Commentaire Composé Incipit "Jacques Le Fataliste Et Son Maître" Diderot
Dissertations Gratuits : Commentaire Composé Incipit "Jacques Le Fataliste Et Son Maître" Diderot. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresintrigue alors qu’on pourrait s’attendre à de hautes envolées lyriques, c’est le bas corporel.
De plus, le récit d’amour est placé sous le signe du paradoxe puisque le terme amoureux est coordonné de façon non pertinente au mot « boiteux ». D’ailleurs, la cause du coup de foudre semble ridicule puisqu’il s’agit d’un coup de feu. D’autre part, le narrateur semble également exclure la trame d’un récit d’aventure en parodiant avec une hyperbole le schéma narratif de ces derniers (lignes 53 & suivantes).
Ainsi, deux trames narratives sont suggérées :
-un récit d’amour
-un récit d’aventure
Toutes fois, celles-ci sont toutes les deux traitées de façon ironique. De ce fait le narrateur joue avec son statut et celui du lecteur.
C- Le lecteur et le narrateur : des statuts particuliers
Le narrateur prend un certain nombre de liberté. Tout d’abord, le narrateur ce met lui même en scène comme instance énonciative du roman, autrement dit, il se met en scène en tant que celui qui écrit le roman et non en tant que personnage de roman.
Le narrateur à une attitude provocatrice vis à vis du lecteur. Il a cette attitude car le lecteur qu’il met en scène est un lecteur très conformiste comme en témoigne les questions au début du texte qu’on peut lui imputer. Or le narrateur prend à parti le lecteur à la 2ème personne, il l’oblige ainsi à abandonner ses habitudes de lecture au profit d’une attitude plus philosophique. Finalement au dialogue maître/valet se substitue un autre dialogue : narrateur/lecteur qui fait apparaître l’intérêt à la fois littéraire et philosophique du roman.
II- Un genre mixte et problématique
A- Une écriture et des références au théâtre
L’écriture même du texte s’emble moins narrative que théâtrale. En effet, le corps du texte est présenté comme un dialogue de théâtre avec des didascalies. De plus, le début in medias res qui semble surprendre les personnage au milieu d’une conversation rappel les ouvertures des pièces de théâtre. Le titre du roman inscrit le texte dans l’héritage de la comédie puisque la relation maître/valet est depuis l’Antiquité un grand motif comique (ex : Les fourberies de Scapin de Molière ; L’avare de Molière) effectivement, Jacques et son maître apparaissent comme étant des types comiques ; le maître est très rigide et sévère et le valet est très fourbe et rusé. Le texte s’inscrit dans l’héritage de la farce comme en témoigne les deux scènes de bastonnades. Effet de ridicule (lignes 43 & suivantes) comique de gestes et de répétitions avec en plus un comique de situation. Si ce début de roman est placé sous l’influence du théâtre, il s’inscrit aussi dans la tradition picaresque.
B- L’influence du picaresque
Jacques est une forme de picaro, le roman picaresque est un type de roman apparu en Espagne en 1554 d’après un ouvrage anonyme appelé El Lazarillo de Tormes. Le narrateur y raconte à la 1ère personne ses nombreuses aventures sans la volonté de les relier. A l’origine, le picaro est un gueux. On nomme généralement roman picaresque une œuvre constituée sur une scène plus ou moins liée. Le héros habile à s’en tirer d’embarra, rusé et sans scrupule, y mène à la marge de la société, une vie d’aventurier où le hasard joue son rôle.
D’abord, le récit que Jacques mène sur sa propre vie est picaresque, car le hasard semble mener un rôle dans ses aventures. Jacques se présente comme ayant les qualités d’un picaro qui se tire de nombreuses difficultés.
Ainsi, par l’intermédiaire du picaresque le narrateur pose une question philosophique du hasard et de la fatalité.
C- Un roman philosophique ?
Le titre place directement la question de la fatalité au centre du texte (fatalisme : idée selon laquelle tout est écrit et que tout ce qui est devait arrivé.) Or la question de la fatalité est d’emblée problématique car le premier mot du texte est « hasard ». Mot qui est repris ironiquement par le maître qui dit « à tout hasard » or Jacques semble complétement convaincu par ce que dit son capitaine « Jacques disait que son capitaine disait… »
A de nombreuses reprises, la théorie du fatalisme se trouve parodiée à travers des réductions d’idées ridicules « mon capitaine ajoutait que chaque balle qui partait d’un fusil avait son billet ». Enfin la scène de farce finale tourne en dérision les convictions philosophiques de Jacques (comique de gestes et répétitions) « celui là était encore apparemment écrit là haut. »
Par ailleurs, le roman pose une question chère à l’époque des lumières : celle
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