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« Nuit rhénane », Apollinaire

Dissertation : « Nuit rhénane », Apollinaire. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  31 Janvier 2023  •  Dissertation  •  995 Mots (4 Pages)  •  334 Vues

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   Correction étude linéaire n°1 :

« Nuit rhénane », Apollinaire

Il fallait tout d'abord prendre en compte le titre du poème lui-même : « nuit » est au singulier, cela invite à réfléchir à un récit d'une nuit, et « rhénane » renvoie au Rhin donc à l'Allemagne où Apollinaire a séjourné un temps.

Il faut aussi envisager le poème dans sa globalité : il est composé de trois quatrains et d'un vers isolé, un monostiche, donc une forme nouvelle, surprenante, qui met en valeur ce dernier vers. Cependant, Apollinaire choisi aussi un vers traditionnel : l'alexandrin et le libère de toute ponctuation. Il s'agit donc d'un poème qui s'inscrit entre tradition et modernité.

Par sa structure forte, on peut envisager de voir quatre mouvements dans ce poème, correspondant avec les strophes. Je suggérerais une autre organisation : l' « envoi » du premier vers, puis les vers 2 et 8 qui évoquent une légende, les vers 9 à 12 qui reviennent à la réalité et enfin le dernier vers, qui en est une conclusion.

Le premier vers est à mettre en lien avec le titre du recueil : Alcools... Le premier vers fait référence au vin « Mon verre est plein d'un vin trembleur comme une flamme ». On note la répétition du sont [v] à « verre » et « vin » et du son [in]. Il y a donc une insistance sur l'idée d'alcool, de verre de vin, qui amène la première thématique du poème. La personnification amenée par l'adjectif « trembleur », associé au nom « verre » et la « flamme » qui l'alcool allume chez le poète, peut être négative (par le danger induit d'une perte de contrôle) mais aussi par l'inspiration poétique et l'on eut penser à l'ivresse dionysiaque, inspiratrice. Le lyrisme est en effet affirmé, le poème s'ouvrant

sur le déterminant possessif « mon ».

La fonction du poète est relayée par la chanson du batelier, évoquant les Filles du Rhin, sorcières attrayante et dangereuse (« la lune », « sept », « cheveux verts et long jusqu'à leurs pieds »). Même si l'on ne connaît pas la légende de la Lorelei, on peut voir que les femmes évoquées ne sont pas réelles, quelles sont dangereuses (tordre) et attirantes ; C'est le thème de la fascination. Le complément circonstanciel de lieu « sous la lune » (v 3) indique que la scène se passe la nuit et renforce la dimension mystique de « Nuit rhénane ». On retrouve la référence à la poésie par le nom « chanson », une forme poétique médiévale. On voit aussi la cohésion de la première strophe par l'homonyme « verre » et « verts ».

La deuxième strophe va confirmer les champs lexicaux de la poésie : « ronde » évoque le « rondeau », une autre forme poétique, la « danse » renvoie à la musicalité de la forme lyrique. Il s'agit ici pour le poète de se protéger des femmes évoquées précédemment, grâce aux « fille blondes », une présence plus réelle et rassurante par leur immobilité qui s'oppose au verre « trembleur » et au verbe « tordre ». Une rupture apparaît au vers 5, le poète veut remplacer la voix du batelier, donc affirmer sa propre voix, d'où le retour du pronom « moi » placé à l'hémistiche. L'absence de ponctuation met en valeur l'énumération qui souligne l'enjambement des vers 7 et 8.

La troisième strophe est la suite de ce retour au réel, avec le nom propre « Rhin » répété. Cependant cet univers proche est poétisé et s'anime : Le Rhin est « ivre » , les vignes s'y « mirent », les étoiles « en tremblent » et tombent. L'assonance en i : « Rhin / ivre / vignes / mirent » reproduit en écho le mot et créée une impression de vertige. Le poète qui était parvenu à revenir dans le réel avec les filles blondes (v8) plonge à nouveau dans un monde fantastique. Le gérondif : « en tremblant » (v 10) fait écho au « vin trembleur » du vers 1. Un thème mystérieux et menaçant réapparaît avec le néologisme « à en râle-mourir » et est explicitement associé au thème magique : fée, incantent. Ce verbe « incantent » est également un néologisme, confirmant la volonté du poète de créer un langage nouveau et d'affirmer sa propre voix

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