Bel-Ami

La fin du XIXe siècle est marquée par plusieurs événements historiques, notamment le changement de régime du Second Empire à la Troisième République en 1870, suite à la défaite de la France, dirigée par Napoléon III, face aux armées prussiennes. Cette période est ainsi régie par plusieurs grands mouvements littéraires tels que le réalisme et le naturalisme qui cherchent à peindre la réalité telle qu'elle est et dans tous ses aspects, s'opposant ainsi au mouvement romantique, qui a marqué la première moitié du siècle. Les auteurs de la seconde moitié du XIXe siècle cherchent ainsi à dénoncer les injustices sociales dans leurs œuvres, comme le fait notamment Zola et la comédie sociale, déjà dénoncée par les moralistes du XVIIe siècle, comme La Bruyères dans ses Caractères. Cette satire de la comédie sociale perdure donc au fil des siècles, ce que nous retrouvons dans le roman Bel-Ami de Maupassant, paru en 1885. Écrivain réaliste et journaliste normand, Maupassant est amené à fréquenter les cercles réalistes et naturalistes et est influencé par deux de ses amis proches, Flaubert et Zola. Il raconte ainsi dans cette œuvre réaliste, l'histoire de Georges Duroy, un arriviste cynique sans scrupules, qui exploite son pouvoir de séduction pour réussir une fulgurante ascension sociale dans le Paris des affaires, de la politique et de la presse, grâce aux femmes, et, y fait plus accessoirement une satire de la comédie sociale qui se joue dans la bourgeoisie parisienne, où seules les apparences comptent et, qui ne vaut ainsi, guère mieux que lui.

En effet, cet ouvrage traite de l'importance excessive accordée à la réussite sociale, au pouvoir et à l'argent dans une société divisée où seule l'apparence, l'hypocrisie et la trahison semblent efficaces, notamment dans le monde du journalisme. Maupassant y fait donc tout d'abord une satire de la presse du XIXème siècle, en plein essor et, qui est, selon l’auteur, corrompue et dirigée par des directeurs ne voyant que leurs intérêts. En effet, les techniques employées au sein de la presse ainsi que les relations ayant simplement un objectif professionnel permettent au directeur M. Walter de s’enrichir ; pour maintenir une audience, les rédacteurs n’hésitent pas à mentir aux lecteurs ou à manipuler l’opinion publique, afin de nommer un nouveau ministre par exemple. Par ailleurs les rédacteurs réutilisent leurs articles en changeant simplement certains éléments afin de produire rapidement de nouveaux journaux. Enfin, les relations entre les différents journaux sont animales, comme nous pouvons le constater avec le journal a La Plume, il n’est pas rare que les conflits entre les différents journaux se règlent par la force. Selon l’auteur, la presse n’est donc que duperies et tricheries et, l’ultime preuve de cette corruption