Commentaire de texte sur un extrait des Mémoires d'une jeune fille rangée de Simone de Beauvoir

Commentaire de texte

        Durant le XXe siècle, un mouvement de libération de la femme a marqué ce siècle et aussi l’institution de la Ve république avec le général De Gaulle au pouvoir. Simone de Beauvoir, une écrivain féministe très connue pour son œuvre le deuxième sexe a décidé d’écrire une continuité de récits autobiographiques dont le premier qui est Mémoires d’une jeune fille rangée. Isolée dans son milieu bourgeois, la jeune Simone de Beauvoir qui souhaite devenir écrivain, décide de tenir un journal intime pour se confier sur ses difficultés de vie. Dans cet extrait, Simone adulte retrouve ses journaux intimes d’adolescente et commente un passage du carnet qui fait écho à une découverte fondamentale de la jeune fille qu’elle était vers ses 18 ans. En quoi cet extrait présente-t-il un moment crucial de découverte dans l’ascension intellectuelle de la jeune Simone de Beauvoir ? Pour répondre à cette question, dans un premier temps nous étudierons quand la narratrice adulte relit ses carnets d’enfant, puis son désir de sortir du milieu d’origine grâce aux études et pour finir nous étudierons le passage du rêve à la désillusion de Simone.

        Tout d’abord, nous étudierons quand la narratrice adulte relit ses carnets d’enfant grâce aux principes de l’écriture autobiographique et l’importance du « je ».

        La narratrice utilise les principes de l’écriture autobiographique pour raconter ses souvenirs et difficultés de vie. En effet, elle se sert de « [son] journal » d’enfance et d’adolescence pour analyser sa propre évolution. Elle utilise le point de vue interne et subjonctif pour donner une cohérence à ses choix. L’auteur raconte la stricte vérité sur sa vie, elle est sincère et attend que le lecteur la croie sur parole, donc les destinataires de cette autobiographie est l’auteur et le lecteur. Elle s’appuie sur ses souvenirs de jeunesse mais aussi sur « [son] journal [qui] explique mal ». En posant une question rhétorique qui est « En quoi consistait-elle au juste ? », Simone attire l’attention du lecteur en le questionnant sur sa vie et surtout sur la transformation entre elle durant son enfance et elle adulte. Le texte alterne entre le récit et l’analyse car l’auteur peut s’identifier au moment de l’écriture et raconter ses souvenirs mais peut aussi prendre du recul sur ces derniers et avoir une vision critique et analytique des souvenirs. La narratrice utilise le présent pour faire des commentaires sur ses souvenirs comme par exemple « mon journal l’explique mal » mais utilise aussi un temps au passé pour raconter ses souvenirs comme le passé simple ou l’imparfait comme dans « je réaliserai qu’on blâmait en moi » mais aussi le passé composé comme dans « quelques faits m’ont sauté aux yeux. ». De cette manière, la narratrice adulte relit ses carnets et les analyse en utilisant les principes de l’écriture autobiographiques mais elle le fait aussi grâce à l’importance de l’utilisation du « je ».

        L’importance du pronom personnel « je » est extrêmement présente. En effet, une autobiographie est un récit biographique fait par l’auteur lui-même donc l’utilisation du pronom « je » est évidente. Ce pronom personnel est utilisé pour émettre un point de vue interne donc subjectif de l’auteur. Or, il y a plusieurs types de « je » dans un récit autobiographique. Tout d’abord il y a le « je » du moment de l’évènement de son enfance raconté comme par exemple dans la phrase « Je n’avais rien d’une révoltée ; je voulais devenir quelqu’un ». Puis nous avons le « je » du moment de l’écriture de l’autobiographie, c’est-à-dire au moment où l’auteur commente ses souvenirs d’enfance, comme par exemple dans la phrase « je réalisai qu’on blâmait en moi ». L’utilisation de ce pronom personnel montre que ce récit est une autobiographie et non une biographie car dans le texte c’est l’auteur qui raconte ses souvenirs et les commente et non une autre personne. L’utilisation des extraits de son journal intime donne à l’extrait une sensation de réalité car l’auteur aura écrit ses phrases au moment même de l’action et de l’émotion ressentit. De cette façon, l’auteur adulte relit ses carnets et les analyse grâce à l’importance du « je » mais elle va aussi exprimer un désir de sortir de son milieu d’origine grâce aux études.

        Ensuite, nous étudierons le désir de la narratrice de sortir de son milieu d’origine grâce aux études et nous analyserons cela grâce à la critique du milieu d’origine par Simone et la haute estime d’elle-même.

        L’auteur va exprimer son désir de sortir du milieu d’origine en critiquant ce milieu qui est « la bourgeoisie ». En effet, le nom commun « la médiocrité » associé à l’adjectif « bourgeoise » affirme que l’auteur n’aime pas son milieu d’origine et le trouve banale. Elle vient d’une famille bourgeoise de Paris et assure dans la phrase « j’aimais qu’on m’aimât » que ses instances de socialisation de son enfance et adolescence l’aimait donc elle faisait partie d’une famille bourgeoise et aimante. « J’y passais quantité de choses sous silence » est une analyse de la narratrice à propos de son journal intime, on constate que par cela elle y affirme que durant son enfance elle était très spectateur et que plusieurs choses malsaines ont pu arriver qui peuvent causer sa haine envers son milieu d’origine. La phrase « il me fallait donc m’arracher aux ornières » montre une envie d’abandonner les traditions habituelles de son milieu natale mais aussi l’utilisation du verbe « s’arracher » indique une hyperbole, une utilisation d’un terme qui exagère ses sentiments, donc une envie très forte de quitter cet environnement. La personnification « d’avoir foulé aux pieds le conformisme » exprime la critique du milieu bourgeois à cause de leur conformisme, c’est-à-dire le fait de se conformer aux normes et aux usages. L’énumération « traditions, coutumes, préjugés, tous les particularisme » montre que la source de cette haine envers son milieu d’origine provient des traditions de ce dernier car ils ne lui conviennent pas et elle trouve cela absurde. Elle est adepte du « progrès » et voulait faire cela « au profit de la raison ».  De cette manière, Simone de Beauvoir va exprimer son désir de sortir du milieu d’origine en le critiquant mais elle va aussi l’exprimer en montrant une haute estime de soi-même.

        La narratrice va évoquer son désir de sortir de son milieu d’origine en montrant une haute estime de soi-même. En effet, l’auteur exprime cette haute estime d’elle-même grâce au nom commun « supériorité » utilisé par Mme de Beauvoir pour expliquer ses différences avec son entourage. Avec la comparaison « comme Mademoiselle Zanta », l’auteur jeune se compare à une femme philosophe qui a passé un doctorat donc qui est beaucoup plus haut placée socialement et qui a beaucoup plus de réussites et de capacités que Simone à son jeune âge. Cela veut dire que la narratrice jeune se compare à une femme très haut placée dans la société, qui est son modèle et cela montre une haute estime d’elle-même car elle se projette dans le futur comme cette Mademoiselle Zanta voire même plus qu’elle. Dans la phrase « au lieu de me tresser des couronnes, on me bannissait. », Simone précise grâce à la préposition « au lieu de » qu’elle était victime d’injustice et qu’elle mériterait d’être traité comme une reine. « Je ne m’imaginais pas qu’il existât des milieux différents du mien » est une phrase qui démontre que la narratrice croyait être dans le seul milieu, un milieu banale alors que non. Grâce à l’énumération des verbes « choyée », « entourée », « estimée » conjugué au plus-que-parfait avec l’auxiliaire « avoir », l’auteur exprime que son entourage c’est toujours bien occupé d’elle et qu’elle se sentait puissante, forte et au-dessus de tout le monde ce qui démontre qu’elle a une haute estime de soi-même à cause du traitement de son entourage vis-à-vis d’elle. De cette manière, l’auteur exprime son désir de sortir du milieu d’origine grâce à la haute estime de soi-même présente dans ce texte mais elle va aussi passer du rêve à la désillusion dans son œuvre.