Commentaire Bérenice

Commentaire Bérénice de Racine

Le classicisme est un mouvement littéraire de la fin du XVIIème siècle. Les grands auteurs français de ce mouvement sont La Fontaine, Molière, Perrault et Racine. Jean Racine est un dramaturge et poète français du XVIIème siècle. Le soutien de Louis XIV et de la cour lui permet de faire une ascension sociale et économique en 1672. Jean Racine est l’auteur d’Alexandre le Grand en 1665, d’Andromaque en 1667, et d’A la louange de la charité. L’œuvre de Racine, Bérénice, est représentée pour la première fois en 1670. Bérénice est une tragédie en cinq actes et vers. Elle est écrite en alexandrin. Dans la pièce, Titus l’empereur de Rome aime Bérénice, princesse de Palestine. Leur amour étant impossible, Titus chasse Bérénice de Rome. L’acte V de la scène V est l’avant dernière scène de la pièce. Ici, Bérénice s’apprête à partir. Nous nous demanderons comment au sein d’une relation amoureuse partagée, Racine parvient à intégrer une dimension tragique. Dans un premier temps, nous montrerons qu’il s’agit d’une scène d’affrontement. Puis dans un second temps, nous montrerons qu’il s’agit d’une scène d’amour tragique.

        Tout d’abord, la scène d’affrontement tragique est montrée par l’amertume qu’éprouve Bérénice. En effet, Racine utilise le champ lexical de la tristesse et de la douleur avec les mots « malheur » (v5), « pleurs » (v7), « blessé » (v11), « triste regards » (v16) et « souffrir » (v18), ce qui insiste sur le fait que Bérénice souffre de devoir partir et est déçue du comportement de Titus. De plus, l’hyperbole « Tandis que dans les pleurs moi seul je me noie » (v8) met l’accent sur la rancœur qu’éprouve Bérénice. Elle considère qu’elle est seule à souffrir. Par ailleurs, l’oxymore « cruelle joie » (v6) montre que la situation est douloureuse et paradoxale et que Bérénice se sent humiliée par le peuple. Pour finir, Racine a utilisé l’anaphore « Avez-vous bien » (v23, 25) ce qui souligne la souffrance de Bérénice.

        Ensuite, Bérénice est en colère contre Titus. En effet, elle le provoque en utilisant des phrases interrogatives comme « Êtes-vous pleinement content de votre gloire ? » ou « Avez-vous bien promis d’oublier ma mémoire ? » (v22, 23). Aussi, l’auteur a utilisé le verbe « retournez » (19) qui est répété et conjugué à l’impératif ce qui insiste sur la colère de Bérénice car elle exprime un ordre. De même, les phrases non verbales exclamatives telles que « Ingrat » (v3), « Hélas » (v9) et « Ah cruel » (v41) mettent l’accent sur sa colère. En fin, les phrases non verbales interrogatives « Et pourquoi ? » (v4) et « Quoi » (v38) font ressortir l’indignation de Bérénice. En effet, cette dernière est agacée par Titus.

        Pour finir, Titus essaye malgré lui de se justifier. Dans un premier temps, il essaye de retenir Bérénice en lui disant de rester comme le témoigne le verbe à l’impératif « Demeurez » (v3). De plus, Titus nie les accusations de Bérénice. Il utilise des mots de négations comme « non », « n’», « jamais » (v26,27) ce qui prouve qu’il essaye de la convaincre de rester. Par ailleurs, dans la phrase « Non je n’ai rien promis » (v26) Titus contredit Bérénice et réutilise les mêmes mots qu’elle à la forme négative, ce qui montre qu’il n’a pas d’arguments valables. Pour terminer, il se fait couper par Bérénice comme le montre la réplique interrompue accompagnée de points de suspension « Et jamais… » qui met en avant le fait que Bérénice trouve ses arguments mauvais et qu’elle dirige le dialogue.