Agir librement est ce agir sans raison
Mémoires Gratuits : Agir librement est ce agir sans raison. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiressir mais nous sommes déterminés par des mobiles qui expliquent le choix. Les mobiles nous sont imposés, on ne les choisit pas. Pour être libre, peut-être faudrait-il choisir les mobiles de ses actions mais on voit alors qu'on s'engage dans une régression à l'infini. Il semble donc qu'il y ait toujours des raisons qui déterminent un choix. C'est le principe de raison suffisante : Tout a une cause.
Pour être libre faut-il donc choisir vouloir sans raison ? Faut-il agir gratuitement ? N'y a-t-il de liberté que dans l'indifférence du choix puisque tout choix motivé semble l'effet d'une histoire qui nous a fait ce que nous sommes. Est-ce possible d'agir sans raison ? N'est-ce pas le présupposé nécessaire du libre arbitre ? C'est ce que soutient Descartes dans la lettre au père Menan à travers l'analyse de la liberté d'indifférence. Notre volonté est en effet un pouvoir absolu de décision. Pour Descartes elle est où elle n'est pas, mais elle ne connait pas de degrés en elle même. Notre volonté nous permet de choisir non seulement entre raisons de forces égales, non seulement en l'absence de toute raison, mais même contres le meilleures raisons (choisir le Mal au lieu du Bien) La volonté ne dépend pas en elle-même de la raison. Elle n'a pas besoin de raison, c'est à dire de motifs, pour choisir, sinon elle ne serait pas ce libre-arbitre, cette faculté d'élection qui est l'essence même de l'Homme. La volonté est « puissance positive infinie » analogue à celle de Dieu si on considère que rien ne limite notre volonté. Elle peut décider par elle-même en toute indépendance, sans raison. Pour Descartes, il est possible à l'Homme de refuser le Bien connu , de choisir donc sans raison, contre la raison., c'est un « plus grand usage de cette puissance ». Le choix est éclairé par la raison. En outre, la raison montre être le Bien, ce que Dieu a créé comme étant le Bien, par conséquent, on est en un sens moins autonome en choisissant le bien qu'en choisissant sans raison. Toutefois, l'acte gratuit par Dieu est d'avantage une théorie qu'une réalité effective. Si, absolument nous pouvons agir sans raison, contre toute raison, pratiquement parlant, nous ne le faisons guère. En effet, un tel acte serait absurde, insensé. Donc cet acte gratuit ne peut avoir lieu qu'en étant motivé par la volonté de se prouver la liberté . Il n'est plus sans raison. En outre agir sans raison, c'est aller contre ses intérêts, ce qui est une façon curieuse d'exercer sa liberté... Descartes aurait donc raison de dire que l'indifférence serait le plus bas degrés de la liberté . Le plus haut serait une action motivée par la raison, laquelle nous indique le bon sens: celui du bonheur. Le choix raisonnable présuppose des valeurs, fondées en et par Dieu, l'absolu. Or, Dieu est lui-même une liberté qui a créé ses valeurs gratuitement, sans raison en tant qu'il est absolu. En effet, au niveau de l'action divine créatrice la liberté la plus haute est la liberté originelle sans raison. La raison est création de Dieu et elle ne s'impose pas à Dieu qui est une pure libération créatrice.
Selon Descartes , l'action sans raison est théoriquement possible mais pratiquement exclue, faut-il aller plus loin et considérer que ce type d'action est fiction philosophique ou littéraire. Est-il possible psychologiquement d'agir sans raison sans pouvoir dire pourquoi ou dans quel but on agit ? Une action sans raison et sans but, totalement détachée du passé et de l'avenir. La présentation romanesque d'un crime prétendument immotivé par Gide, montre que ce crime n'est pas né de lui-même, n'est pas sans passé ni conséquence, c'est à dire, n'est pas gratuit. Lafkalyan a une personnalité, une histoire qui expliquent son impulsion meurtrière et son passage à l'acte. En outre, il s'en remet au hasard pour agir, peut on considérer un comportement aléatoire comme étant un acte libre ? Donc son acte n'est ni sans mobile ni vraiment décidé. En réalité, toute action a toujours un mobile, une raison d'être . Quand on prétend agir pour rien, on agit pour le plaisir de jouer ,de faire n'importe quoi... Donc il n'y a pas d'action sans raison , toute action a un but, donc l'action libre ne peut être action sans raison. C'est au contraire une action bien motivée par la raison précédée d'une délibération sur moyens et des fins. Mais alors, cette action n'a t elle que l'apparence de la liberté ? Non seulement les buts visés sont fonctions des moyens limités mais en plus, ils sont fonctions de nos désirs, intérêts, de ce que nous sommes, de notre personnalité que nous n'en avons pas choisi l'action semble donc doublement déterminée et la volonté ne fait qu'enregistrer un compromis entre périples et désirs.
L'action morale est à la fois raisonnable et libre.
Par conséquent pour agir librement ne faut-il pas, n'être nullement motivé par ses inclinaisons, personnalité, empirique et n'agir sans le soucis des résultats de l'action. N'est-ce pas l'action morale, désintéressée et sans raison qu'est l'action libre ? Comme le montre Kant dans la métaphysique des mœurs entre autres, agir moralement, c'est agir en étant motivé exclusivement par le devenir d'une manière désintéressée sans se préoccuper de son bonheur, sans que les effets de l'action nous motivent. Agir moralement c'est agir selon la volonté bonne, c'est à dire, en étant motivé exclusivement par la manière de vouloir. Agir moralement c'est faire son devoir quelque soit les conséquences de l'action, les chances de réussite. Donc agir moralement, c'est non en tant qu'individu qui a des raisons particulières d'agir mais c'est agir en tant qu'être raisonnable, c'est donc agir librement, en échappant aux raisons d'agir, au déterminisme des mobiles et moyens. L'action morale est à la fois raisonnable et libre, c'est l'action motivée exclusivement par la loi morale qui est la loi de l'universalité, c'est à dire loi de la raison. Pour agir librement, il faut agir moralement, de manière désintéressée. Cette utilisation est alors la plus intéressante, elle permet de ne pas être un simple animal intelligent qui calcule. Les raisons d'agir nous permettent d'être libre avec une dignité qui est celle d'être un être de raison.Ce que présuppose Kant c'est que la raison est constitutive de la pensée humaine. La loi morale est présente au fond de toute conscience. L'homme n'a pas à choisir la loi morale mais seulement à la suivre ou non. Apel tentera par la pragmatique transcendantale de fonder cette thèse en montrant de manière critique et inhérente au parlé humain. Or la raison, est elle la nature humaine ou simplement une possibilité de l'Homme ?
L'existence précède le sens, thèse existentialiste.
Autrement dit, pour agir raisonnablement, ne faut il pas d'abord opter pour la raison que l'on peut donc refuser ? L'action morale comme action libre suppose la volonté d'échapper à l'idiosyncrasie. Mais pour quelle raison le faire ? Pourquoi ne pas préférer suivre ses sentiments,
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