Résumé de texte, l'activisme mesuré - David Courpasson et Françoise Dany

David Courpasson et Françoise Dany étudient une forme particulière de résistance des cadres au travail : l’activisme mesuré. Une telle étude leur paraît nécessaire car elle peut permettre d’analyser sous un angle différent les problèmes de tensions et donc de souffrances au travail et par conséquent remettre en question une vision trop « oligarchique » du management afin de le rendre plus bienveillant c’est-à-dire plus soucieux non seulement des intérêts des salariés mais aussi de leurs connaissances, de leurs valeurs et de leurs attentes. Pour analyser ce problème, ils se sont appuyés sur des témoignages (14 en particulier), des entretiens et des documents écrits d’entreprise.

Tout d’abord, les auteurs définissent la notion d’activisme mesuré. Elle est une forme de résistance se distinguant de la « résistance sévère » c’est-à-dire d’une opposition conflictuelle à un système : elle se définit par la patience, la douceur et évite toute confrontation directe avec la hiérarchie. Elle n’est pas non plus une résistance subjective car elle vise des objectifs concrets allant dans le sens d’une meilleure efficacité de l’entreprise. Elle relève ainsi de l’ « ethos productif » ou du souci de bien faire son travail dans l’intérêt collectif. Elle est donc le fait d’individus exigeants agissant selon des valeurs subjectives certes mais qui leur semblent justes. Il paraît donc erroné de la considérer comme une simple « déviance » ou comme un obstacle à la bonne marche de l’entreprise que le management doit contourner ou renverser.

Dans un second temps, ils analysent les causes poussant des individus, en général bien intégrés dans le monde de l’entreprise, à entrer en résistance. La première tient au manque de bienveillance du management allant jusqu’à créer des injustices voire des situations de harcèlement heurtant leur propre éthique. La seconde est la remise en question de la compétence du management mettant en péril l’entreprise même. Enfin ils dénoncent l’indifférence d’un management éloigné du terrain et qui cependant prend toutes les décisions privant peu à peu les équipes d’autonomie.

Incapable de se résigner face à une telle situation, le cadre éprouve un sentiment de rage le poussant à mettre en place diverses stratégies. L’une peut être semi-collective : il travaille avec sa propre équipe suivant ses propres méthodes neutralisant l’opposition du management par la performance de ses résultats. L’autre est essentiellement individuelle : le cadre s’investit fortement personnellement de façon à élaborer des actions destinées à assurer la réussite de son entreprise. L’activisme mesuré est donc une « résistance professionnelle » découlant d’un conflit portant sur l’éthique ou l’efficacité de décisions jugées néfastes.

Par conséquent, l’étude permet de remettre