Analyse rapide du poème de Verlaine Après Trois ans

Samuel Corbin                                                                    Groupe du Lundi-Mardi

 III Après trois ans dans Poèmes Saturniens, 1866

(page 40 du recueil)

Le poète décris un jardin et il se rend compte à quel point il est resté inchangé depuis la dernière fois où il l’a visité.

«Les roses comme avant palpitent, comme avant,

Les grands lys orgueilleux se balancent au vent.»

Les deux vers ont un lien fort puisque la rose et le lys sont tous les deux des signes héraldiques populaires en France.  On dit que les roses «palpitent» alors que les lys sont «orgueilleux», fiers.  Pendant longtemps, les fleurs de lys ont été reliées à la France, ainsi il se peut bien que «les grands lys» représentent la France.  Alors, la France, fière, «se [balance] au vent».  C’est un peu contradictoire puisque quelqu’un d’orgueilleux ne se laisse pas faire, il fait ce qu’il veut.  Cette opposition est mise de l’avant pour dire que le vent pourrait être, par exemple le changement comme dans les expressions «un vent de changement» ou «un vent de nouveauté».  Ainsi, la France est en proie aux changements malgré elle, comme ceux apportés par la révolution et le règne de Napoléon.  Toutefois, le jardin est une constante dans tout ce changement, comme en témoigne le reste du poème.  En fait, il n’a pas changé depuis trois ans, comme on le dit dans le titre.  La rose est parfois reliée à la fragilité dans la littérature française.^[1]  Le verbe palpiter a ce côté relié à la fragilité mais il est relié à la vie, comme dans «un cœur qui palpite».  Si on fait le lien avec le prochain vers, on dit que la vie est fragile puisqu’il y a tant de changements qui l’entoure.

Ce poème se retrouve dans la section mélancolie du recueil des Poèmes Saturniens.  On y retrouve la mélancolie à quelques reprises dans le poème comme quand on met l’emphase sur le passé.  Par exemple, Dans le ver «Les roses comme avant palpitent, comme avant,» on répète comme avant deux fois.  C’est comme si le poète s’ennuyait du passé, que ça lui manquait et c’est tout à fait ça la mélancolie.  D’ailleurs, la mélancolie et l’influence fatale renvoie à la planète saturne selon les astrologues de l’époque, d’où le thème récurrent de ce poème.