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Polyeucte, Corneille

Compte rendu : Polyeucte, Corneille. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  14 Octobre 2020  •  Compte rendu  •  1 413 Mots (6 Pages)  •  1 172 Vues

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Louison                                                                                        PG1

Fleury  

Commentaire de texte       

Polyeucte

        Corneille est un dramaturge du XVIIe siècle qui a écrit des tragédies comme «Le Cid»

et «Médée» mais aussi des comédies comme «L'illusion comique» et «La place royale» .

Polyeucte est une tragédie écrite et représentée au théâtre du Marais en 1641.

Corneille s'inspire du martyr de Polyeucte de Mélitère datant de 259. Cette œuvre se déroule au IIIe siècle en Arménie Romaine et nous suivons la conversion au christianisme de Polyeucte alors qu'à cette même période, les chrétiens sont persécutés par l'empereur romain Decius. Il sera alors condamné en martyre s'il n'y renonce pas. Cette décision aura des conséquences sociales mais aussi politiques car Polyeucte s'avère être le gendre du gouverneur Felix. En croyant en une religion monothéiste, Polyeucte s'attire les foudres de Felix, car ce dernier croit en une religion polythéiste.

Notre extrait est tiré de l'acte IV, scène 3 et nous présente un dialogue entre Polyeucte et sa femme, Pauline; où celui-ci lui annonce qu'il choisit l'amour de Dieu au sien.

De plus, cette scène se déroule dans le palais de Felix accentuant ainsi les conséquences politiques de son choix.

Nous allons donc voir en quoi la foi en Dieu influence les relations entre Polyeucte et Pauline. Tout d'abord, nous étudierons l'incompréhension des deux amants dans cette cette scène. Puis, nous verrons le choix entre amour et devoir auquel Polyeucte devra faire face s'exprimant alors comme un dilemme Cornélien.

        Pour commencer, l'incompréhension  est marquée par un dialogue de «sourds» où chacun reste campé sur sa position.

Au vers 49, Pauline pose une question à Polyeucte «c'est peu de me quitter, tu veux donc me séduire» et celui-ci ne répondra pas. Au cours de ce texte, les deux époux ne vont cesser de s'opposer sans écouter le point de vue de l'autre .

Pauline va utiliser au vers 16 le mot «Hyménée» qui est un prédicateur hérétique pour la communauté chrétienne et apparaissant comme une menace, Pauline fait donc référence à la Bible pour faire réagir Polyeucte en lui montrant son mépris, celui-ci répondra alors «Hélas» jouant sur l'indifférence. Pauline lui fera écho par la suite en continuant son dialogue «Que cet hélas a de peine à sortir !» .

        Effectivement, Pauline reste fixée sur son point de vue vis à vis du choix de Polyeucte.

Elle l'exprime en utilisant des mots forts tel que «chimère» au vers 45 signifiant proprement un produit de l'imagination, suivant le verbe à l'impératif «quittez cette chimère». Elle exprime ensuite un second impératif avec le verbe «et m'aimez», le disant avec douceur comme une supplication. Polyeucte finit alors le vers faisant écho avec «je vous aime», cependant il se corrige par la suite avec la comparaison avec la religion «je vous aime, beaucoup moins que mon Dieu, mais bien plus que moi même» . Son point de vue et sa détermination sont marqués par une comparaison quantitative entre «beaucoup moins» et «mais bien plus» ou encore «mon Dieu» et «que moi même». Polyeucte aspire à un bonheur céleste ce qui l'oppose à Pauline qui ne comprend pas et souhaite, quand à elle, un amour plus terrestre. Elle voit les actes de Polyeucte comme un abandon. Au vers 48 «Au nom de cet amour, ne m'abandonnez pas» tandis que lui voit cela comme un aveuglement de sa part, vers 49 «Au nom de cet amour, daignez suivre mes pas». Le verbe «daignez» montre alors que les amants sont incapables de se mettre d'accord. Nous avons à nouveau un phénomène d'écho, aux vers 49 et 50 «C'est peu de me quitter, tu veux donc me séduire?» et «C'est peu d'aller au ciel, je vous y veux conduire». Le verbe «séduire» et utilisé ici dans son sens étymologique signifiant le fait de s'écarter du droit chemin alors que Polyeucte utilise  le mot «conduire» signifiant étymologiquement le fait de mener ensemble. Paradoxalement, on remarque aussi qu'au vers 50, Polyeucte utilise le vouvoiement afin de marquer la distance alors que Pauline conserve le tutoiement. On peut observer une anaphore des mots «c'est peu» accentuant la rythmique de cet écho.

        Cependant, malgré la foi pour Dieu de Polyeucte, les époux se chérissent tout de même. À partir du vers 47, le couple se fait écho, chaque fois marquant une opposition. Du vers 51 au vers 52, on a une rythmique antithétique marquant alors la séparation par la religion et le différence de point de vue. Néanmoins, ce dialogue évoque tout de même l'amour des deux individus par le fait que la césure soit à l'hémistiche montrant ainsi qu'ils se complètent. De plus, on sait que par amour pour Pauline, Polyeucte la confira à Sévère, un noble chevalier romain amoureux d'elle depuis longtemps. Leur amour semble néanmoins mis à l'épreuve, aux vers 1 et 55, Pauline répète le mot «cruel» pour désigner son mari , continuant au vers 55 en lui souhaitant de mourir «Va, cruel, va mourir, tu ne m'aimas jamais». Et Polyeucte joue encore sur l'indifférence et le calme au vers suivant «Vivez heureuse au monde, et me laissez en paix»

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