« Nuit rhénane », Alcools de Guillaume Apollinaire (1913)
Dissertation : « Nuit rhénane », Alcools de Guillaume Apollinaire (1913). Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar emmaa_rbs • 19 Mai 2023 • Dissertation • 1 109 Mots (5 Pages) • 412 Vues
« Nuit rhénane », Alcools de Guillaume Apollinaire (1913)
Eléments d’introduction :
➢ intégré dans les 9 poèmes de la section « Rhénanes », écrits lorsque le poète se trouve
en Rhénanie, 1901-1902
➢ Apollinaire puise son inspiration à travers diverses sources qui vont mêler réel et
imaginaire : paysages magnifiques + découverte des légendes rhénanes qui trouvent
un écho dans cet artiste tourmenté par son amour pour la jeune gouvernante anglaise,
Annie Playden.
➢ C’est le fleuve le Rhin qui assure la cohérence de la section. C’est son fil directeur.
➢ Dans ce poème, évocation des Ondines : mythologie germanique : elles vivent au fond
du fleuve dans un palais de cristal et y attirent les pêcheurs.
➢ Le titre « Nuit rhénane » : orientation de la lecture : cadre spatio-temporel : la nuit sur
le Rhin, absence de déterminant : pas d’identification précise du moment.
Nuit d’ivresse ? Apparition de personnages légendaires : transfiguration du réel.
Abandon du poète au pouvoir poétique capable de charmer celui qui écoute.
Mouvement du poème :
Ce sont 13 vers isométriques qui correspondent à des alexandrins. 3 quatrains et un
monostiche qui rompt avec la régularité des strophes précédentes. La chute du poème est
inattendue.
Strophe 1 : d’abord scène paisible dans un cabaret.
Strophe 2 : expression de l’effroi du poète qui tente de conjurer la puissance maléfique des
Ondines.
Strophe 3 : progression dans le surnaturel : le poète découvre l’ivresse du fleuve et la nature
véritable des Ondines.
Monostiche : triomphe du surnaturel et stupeur du poète.
Lecture expressive à voix haute
Strophe 1 : d’abord scène paisible dans un cabaret.
➢ Evocation du vin, de l’ivresse, 1ère source d’inspiration du poète « Mon verre est plein
d’un vin trembleur comme une flamme »
➢ La scène se déroule dans une taverne, nombreuses sur les bords du Rhin.
➢ Le déterminant possessif « mon » prouve l’implication de l’auteur et le présent
d’énonciation montre que le lecteur est invité à se représenter la scène.
➢ L’adjectif « trembleur » commun au vin et à la flamme permet de rapprocher le
breuvage et le feu qu’il suscite chez celui qui le boit : perception troublée du poète.
➢ Le deuxième vers voit l’effacement du poète et une invitation à entendre une autre
voix que la sienne : celle du batelier, marin qui chante en évoquant une légende.
➢ L’adjectif épithète « lente » qualifiant la chanson souligne son pouvoir envoûtant.
➢ Le troisième vers contient un infinitif passé « avoir vu » : il se présente donc comme un
témoignage. L’impératif présent « Ecoutez » interpelle le lecteur.
➢ Création d’un univers légendaire en quelques mots « sept femmes » symbolique du
chiffre sept (monde crée en 7 jours, chiffre alliant l’humain 4 et le sacré 3), « sous la
lune » astre maléfique, réunion de nuit, référence aux ensorceleuses.
➢ Mise en valeur de leur chevelure, symbole de féminité et de séduction surtout si elle
est longue, mise en valeur de leurs mouvements « tordre », la couleur verte renvoie à
la couleur du fond du fleuve : révélation de la nature de ces femmes : ce sont des
Ondines qui, en sortant du fleuve, ôtent en la tordant, l’eau qui imprègne leur
chevelure.
Strophe 2 : expression de l’effroi du poète qui tente de conjurer la puissance maléfique des
Ondines.
➢ Le poète semble vouloir se défendre contre cet envoûtement :
« Debout chantez plus haut en dansant une ronde »
Nouvelle injonction à travers l’impératif présent : il s’adresse aux autres convives de la
taverne : leur chant doit couvrir celui du batelier comme le révèle le CCM « plus haut »
➢ Le mouvement circulaire « en dansant une ronde » s’oppose au mouvement de torsion
des Ondines comme pour conjurer l’envoûtement à nouveau :
« Que je n’entende plus le chant du batelier »
➢ Le poète souhaite revenir au monde réel, celui de la taverne représenté par « toutes
les filles blondes », leur blondeur rassurante s’oppose à la chevelure verte des Ondines,
ce sont des jeunes filles qui ont l’apparence ordinaire des femmes de Rhénanie.
➢ La coiffure « aux nattes repliées » est sage et s’oppose à la longue chevelure des
Ondines : ce ne sont pas de dangereuses séductrices. La référence au « regard
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