Pourquoi Beaudelaire fut-il accusé « tout peindre et de tout mettre à nu » dans son recueil « Les fleurs du mal » / Introduction

« Les fleurs du mal » est un recueil de poèmes publié pour la première fois en 1857 à Paris et écrit par le poète et traducteur français Charles Baudelaire. Le recueil s’inscrit dans le mouvement romantique mais sa modernité d’écriture en fait un précurseur du mouvement symbolique. Dès sa publication l’oeuvre est éclaboussée par le scandale et on reproche à Baudelaire de « tout peindre et de tout mettre à nu » dans son recueil.

Cette critique visant directement le poète nous amène à nous poser une question : en quoi le poète se fait peintre ainsi que denudeur de notre réalité ?

Nous répondrons à cette problématique en deux axes, premièrement en énonçant les arguments faisant qu’un poète est modeleur de notre réalité puis en étudiant l’esthetisation produite par cette transformation alchimique du poète.

Introduction partie 1 :

Au début du XVIeme siècle, plusieurs éminents scientifiques, tentèrent de transformer le plomb en or par une méthode nommée « Alchimie ». Trois cent ans plus tard, un groupe de poètes tenta la même expérience mais d’une façon bien différente, l’objectif des artistes étant de transformer la boue en or dans un registre purement poétique en quête de « l’ideal ».

Introduction partie 2 :

Après avoir utilisé son sujet et avoir opéré la transformation alchimique, le poète peut enfin dégager l’esthétisme de son œuvre. L’or dégage du poème permet donc de créer un texte où la beauté du mal se pare des mêmes atours que la beauté des thèmes « nobles ».

Conclusion :

Pour conclure les critiques dirigées contre Baudelaire se fondent sur la représentation jugée choquante et inappropriée des sujets tabous de l’époque et, au contraire, de la dérision que fait Baudelaire des sujets dits « respectables ». Le poète , figure sacrée, est sorti de sa cage et se mélange avec les autres formes artistiques , ébranlant le carcan ordonné du monde artistique . Le poète dénude son sujet et le modèle comme Rodin modèle sa glaise. Il ouvre la voie au symbolisme et permet de libérer les artistes d’un style donné . L’alchimie poétique sera une inspiration pour de grands poètes comme Jean Cocteau, permettant de repartir la beauté de façon équitable.