Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde
Commentaire de texte : Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Sophia Yahi • 24 Mai 2023 • Commentaire de texte • 1 876 Mots (8 Pages) • 449 Vues
Introduction :
Jean Luc Lagarce, comédien dramaturge et metteur en scène rédige en 1990 sa pièce de théâtre Juste La Fin Du Monde. Cette dernière est écrite dans une langue à mi-chemin entre la prose poétique ainsi que le vers libre. Cette pièce de théâtre met en scène le retour après des années d’abscence d’un personnage nommé Louis auprès de sa famille dans la perspective d’annoncer sa mort prochaine. Durant cet oral, nous allons étudier le prologue de cette pièce de théâtre qui d’ailleurs, trouve son origine dans le théâtre grec et désigne à l’origine la première partie de la tragédie, avant l’apparition du choeur tragique. Nous pouvons donc nous demander en quoi ce prologue annonce-t-il la dimension tragique de la pièce ? Afin d’étudier la question, nous aborderons dans un premier temps le premier mouvement centré sur l’attente de la mort de la part de Louis s’étalant de la ligne 1 à 19 puis, nous nous focaliserons sur le second mouvement se concentrant sur la prise de conscience de Louis qui décide finalement d’annoncer sa mort à sa famille de la ligne 19 à 46
I/ L’annonce de la mort imminente ligne 1 à 19
Tout d’abord, nous pouvons tout de suite remarquer que ce prologue détient une certaine singularité notamment dû aux passages à la ligne, récurrents ainsi qu’aux tirets (le premier démarre ligne 2 et se poursuit tout le long du texte) nous procurant donc une sensation de coupure qui reflète les difficultés rencontrées par le narrateur éprouve pour formuler ses pensées et surtout, les exprimer.
Ce prologue s’ouvre sur deux compléments circonstanciels de temps : Plus tard, l’année d’après qui sont par la suite fréquemment répétés notamment, ligne 1-5-9-16-21. Ces cct sont des repères temporels qui malgré leur précision affichée demeurent confus et vagues car ils ne s’inscrivent pas vraiment dans une temporalité. De plus, nous pouvons remarquer que Louis s’exprime ici seul, il fait une prolepse comme une prophétie en annonçant des faits qui ont de grandes chances de se produire plus tard. -> rappel la tragédie grecque
De plus, la répétition de « l’année d’après » est une figure de style plus précisément une anaphore, figure d’insistance qui ici, insiste sur le fait que le temps est compté pour Louis il est dévorateur et il l’observe passer impuissant. Le temps est omniprésent dans ce prologue, il est dévorateur pour Louis.
Par la suite, la présence de propositions affirmatives ligne 3 à 5 montre ici, la certitude du protagoniste vis à vis de sa mort, et surtout, sa résignation face à celle-ci. D’autant plus qu’il a recourt a une antithèse en utilisant l’adverbe temporel maintenant et en conjuguant le verbe mourir au futur qui donne l’impression d’une distorsion temporelle. On peut comprendre cela comme le fait que Louis accepte sa mort futur comme étant son présent.
On peut aussi remarquer la répétition de « de nombreux mois » ligne 6 à 8 nous faisant remarquer que la maladie de Louis le ronge de l’intérieur depuis plusieurs mois, on peut donc constater que c’est donc une maladie très lente qui s’accompagne de souffrance.
Dans ce même passage, nous pouvons aussi souligner la présence d’une gradation ascendante, ligne 6 et 7 « … à tricher -> se voiler la face, mentir sur sa maladie jusqu’à perdre pied entre son imagination et la réalité -> ne plus savoir », Louis confie ici, avoir été gagné par la maladie insistant sur sa maladie et son esprit, complémentaires qui évoluent en même temps, plus sa maladie s’aggrave plus son état d’esprit se détériore et perd tout espoir. On peut aussi noter la présence ici d’un cl de la négation indiquant un temps fermé, un monde clos.
De même, une métaphore filée est présente de la ligne 12 à 14 et insiste sur la peur que Louis éprouve face à sa maladie, et surtout face à la mort. On peut voir cela comme le fait que Louis redoute et ne souhaite pas y penser de manière concrète, il préfère dénier cela plutôt que de l’accepter car cela se concrétiserait et deviendrait ainsi réel.
Nous pouvons remarquer la présence d’un cl de la peur (danger, brusque, violent, détruirait) ligne 12 à 15 qui semble confirmer cette thèse en insistant de même, sur la peur que Louis éprouve face à la mort.
On remarque la présence d’une périphrase de la mort qui est ici, désigné par « l’ennemi » montrant ainsi que la maladie et la mort sont comme deux parasites venant s’incruster dans la phrase empêchant ainsi tout sens, toute parole.
Pour rejoindre cette idée, une personnification de la maladie et de la mort est présente ligne 14 reflétant l’importance de la mort qui peut aller jusqu’à semer la destruction même si cette dernière n’est qu’un concept, n’est pas vivante.
Par ailleurs, une répétition est présente ligne 17 à 20 de « malgré tout » insistant sur le contraste soudain que Louis fait, il commence à relativiser, à voir le bon cote des chose et, c’est d’ailleurs dans la continuité de cette réflexion qu’il va se décider à revoir ses proches afin de rattraper le temps qu’il e possède plus, qu’il a perdu dû à son éloignement, sa solitude.
- On voit à travers cela que Louis éprouve des regrets et va donc décider d’annoncer sa mort à sa famille pour les préparer ce qui va d’ailleurs être le sujet du deuxième mouvement.
II/ La prise de conscience de Louis qui décide finalement d’annoncer sa mort prochaine à sa famille ligne 19 à la fin.
- Tout d’abord, ce second mouvement s’ouvre sur ne personnification de la peur ligne 19 accompagnée d’une prise de conscience, acceptation, réalisation qu’il n’y a pas d’espoir de survie pour Louis, comme tout héros tragique, il se sait condamné.
C’est pour cela que Louis finit par décider de revoir sa famille, ce qui s’affirme d’autant plus ligne 19 à 22 où nous pouvons repérer la présence d’un cl du voyage ainsi que d’une accumulation. Louis souhaite voyager, redécouvrir sa famille pour la dernière fois dans la perspective de leur annoncer sa mort imminente.
De plus, nous pouvons aussi repérer la présence d’un cl du passé (revenir, retourner, traces…) qui évoque la nostalgie de Louis qui éprouve des regrets et des remords. On peut donc constater un changement de mentalité au vue de sa maladie. Répétition de « re » suggère un retour aux sources -> combat contre le temps qui passe.
JL Lagarce utilise la polysemie de lexpression « faire le voyage » qui peut à la fois désigner le voyage physique mais aussi le passage symbolique de la vie à la mort.
Une accumulation est présente ligne 23 et 24, figure d’insistance qui insiste donc sur le fait que Louis souhaite l’annoncer de cette manière, c-à-d « lentement, avec soin et précision »
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