Commentaire de texte, Victor Hugo

COMMENTAIRE COMPOSE N°1

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Victor Hugo, écrivain du XIX ème siècle fait parti du mouvement romantique. Le texte A Théophile Gauthier que nous allons étudier  est  écrit en 1872 en hommage au poète Théophile Gautier décédé. Dans cet extrait, Hugo témoigne sa tristesse et sa distinction envers Gautier, pour qui, il a une affection particulière. Nous nous demanderons ici, en quoi ce texte est-il un hommage à travers un poème romantique. Dans un premier temps, nous étudierons la manière que l’auteur utilise pour rendre un témoignage particulier au défunt. Dans un second temps, nous constaterons l’aspect romantique de ce texte.

Premièrement, l’auteur rend hommage à Théophile Gautier à travers plusieurs idées mais il donne une dimension personnelle à ce texte. Nous pouvons remarquer que Victor Hugo s’adresse à Gautier comme à un frère. En effet, l’auteur montre sa proximité avec celui-ci à travers différentes expressions. Le titre du texte montre déjà que le texte est pour Théophile Gautier. Dès les premiers  vers, il s’adresse à lui à la deuxième personne du singulier «  Je te salue » en est un bon exemple.  Dans la seconde strophe, il utilise même le mot ami pour s’adresser à lui : vers 19 « Ami, je sens … ». On constate aussi cette idée de fraternité dans la troisième strophe lorsqu’il dit, je cite «O Gautier ! toi, leur égal et leur frère, ».

De plus,  nous pouvons rajouter que Hugo considère Théophile Gautier comme une figure importante de son siècle, entre autre en évoquant différents détails de la mythologie. Il écrit  au vers 10 «  Ton olympe » pour désigner l’importance du patrimoine littéraire et intellectuel  qu’a laissé l’écrivain. On voit au quatrième vers de la dernière strophe que Victor Hugo compare cet artiste à Hercule qui est un demi-dieu très vénéré dans la Grèce antique, il compare plus précisément sa mort à celle d’Hercule « Les chênes qu’on abat pour le bûcher d’Hercule ». «  Monte ! esprit! Grandis, plane ouvre tes ailes, va ! » Victor Hugo associe l’image d’ange à Théophile Gautier. Au vers 39, « Il n’est plus de Jouvence », l’auteur fait allusion à un mythe ancien qui attribue une importance régénératrice à l’eau, source de la vie, cette fontaine incarne donc la jeunesse éternelle. Cela montre au lecteur encore une fois l’importance de Gautier dans son siècle, puisque sans lui il n y a plus de renouveau.

        Cependant, l’hommage prend une tournure particulière : l’auteur parle souvent de lui-même. En effet, nous remarquons le pronom personnel « je » dans chacun des paragraphes «Je te salue… »,  « J’ai commencé »,  « J’y cours ». Cela se confirme par le fait de l’emploi de déterminants possessifs comme on peut le voir vers 18,23 et 42 « Mon propre avènement », « Mon fil trop long », « C’est mon tour ». Cette idée  est renforcée  avec le vers 22   « Voici l’heure où je vais aussi, moi, m’en aller », dans cette phrase Victor Hugo montre une image très égocentrique. C’est une sorte d’exagération. Le fait qu’Hugo insiste sur sa propre personne montre qu’il ne reste plus que lui. Avec la perte de Gautier , Hugo se sent plus que seul , il confie donc son malheur et sa douleur à travers la poésie, comme il l’exprime dans «  mon profond soir ».

C’est ainsi que l’hommage prend une tournure romantique par l’évocation de soi.

Donc, ce texte reflète son aspect romantique à travers différents détails que l’on retrouve dans la plupart des poèmes de cet auteur. Il y a avant tout le fait qu’il évoque ses sentiments personnels. Dans la première strophe, il  parle de la mort comme s’il l’avait déjà vécu. Il donne des affirmations à travers une énumération sur ce que Théophile Gautier devrait voir et ressentir étant décédé, « Tu vas du haut de Dieu voir l’humaine chimère », «Tu vas sentir le vent sinistre de la cime ». Hugo dit clairement ce qu’il ressent «  je sens du sort la sombre plénitude », «  je vois distinctement / Dans son ascension mon propre avènement ». Nous voyons que le poète utilise à plusieurs reprises les phrases exclamatives pour accentuer le fait que ce sont des sentiments personnels. On peut ainsi dire, d’après la définition qu’en a donnée Roman Jackobson, que le texte est lyrique.