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Sonnet 86 Les regrets Du Bellay

Commentaire de texte : Sonnet 86 Les regrets Du Bellay. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  15 Septembre 2018  •  Commentaire de texte  •  1 484 Mots (6 Pages)  •  9 384 Vues

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La désillusion de Rome

La douleur de Du Bellay  

La consolation par la poésie  

  1. Le portrait de Du Bellay comme un homme désabusé  

  • Les 1ers  mots du poème « Flatter un créditeur » permettent d’entamer la description d’un portrait. le portrait s’anime avec le verbe  Flatter lancer en tête du poème afin de caricaturer les comportements
  • Ce portrait est associé à de nombreux autres verbes à l’infinitif. Ce qui permet de répondre à la question de grammaire (Titre question grammaire)

 On peut noter 16 occurrences de verbe à l’infinitif présent. (Citer). Infinitif est employé ici à la place de l’impératif pour définir de parler, d’agir. Ce qui souligne l’aspect mécanique des attitudes. infinitif donne une sorte de mode d’emploi de la Cour italienne. L’infinitif équivaut au mode personnel  => celui qui lit devient sujet => tout le monde peut-être alors concerné par de tels actions.

L’accumulation de l’infinitif  est caractéristique de la poésie burlesque italienne. Du Bellay pas seul à s’en inspirer =  Olivier de Magny s’inspire dans  Les Soupirs (1557) dans son sonnet  138

  • Caractère mécanique aussi renforcé  par les asyndètes qui créent une accumulation (vers 1/2/4/9/12) et renforce le caractère automatique du portrait et

absence de phrases exclamatives et interrogatives renforce sa déception

  1. Impossibilité de s’exprimer

  • Liberté : liberté d’expression de parole. Il souffre de ne « plus suivre en son parler la liberté de France » => parler sans contrainte. Jamais travailler au sein d’une cour

liberté qui est interdite car on doit parler avec circonspection avec les plus puissants de la cour romaine et à peser chaque mot pour les conséquences diplomatiques qu’il peut avoir : (citer) => vers 4 + 8

Personnage est réduit par son discours il doit peser ce qu’il va dire. « ne dire a tout venant tout cela que l’on pense » vers 7.  

Vers qui fait échos au sonnet 86 vers 3 des Recueils  => souffre de ne pas pouvoir s’exprimer comme il le voudrait

  • Liberté est répété deux fois  => 3+ 10 mettre en avant le fait que c’est ce  qu’il cherche et lui manque
  • Cette circonspection est aussi décrié par C. Marot poète français et précurseur de la Pléiade qui avait appris en Italie à parler avec prudence :  

 «s’il savait bien comment

Depuis un peu je parle sobrement :

 car ces lombards avec qui je chemine 

M’ont fort appris à faire bonne mine »

Ainsi mieux vaut séduire la cours comme le fait Du Bellay => « flatter » « courtiser » sont le champ lexical de la séduction

  1. La marque de la Pléiade : l’imitation
  •  Sa voix se fait l’écho d’autres voix = écrivains contemporains comme Marot, ses amis de la pléiade et des anciens dont Ovide qui fut aussi exilé.

Il reprend des éléments des Tristes et des Pontiques => adopte la forme de l’épitre (lettre en vers) comme on peut le voir dans ce sonnet, le ressassement présent dans de nombreux tout le recueil de Du Bellay, le titre traduit par Regrets = échos aux Tristes d’Ovide.

Impossibilité de communiquer ou créer qu’Ovide au milieu des Barbares. Création c’est-à-dire dans un style élevé.

  • DB fait une imitation par la satire utilisée par les anciens présents dans de nombreux textes grecs (Horace, Sénèque). L’auteur exprime un jugement péjoratif. La satire est le constat de ce qui va mal et invite le lecteur à ne pas tomber dans ces vices où la chute importante à la fin du sonnet
  • Imitation par la forme épistolaire (Les Epitres du Nouveau testament) qui lui permet Consolation par échange avec le destinataire et de se détacher  de Rome => il prend un recul afin de mieux observer son environnement

  1. Satire de la vie de cour

  • Dénonciation de l’hypocrisie : tout est faux. Les attitudes, mimiques sont calculées vers 5 + mais le lecteur peut apercevoir cette  hypocrisie avec le terme flatter (1) qui signifie louer afin de séduire, mais signifie aussi tromper.

« Connaitre l’humeur » (9)  peut signifier s’adapter à son interlocuteur ainsi Rome peut-être comparé à un théâtre où les courtisans se dissimulent derrière une façade que Du Bellay dénonce mais qui l’applique vers 13/14. Le dernier vers avec les termes « Tout le bien » vient appuyer de façon ironique ce qui est dit précédemment.

  • Allitération en [s] semble dans les 2 quatrains reproduire sifflement du serpent aussi perfide (déloyal) que les gens de cour.
  • Désillusion total pour Du Bellay qui ne trouve pas la Rome en Rome. Sa déception se lit dans la régularité rythme avec césure après la sixième syllabe. Une série de poèmes ayant un caractère satirique (sonnet 84 ou encore 86).  

2)  Le caractère élégiaque (mélancolie)

  • Adressé à Morel (maitre d’hôtel du roi Henri II, tuteur du fils bâtard du roi Henri Angoulême)  ainsi poème qui adressé à un ami resté en France tandis que lui est Italie où il semble ne pas pouvoir évoluer intellectuellement d’où le « je rougis de honte » = plainte de sa condition + des charges qui pèsent sur lui. Exil vécu comme une grande peine
  • Dernier tercet exprime sa douleur. Ironie car Rome représentait le modèle idéal. Enjambement dans la dernière strophe => ampleur du vers  et se dresse comme le constat de son dépit. Voilà = présentatif qui permet de conclure sur ce que Du Bellay vient de dire. Séries d’infinitifs sont repris par  ce terme (voilà).
  • Implication du « je » avec deux occurrences ce qui permet à Du Bellay de souligner sa peine. Il reprend un caractère humain, plus personnel => Ainsi opposition avec les trois autres strophes. Le « je » est en décalage par rapport à son environnement et c’est de cette manière qu’il apparait en fin de vers. Le « je » souligne la sincérité du poète.

2)   un exil qui permet d’atteindre un autre idéal de la poésie

  • En effet, Les fonctions administratives de Du Bellay = impossible création d’une haute poésie. Les vers s’apparentent à l’œuvre d’un secrétaire. « je rougis de honte » = formule élégiaque =peut exprimer regret haute poésie
  • Mais puise son inspiration dans l’exil et le malheur ce qui lui permet d’inaugurer dans la forme brève du sonnet la satire d’ordinaire assez longue comme il est possible de le constater avec  les Satires d’Horace
  • Consolation par expression poétique :

Parallélisme avec « ne gâter/ ne faire/ ne dire » qui renforce sa perception de l’environemment

« connaître les humeurs/ connaitre qui demande »

« La liberté de France/la liberté plus grande » => appuie sa plainte et contribue à embellir son poème

  • Rimes riches « allonger/ songer, manger/ étranger, repris, appris »

 

  • Folle dépense = argent qu’on emploie à quelque chose
  • Courtiser = faire la court par suite et offices d’obédience et respect à un plus grand

Cela = ce (antécédent relative)

C’est le pronom « y » le plus rependu. Il se réfère aux inanimés = fonction de complément locatif ou indirect

Transition :

  • Rien d’élogieux dans son discours puisque Du Bellay produit la satire de la vie de cour
  • Du Bellay ne se sent pas à l’aise dans un lieu où tout lui parait factice. Il en exprime sa douleur avec d’abord une impossibilité de s’exprimer
  • En exprimant sa douleur Du Bellay donne à sa poésie un caractère élégiaque
  • Malgré un exil Du Bellay se console par la poésie : il reste fidèle à la pléiade car il utilise l’imitation
  • Cette déception de Rome lui permet d’atteindre un autre idéal de la poésie

Sonnet 86, Les regrets 

Marcher d'un grave pas, et d'un grave sourcil,
Et d'un grave souris à chacun faire fête,
Balancer tous ses mots, répondre de la tête,
Avec un Messer non, ou bien un Messer si :

Entremêler souvent un petit E cosi,
Et d'un Son Servitor contrefaire l'honnête,
Et comme si l'on eût sa part en la conquête,
Discourir sur Florence, et sur Naples aussi :

Seigneuriser chacun d'un baisement de main,
Et suivant la façon du courtisan Romain,
Cacher sa pauvreté d'une brave apparence :

Voilà de cette cour la plus grande vertu,
Dont souvent mal monté, mal sain, et mal vêtu,
Sans barbe et sans argent on s'en retourne en France.

...

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