14
Intro
Marivaux, auteur du début du XVIII siècle, utilise l’art des propos raffinés et galants, qu’il met au service de la révélation des sentiments. Ce thème, récurent dans un grand nombre de ses pièces de théâtre, et mêlé au jeu de ses comédiens italiens a donné naissance à un style d’écriture tenant son nom, le Marivaudage.
On retrouve notamment ce style d’écriture dans sa pièce les fausses confidences une comédie d’intrigue, jouée pour la première fois en 1737, nous faisant suivre Dorante, un jeune bourgeois ruiné, épris d’Araminte, une riche veuve l’ayant engagé comme intendant. Au cours de cette comédie nous suivons la mise en place de stratagèmes et de fausses confidences souvent orchestrées par le valet de Dorante, Dubois, qui tire les ficelles de l’intrigue afin de servir l’amour de son maître. Tout au long de la pièce nous pourrons assister à l’éveil de cet amour entre araminte et Dorante, soumis à divers obstacles.
L’extrait que nous allons étudier constitue un passage clé de la pièce puisqu’il s’agit de la première fausse confidence à laquelle se livre Dubois. Il révèle à araminte qu’elle est l’objet de la passion de Dorante dans un récit en grande partie inventé.
Problématique : comment Dubois s’y prend pour faire tomber araminte dans le piège de l’amour ?
Plan : - l. 53 à 66 : Dubois joue la carte de la jalousie
- l. 53 à 66 : un récit poignant d’un amour fou
- l. 101 à 123 : le triomphe du stratagème de Dubois.
Partie 1
l. 53 à 60 :
- Dubois tente d’attiser la jalousie d’araminte
-> énumération des qualités de Dorante, « Il est bien fait, d’une figure passable, bien élevé et de bonne famille » (portrait élogieux visant à plaire à Araminte)
-> litote, « il n’est pas riche » : atténue cet élément qui pourraient tenir ce portrait élogieux
-> allusion à d’autres prétendants afin de rendre jalouse Araminte : pluriel « des », (présente son maître comme entouré de femme)
+ portrait élogieux de ces femmes comme s’il n’était pas tabou d’épouser un homme pauvre
+ rajoute même qu’elles « offraient de lui faire sa fortune »
-> parvient à piquer Araminte en évoquant une rivale (l. 58)
- Araminte tombe alors sans attendre dans ce piège tendu par le valet :
-> exclamation « actuellement » : révèle sa hâte d’en savoir plus même si son ton négligeant sous-entend le contraire.
l. 61 à 66 :
- Dubois saute alors sur l’occasion pour décrire cette prétendue rivale de l’adjectif mélioratif « piquante », séduisante
+ insiste sur l’amour sincère de Dorante : invente un discours que Dorante lui aurait tenu (l. 63) -> L’utilisation de la première personne du singulier + mon cœur : donne plus de présence a son discours, on entend comme la voix de Dorante.
Fin de sa réplique : hyperbole qui prête a rire « ce qu’il disait quelquefois la larme à l’œil »
Partie 2 :
l. 67 à 72 : le génie de Dubois entre en action
- fait un récit poignant de l’amour fou de son maître, en grande partie inventé, afin d’émouvoir araminte. Afin de rendre son récit crédible :
-> nombreux détails réalistes (« un jour que vous sortîtes de l’opéra » « un vendredi ») Des détails faisant parti du quotidien et que tout le monde aurait pu savoir
-> fait semblant d’essayer de se souvenir / répète certains mots (vendredi) / les actions se suivent au passé simple afin de donner plus de vivacité au récit.
- afin de flatter araminte : la met en scène telle une princesse descendant les escaliers comme dans un conte de fée + décrit Dorante comme foudroyé d’amour « extasié, il ne remuait plus » (hyperbole)
- Araminte semble complètement prise dans son récit : Quelle aventure ! (p. exclamative)
l. 73 à 90 :
- dépeint un portrait de Dorante fou d’amour
-> réussit même à faire l’éloge de son maitre, le décrivant comme « le meilleur maître »
+ flatte Araminte en énumérant ses qualités
- « vous aviez tout expédié » : accuse araminte des maux de son maitre afin de lui inspirer une certaine pitié / culpabilité envers Dorante.
- évoque un employé d’Araminte qui n’est plus à son service : Araminte ne peut pas verifier l’info
- verbes de mouvement + parallélisme de construction « C’est chez Madame celle-ci ; c’est chez Madame celle-là » : la passion de Dorante a fait mener une vie impossible à Dubois
-> peut faire rire le publique Il
-> se présente un peu comme le martyr de son maitre endurant la fatigue et le froid depuis que Dorante est tombé amoureux d’elle
- « Est-il possible ? » : sonne comme une exclamation, montrant son trouble
-> e stratagème fonctionne donc très bien
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