Constantinople Au Xème Siècle
Dissertation : Constantinople Au Xème Siècle. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresà reprendre ses territoires perdus, d’abord dans les Balkans, puis en Asie mineure. Elément tout aussi important, la population ne régresse plus (notamment grâce à la disparition provisoire de la peste). La Dynastie macédonienne (867-1056) permet l’expansion de l’Empire, la frontière est même repoussée jusqu’au Danube en Occident et, en Orient, la frontière atteint Antioche, le nord de la Mésopotamie et l’Arménie. L’affermissement du pouvoir impérial et le rayonnement de la civilisation et de la culture byzantine sont alors étincelants.
Le texte étudié démontre avec parcimonie et sobriété la grandeur de Constantinople. C’est un témoignage d’un « voyageur » étranger, plus particulièrement, d’un Syrien (ou bien il serait originaire du littoral Israélien) qui relate avec précision la description de la ville. On ne le connait pas vraiment, mais nous savons seulement de lui qu’il fut fait prisonnier en Palestine par les Byzantin, puis amené à Constantinople et emprisonné vers les années 880 (bien que nous ne sachions pas avec précision la date exacte, elle peut être également en 900). Cependant, le fait qu’il fut de confession chrétienne, semble avoir hâté sa libération (nous ne savon pas la date de son incarcération). Puis il aurait voyagé après sa visite à Venise puis Rome. Son ouvrage nous est parvenu car il a été intégralement recopié par Ibn Rustah qui est un Persan connu pour son encyclopédie recopié en arabe. Après avoir été relâché, il en profita pour visiter la cité. Son récit est devenu un précieux renseignement sur l’agencement de la cité qui a connu à travers les siècles de nombreuses mutations, malgré les quelques clichés. Ne serait-ce que pour les monuments, statues, biens divers, qui furent soit fondus pour les objets en or ou en argent par les empereurs, soit spoliés lors des croisades par exemple ou tout simplement égarés.
Pour résumer brièvement le texte, il établit la position géographique de la cité en insistant également sur ses impressionnantes fortifications. Il y fait état de deux lieux importants : l’hippodrome et le grand Palais impérial.
Maintenant, la question que l’on peut se poser est de savoir
« Quelles sont les caractéristiques et la vision données par Harun Ibn Yahya, un arabe de nationalité syrienne, sur cette cité d’Orient occidentalisée? »
Pour y répondre nous allons axer notre analyse sur différents points, notamment sur celui que représente la cité, ville, pôle commercial assurant également une sécurité terrestre ainsi que maritime. Puis dans un second temps, nous allons nous baser sur l’esthétisme de la ville et de l’art chrétien, qui sont les pivots du monde civilisé en matière architecturale.
I Une ville hors-norme, économiquement et militairement viable
1) Un pôle urbain riche ouvert sur le monde
Notre voyageur insiste sur le caractère extraordinaire de la ville aux dimensions gigantisme qui fait « 12 parasanges sur 12 » (l.1/2) c’est-à-dire 72km, mais c’est faux, la dimension réelle serait plutôt 7km.
Cette capitale de forme triangulaire et non carré, possède une situation de carrefour par rapport à l’Europe et à l’Asie qui fait d’elle une grande ville du Moyen Age dans un monde de plus en plus christianisé. Mais il y a peu d’indication sur le site de la ville. La présence de l’empereur qui en fait son lieu de domiciliation renforce son pouvoir. On peut remarquer qu’il occupe une place prépondérante dans la vie de la cité, avec une utilisation abondante du terme seigneur (huit fois utilisés, omniprésence de celui-ci). La civilisation byzantin a influencé l’Europe balkanique et à pour des siècles servi de référence jusqu’en Occident. Quelles sont les causes et les conséquences de la place attribuée à Constantinople ? La ville est associée à Rome, devient par sa position géographique, un support stable et puissant pour l’Empire Romain car elle couvre notamment une ouverture sur les deux continents à l’Est par le Bosphore, le Nord par la Corne d’or(vallée ennoyée qui offre à la ville un abri protégé), « elle est entourée par la mer du côté de l’Orient, (c’est la Mer Marmara qui est au Sud), du côté de l’Occident s’étend la campagne par laquelle passe la route de Rome » (l. 3-5). C’est la via Egnatia, qui vient de Rome à travers l’Adriatique et les Balkans à partir d’Apollonia, via l’Albanie, la Macédoine, et la Thrace où elle pénètre par la « porte d’or » (l.8). Elle est assez éloignée des frontières du Danube et de la Mésopotamie et peut rapidement porter secours aux cités menacées, grâce aux routes qui mènent à Antioche. La cité commande le trafic entre l’ ‘Europe et l’Asie ainsi que les communications maritimes entre la mer Egée et la mer Noire. Elle est également placée au cœur des régions les plus riches, d’où les nombreuses références à la richesse de la cité de l’auteur, comme l’allusion à l’abondance de métaux précieux, tels que l’or ou bien l’argent (Il utilise le terme « or » huit fois). Constantin par exemple, confisquait les trésors des temples et les biens des adversaires pour décorer les places par des statues enlevées aux plus beaux sites, ou pour ramener des bijoux précieux comme le montre la répétition des termes « incrusté de perles et de rubis » (l. 55/56, 57, 59/60) utilisé trois fois, ce qui renforce l’étonnement et l’admiration de l’auteur. Sur le plan économique, la ville a pour atout d’être proche des zones d’approvisionnement, et en particulier de l’Egypte qui est le grenier à blé. Mais la ville commerce également avec la Chine pour ses épices, ses bois rares, les perles précieuses, les soieries. Ces dernières étaient très appréciés par les élites de la cité, ce qui favorisait la consommation et augmentait la richesse de Constantinople. Même les athlètes des jeux portaient des « vêtements d’étoffe brochée d’or » (l. 22) ce qui montrait le raffinement et la délicatesse de l’époque. Venait d’Afrique les esclaves, l’ivoire et l’or.
2) Mais qui doit se doter d’une protection efficace contre les ennemis
Constantinople n’a pas seulement qu’un site intéressant économiquement, il est un atout sur le plan stratégique. En effet, les menaces constantes des risques d’invasions barbares venus d’Europe centrale ou les Perses par exemple venus d’Asie. De plus, ce lieu fut celui de l’exercice de la protection impériale car c’est dans celui-ci qu’étaient installées la Cour et les factions la plus importante et influente de l’Eglise. La ville a changé de nature pour se transformé en forteresses, censées représenter un abri efficace pour les populations menacées. Cela est possible grâce à la mise en place d’une « enceinte fortifiée » (l. 5) qui fut érigée sous Constantin, enserrant 7000ha. Théodose II (408-450) décide de construire une nouvelle enceinte, doublant alors la superficie, englobant faubourgs et grands espaces vierges (en prévisions d’accroissement de la population) à partir de 412. Elle est presque achevée en 422 et comprend environ 6650km de longueur, 11 mètres de haut et épaisse de 5 mètres, qui se positionne depuis la mer de Marmara jusqu’à la Corne d’Or. Constantinople peut alors abriter de 400 000 à 500 000 habitants. Comme le disait Al-Idrîsî dans son œuvre appelée Nuzhat al-mushtaq fî ikhtirâq al-âfâq, encore appelée Livre de Roger, « La ville a une centaine de portes dont la principale est la porte Dorée ; sa structure est entièrement en fer et recouverte d’or ; on n’en connaît pas qui lui sois comparable en grandeur sinon Rome ». Cela prouve bien l’immense travail effectué par les différents empereurs et l’auteur étudié traduit correctement la multitude de ces portes comme la « porte Bigas » (l.11), la porte al-mankana (l.34) etc. Il y a une dizaine de portes publiques et encore plus de portes militaires avec des « gens chargés de (les) garder » (l. 7/8). L’armée se compose de deux types de soldats : les troupes des frontières, les limitanei, qui sont chargés de la défense des forteresses et l’armée destinée aux campagnes, les comitatus. Le palais de l’empereur dispose d’un corps de troupe d’environ 3500 hommes et même d’ « un mur unique qui entoure tout le palais et qui a une parasange de circonférence. » (L.30/31). C’est un éloge indirect de l’empereur car cela montre que son gouvernement se soucie de la protection de ses habitants. Ces forteresses furent bien utiles notamment lors des sièges, comme ceux tenus par les arabes à deux reprises en 674 et en 717. Lors de ce dernier, c’est les assiègeants qui furent décimés par la famine, tandis que les assiégés s’en sortirent sans peine grâce aux récoltes des champs, et à la pêche.
Transition : La Capitale n’est pas seulement riche de sa situation et de son site. Elle l’est d’une part grâce à l’esthétisme qui la régit, faisant de celle-ci un lieu de préciosité et d’élégance ou se mélange harmonieusement les étoffes soyeuses, les statues élégantes ou bien les lieux incomparables ; Mais pas seulement, dans un tout autre registre elle représente aussi la ville chrétienne par excellence a partir de 381, au moment du deuxième Concile Œcuménique qui en fait la capitale religieuse. Constantinople allie l’art et la manière, et assumant son rôle d’Empire puissant
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