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Analyse linéaire de Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce

Fiche : Analyse linéaire de Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  4 Mai 2024  •  Fiche  •  1 356 Mots (6 Pages)  •  207 Vues

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Analyse linéaire 11

Parcours Crise personnelle, crise familiale : Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce.

  • Acte I ; scène 8.

INTRODUCTION

Juste la fin du monde est la pièce la plus connue de Jean-Luc Lagarce. Publiée en 1990, elle a été adaptée au cinéma en 2016 par le réalisateur Xavier Dolan.

Dans cette pièce, le dramaturge met en scène le retour du personnage de Louis dans sa famille pour tenter de leur annoncer l’imminence de sa mort.

Largement inspirée de sa condition personnelle (la pièce est écrite quand Lagarce est lui-même malade du SIDA), l’intrigue s’appuie sur l’impossibilité de la communication entre les personnages ; finalement Louis repart sans avoir annoncé sa mort à sa famille.

Cette scène est un face à face plus intime où l’on accède davantage à l’image qu’à la mère de l’enfant nous donnant ainsi une meilleure connaissance des personnages. La prise de parole de la mère a pour but d’avertir Louis que ses frères et sœur veulent lui parler mais cela risque d’échouer.

PROBLEMATIQUE

–Comment la mère justifie-t-elle son rôle d’intermédiaire ?

PLAN

1/ l.1 – l.15 : Justification de sa prise de parole.

2/ l.16– l.44 : Les risques :

  1. l.16-l.27 : La méconnaissance
  2. l.28-l.44 : Le temps

MOUVEMENT 1

-Le texte s’ouvre directement sur la mère qui se justifie mais on ne sait pas pourquoi : « Cela ne me regarde pas » : ici la mère anticipe la critique qu’on pourrait lui faire et se condamne elle-même. Elle justifie cela par un trait de caractère : l’indiscrétion : « je ne me mêle souvent de ce qui ne me regarde pas » qu’elle va dire inchangeable avec la gradation : « je ne change pas, j’ai toujours été ainsi ».

-L’indiscrétion se caractérise ensuite par la perception auditive : « je les ai entendus » et par le savoir : « je les connais », « je sais ».  « Mais aussi » entre les deux crée un effet quantité.

La question rhétorique « comment est-ce que je ne saurais pas ? » accentue l’omniscience de la mère sur ses enfants : il est inimaginable qu’elles ne les connaissent pas. La fatalité transparait alors : la mère est condamnée à savoir. L’épanorthose « Je pourrais encore plus simplement encore deviner, je devinerai » insiste sur cette notion de fatalité où la mère n’a pas le choix, c’est cotre sa personnalité. Enfin elle conclue avec « Cela reviendrait au même », ce trait de caractère ne change rien selon elle.

-Déjà introduite à la ligne 4 la cause de cette indiscrétion est le projet d’Antoine et de Suzanne d’avoir une discussion avec Louis. En effet on note la répétition anaphorique « ils veulent te parler » avec « ils » qui représente A et S, et avec « te » qui représente Louis. Ainsi la mère joue bien un rôle d’intermédiaire.

« Ils ont su que tu revenais et ils ont pensé qu’ils pourraient te parler ». Cette citation insinue une opportunité de communication par la présence de Louis toujours absent notamment accentué par le point de vue des frères : « la possibilité enfin ». Le CCT « à te dire depuis longtemps » accentue l’absence de Louis et montre que ce désir de communication ne nait pas de l’arrivé de Louis mais de bien plus longtemps.

-Néanmoins la mère ne dévoile pas l’objet de l’échange qui aura lieu « un certain nb de choses », « tout ça ». L’information reste donc imprécise. Notons aussi les pluriels de ces expressions qui les met davantage en valeur.

-Bilan : On a bien montré que la mère à conscience d’être à la mauvaise place mais elle se justifie et arrive donc à annoncer ce qui ne la regarde pas. On notera qu’elle est connaissant et crédible car elle donne de l’importance à la libération de la parole au sein de la famille.

MOUVEMENT 2

Argument 1/ La méconnaissance

-La thèse est révoqué au début de la partie avec cette volonté d’avoir un échange, cependant la conjonction de coordination « mais » introduit le problème : « ils t’expliquerons mal ». Ici la mère semble sûre de son raisonnement.

-La conjonction de coordination « car » introduit l’argument qui justifie la thèse : « car ils ne te connaissent pas ou mal ». On comprend alors que l’obstacle de cet échange est la connaissance de l’autre.

La mère va ensuite développer son raisonnement à travers Antoine et Suzanne :

« Suzanne ne sait pas qui tu es » : le « pas » de l’argument justifiant la thèse est alors attribué à Suzanne : elle ne connait pas son frère, elle construit sa connaissance en détournant la réalité : elle imagine avec la négation « ce n’est pas connaitre, cela, c’est imaginer ». Notons l’épanorthose qui suit « c’est imaginer, toujours elle imagine » dévoile un trait de caractère chez Suzanne : elle est idéaliste. Ainsi la mère conclue sur sa fille avec la négation hyperbolique : « ne sait rien de la réalité ».

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