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Alfred de Vigny les destinées

Commentaire de texte : Alfred de Vigny les destinées. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  17 Avril 2023  •  Commentaire de texte  •  3 149 Mots (13 Pages)  •  520 Vues

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INTRODUCTION

L’extrait dont il est question est écrit par Alfred de Vigny, poète romantique qui a vécu entre 1797 et 1863. C’était un auteur qui a réalisé de nombreuses oeuvres et textes avec une image pessimiste de la société en évoquant régulièrement les parias de la société moderne. Il fait partie des romantiques aristocratiques qui ont vu leur monde et leurs valeurs s’écrouler au moment de la révolution française. Le romantisme est mouvement littéraire et culturel européen qui a concerné tous les arts. Il s’oppose à la tradition classique et au rationalisme des Lumières, et vise à une libération de l’imagination et de la langue. Le romantisme privilégie notamment l’expression du moi, les thèmes de la nature et de l’amour.

Ce poème « la maison du berger » écrit en 1844 fait partie du recueil de poèmes les destinées. Composé en 3 parties. La composition de ce poème est antithétique, étant donné que les parties s’opposent. L’extrait étudié se trouve au tout début du poème. Il est écrit en alexandrins et en septains avec une alternance de rimes féminines et masculines, avec structure des rimes complexes, croisées et embrassées.

Il a une structure anaphorique très particulière, étant donné que Vigny démarre les 3 premiers septains avec « si… » et a chaque fois une partie du corps de la bien aimée. Il dédie ce poème à une femme « Éva », qui désignerait dans le journal de Vigny Marie Dorval, une femme sensible aux souffrances humaines comme lui.

Dans ce poème, Vigny invite la femme aimée à fuir les villes pour aller se réfugier dans la campagne, près de la nature ou l’âme peut se trouver en paix, sans toutes les agitations mondaines qui empêchent le rapport à soi même et provoque le malheur.

Aussi, les registres de cet extrait peuvent être à la fois pathétique et lyrique, car Alfred de Vigny présente les fléaux de la société et donne une vision pessimiste, tout en louant l’image de sa bien aimée en l’opposant au monde extérieur, qui lui est pessimiste.

Des lors, comment dans son poème la maison du berger le poète Alfred de Vigny établit une critique pessimiste de la société en invitant la femme idéale à s’exiler vers la Nature, figure emblématique du romantisme?

Tout d’abord, du vers 1 au vers 14, Alfred de Vigny établit sa vision très pessimiste de la société, en démontrant que celle-ci n’apporte que malheur et désespoir. Puis, dans un second temps du v. 15 au v.21, le poète établit une adresse particulière à Marie Dorval, ayant une sensibilité similaire à celle du poète + ce septain s’adresse à une comédienne, Marie Dorval.

Enfin, au vers 22, Alfred de Vigny présente distinctement l’invitation au voyage typiquement romantique, l’appel à la solitude et à l’exil dans la nature.

I- Vision pessimiste de la société = celle-ci n’apporte que malheur et désespoir

La société semble représenter un poids pour l’homme, un fardeau qui conduit à une vie malheureuse.

Tout d’abord au v.1, le poète établit une personnification du coeur qui gémirait, comme pourrait le faire un animal blessé. Aussi, on peut voir que le poète s’inclut dans cette souffrance car il établit une vision commune avec la bien aimée mis en avant avec l’adjectif possessif « notre vie », cette ressemblance s’applique tout au long du poème, LES DEUX INDIVIDUS semblent subir le même malheur.

Le choix de l’adjectif « gémissant » provoque un caractère plaintif, on plaint donc le coeur qui serait mal en point à cause de la société.

Ce malheur provoqué par la société est démontré par le choix des verbes au v.2 tels que « se traine et se débat » conjugués au présent. Effectivement, ces verbes sont peu glorifiants et évoquent des actions de lutte avec « se débat » mais aussi « se traine » qui peut évoquer un manque d’ambition et d’espoir ou un manque de force qui pousse le coeur à avancer difficilement.

Non seulement la société semble provoquer un malheur chez les individus, mais elle engendre également une blessure qui peut rejoindre le moyen de déplacement péjoratif. Ainsi, le poète établit la comparaison entre le coeur et un aigle blessé au v. 2 « comme un aigle blessé ».

Le choix de l’animal n’est pas anodin, car un aigle est un animal très fort, avec beaucoup de prestance quand il est dans les airs mais il semble que lorsque qu’il est blessé, il devient impuissant et même plus, sa vie n’aurait plus de sens car il est fait pour voler. Ainsi, cette comparaison est très symbolique et démontre l’idée que le coeur, à l’image de l’animal, serait fort et somptueux mais la société aurait provoqué une plaie, une blessure qui le condamne à être impuissant, et aussi à se soumettre aux attentes sociales et au malheur que provoque celles-ci.

La blessure de la bien aimée s’applique au poète, les deux amants ont les même maux au v 3 avec la comparaison « portant comme le mien ».

L’aile asservie faisant référence une nouvelle fois à l’oiseau, porterait tout un monde fatal tel un esclave, ne pourrait pas lutter car signifierait sa destinée.

Également, Alfred de Vigny semble dénoncer la société en ne s’attardant par sur des aspects particuliers mais plutôt son ensemble, que l’on constate quand il établit « tout un monde fatal » qui englobe avec le pronom singulier « tout ». La totalité semble être péjorative dans cette société. De plus, on voit bien le sentiment que ressent Vigny vis à vis de la société car il désigne celle-ci comme un monde fatal, écrasant et glacé, avec des connotations très péjoratives. Effectivement, le glacé prône l’idée d’une société sans âme, qui ferait même référence a un caractère mortel au vu du corps glacé du mortel..

Caractère de l’accumulation qui renforce la plainte car déjà l’aigle est blessé, aile est asservie comme un esclave et doit porter tout un monde qui l’écrase et qui est froid. On retrouve dans le premier septain l’idée du poids qui semble écraser l’individu, empêchant sa liberté, car contraint de porter ce poids, ce fardeau.

notamment avec l’emploi de l’adjectif « portant », mais aussi « écrasant » au v.4 qui peuvent s’appliquer au coeur de la bien aimée, et cette lourdeur pourrait symboliquement l’empêcher de respirer, que l’on retrouve notamment au v5 car lorsque le coeur bat, cela lui provoque une blessure, renforcée par l’omniprésence de la couleur rouge dans ce vers avec « saignant » ou encore « plaie immortelle » Le choix de l’association des mots « plaie » et « immortelle » semble dresser un parallèle avec la condition des mortels car si les hommes sont mortels, la plaie qu’a causé la société est quant à elle immortelle et cela démontre la puissance et l’importance des marques qu’a causé la société sur l’homme.

Le malheur provoqué par la société s’accompagne d’un espoir perdu, car la simple lueur d’espoir est anéantie par le pessimisme de la société. Nous pouvons notamment le constater au v6 « ne voit plus l’amour, son étoile fidèle » avec la syllepse car l’amour est abstrait tandis que l’étoile est concrète, on peut la voir. Par ce vers, on peut comprendre par la négation « ne voit plus » qu’éventuellement, avant le coeur pouvait voir l’amour, mais le poids de la société l’en aurait empêché, l’aurait ensevelie a un niveau ou il est impossible de distinguer l’amour? Egalement, le premier caractère mélioratif s’adresse pour l’étoile, qualifiée de fidèle. Cela montre déjà la valeur que Vigny attribue a la Nature, avec l’idée que l’étoile éclaire le coeur, mais aussi l’étoile qui peut renvoyer à celle du berger, qui désigne un repère lorsqu’on est en pleine nature, mais qui fait aussi référence à la maison du berger, titre du poème.

Aussi, l’horizon effacé au vers 7 démontre qu’il n’existe pas de perspective d’avenir, ce qui semble quelque peu contradictoire étant donné que l’horizon est habituellement vaste, tandis qu’ici Vigny le décrit comme effacé, ce qui démontre que l’on ne peut pas se projeter vers des contrées nouvelles.

La société provoque la condamnation des individus, et semble tuer même l’espoir des hommes. Effectivement, on peut le distinguer particulièrement dans le deuxième septain, car le poète évoque les prisonniers, les condamnés. Ainsi, il commence le deuxième septain par « si ton âme enchainée », qui semble démontrer que l’âme telle une prisonnière, serait enchainée à la ville et aux conditions de celles-ci, mais aussi d’une certaine manière enchainée a l’âme du poète par l’amour. On peut distinguer une métaphore filée car âme est prisonnière et condamnée sur une galère (un bateau) obligée de ramer. On retrouve d’ailleurs de nombreux caractères évoquant l’emprisonnement dans ce septain, qui accentue l’image pessimiste de la société, dressée dans le premier septain. Ainsi, « son boulet », « son pain amer » démontre les conditions déplorables dont sont victimes les prisonniers et qui sont accentuées par les adjectifs possessifs « son » répétés 2 fois qui démontrent l’accumulation qui pese sur une seule personne. La condition des prisonniers est renforcée par l’idée de la galère, bateau sur lequel devaient ramer les condamnés pendant de nombreuses années jusqu’à leur mort parfois, mais aussi

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