Après 3ans, écrit par verlaine
Fiche de lecture : Après 3ans, écrit par verlaine. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar chris harfouche • 10 Janvier 2018 • Fiche de lecture • 1 323 Mots (6 Pages) • 2 468 Vues
Après trois ans
Introduction :
Le texte soumis à notre étude a été écrit par Paul Verlaine. Ce poète français est né le 30 mars 1844 et décédé le 8 janvier 1896. On a souvent retenu de lui sa liaison avec Rimbaud, à la suite de laquelle il a d'ailleurs fait de la prison durant deux ans, et une fin de vie assez triste et misérable. Il ne faut toutefois pas oublier qu'il fut, encore en 1891, élu « Prince des Poètes » par ses pairs.
En 1866, il fait paraître son premier recueil Poèmes saturniens qui est très marqué par la mélancolie. On peut retenir aussi Fêtes Galantes en 1869, La Bonne chanson en 1870, Sagesse et Romances sans paroles en 1873, Jadis et naguère en 1885.
Le texte que nous allons étudier est issu du recueil Poèmes saturniens et se nomme « Après trois ans ». Il s'agit d'un sonnet classique : le mètre est régulier en alexandrins ; la disposition des
rimes, embrassées puis plates et alternées est caractéristique aussi.
Dans ce poème, l'auteur se trouve dans un jardin qu'il connaît, il y revient et ressent une petite nostalgie.
Nous allons étudier la tonalité de ce poème.
Après avoir analysé le fait que ce soit une promenade agréable et douce dans un jardin familier il conviendra d'aborder le fait que c'est également une promenade dans le passé qui va entraîner une mélancolie.
Axe 1 : Une promenade agréable dans un jardin familier
D'une part, on peut remarquer la présence de la marque de la première personne du singulier « Je » v2, 5,12et« me » v2, 11 qui montre que le narrateur est l'auteur de ce poème c'est-à-dire Paul Verlaine.
On peut également relever le champ lexical de la nature : « jardin »v2 ; « fleur »v4 ; « vigne »v6 ; « eau »v7 ; « tremble »v8 ; « roses »v9 ; « lys »v10 ; « alouette »v11 ; « réséda »v14.
Cela dévoile l'environnement de l'auteur qui est un jardin.
On parle d'un poème en mouvement car la promenade commence par la porte, comme l'atteste cette expression : « ayant poussé la porte »v1 et il s'achève au bout de l'allée « au bout de l'avenue »v13. On trouve par ailleurs une certaine suite chronologique de la promenade exprimée avec des verbes d’action « ayant poussé » : il entre dans le jardin, « je me suis promené » : il visite le jardin. Les allitérations en "p" du premier quatrain suggèrent les bruits de pas de la promenade.
L'adverbe « doucement » contribue à renforcer un climat de paisibilité et de calme. A la 1ere strophe, on ne trouve aucun rejet ; les vers sont fluides, s’enchainent dans un rythme doux et lent. Au vers 3 l'imparfait suggère une certaine durée temporelle permettant à Verlaine de profiter d'un moment particulier.
On comprend que le poète connaît ce jardin car il emploie les articles définis : « la »v1, 12 ;« le »v2, 5, 7, 8 et « les »v9et 10. Ce sont donc des éléments familiers.
Par ailleurs, l'alouette lui est familière, amicale, en mouvement et vivante « chaque alouette qui va et vient m'est connue »v11. C’est un jardin convivial, intime. Il n’est pas grandiose, "étroite porte". " petit " mais témoigne d’une atmosphère conviviale et reposante.
Dans ce poème, Il y a énormément de personnifications « l'humble tonnelle »v5 ; « vigne folle »v6 ; « jet d'eau fait toujours son murmure argentin »v7; « le vieux tremble sa plainte »v8 ; « les roses palpitent »v9 ; « les grands lys orgueilleux se balancent »v10. Cela montre que le jardin a une âme, il paraît vivant et même accueillant : la nature est comme l'homme. Ce monde en mouvement exprime le caractère merveilleux du jardin.
On remarque un oxymore au vers 4 « humide étincelle » qui désigne la rosée du matin ainsi qu'une métaphore « murmure argentin » au vers 7 qui compare le jet d'eau à de l'argent qui coule.
Le contre rejet du vers 9 " comme avant", permet un effet de répétition en début et fin de vers et dévoile une certaine jubilation du poète qui retrouve de nombreuses choses.
De plus les roses et les lys sont mis en valeur car ils sont en début de vers, ils se retrouvent ainsi placés en parallèle, comme au bord d'une allée. Le contre rejet vers 9 et 10 crée un allongement du vers comme des lys.
Verlaine exprime une vision globale de ce jardin de laquelle se dégage de la clarté et de la fraîcheur : "pailletant", "humide étincelle". Il fait ressortir la flore et beauté du cadre "lys", "rose"
On découvre donc un petit jardin merveilleux mais c'est également une promenade dans le passé qui va réveiller de la nostalgie chez l'auteur.
Axe 2 : Promenade dans le passé mélancolique
Tout d'abord, le titre de ce poème « Après trois ans » évoque une mélancolie, un retour.
Cela est accentué par le champ lexical du retour : « rien n'a changé «v5 ; « revu" v5; « toujours »v7 ; « connue »v11 et « retrouvé »v12.
L'aposiopèse au vers 6 permet au lecteur d'imaginer la scène, de se souvenir de bons moments, c'est un temps de la rêverie, l'auteur rêve du passé.
Le mot « même » crée un effet d'insistance sur le fait qu'il retrouve tous les éléments du jardin, mais les deux derniers vers de ce dernier tercet vont rompre le charme. On a un rythme plus heurté, plus hésitant. En effet, l'utilisation de termes péjoratifs, comme :"odeur fade »v14 ; « s'écaille »v13 et "grêle »v14 montre que ce jardin vieillit tout de même. On comprend qu’on a à faire à un jardin à l’abandon « porte qui chancelle » «plainte sempiternelle » :le jardin souffre et gémit d’où les personnifications.
Le tiret au vers 12, juste avant l'adjectif « grêle », montre la déception du poète qui découvre que la statue devient fragile et s'écaille, et qui trouve également que l'odeur du réséda est passée.
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