Corneille, Médée, v, 6 analyse de texte
Commentaire de texte : Corneille, Médée, v, 6 analyse de texte. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar swiftprison • 22 Avril 2020 • Commentaire de texte • 1 372 Mots (6 Pages) • 4 056 Vues
Texte 14: P ET 1 - Corneille, Médée, V, 6 (vers 1538-1580)
Introduction
Accroche
-affrontement au théâtre: ici en paroles (au théâtre, c'est la parole qui fait l'action; qui fait avancer l'action)
-Le dénouement tragique montre souvent un héros victime: originalité de ce mythe: ce n'est pas le cas ici
Présentation du texte
Médée est une sorcière. Son mari Jason veut la répudier pour épouser Créuse, la fille du roi Créon. Médée offre alors sa robe de mariée à Créuse, en faisant mine d'accepter cette nouvelle union: la robe est empoisonnée et s'enflamme au contact de la princesse; Créuse meurt. Son père tente d'arracher la robe, et meurt également.
Jason vient ici réclamer les enfants à Médée: elle les a tués en se disant que c'était le meilleur moyen de le faire souffrir.
Corneille ne représente pas l'infanticide sur scène: déjà beaucoup d'horreur avec le récit de la mort de Créuse et Créon
Le sacrifice des innocents sur scène aurait dégradé l'image de Médée, qui fascine le spectateur malgré sa monstruosité
Elle veut anéantir Jason en lui rappelant qu'il n'est plus rien sans elle.
Haine froide, qui montre l'irrévocable distance qu'elle a prise.
Scène à la fois intime (anciens amants) et spectaculaire.
Problématique: En quoi ce dénouement montre-t-il l'avènement d'une héroïne qui choisit son destin?
Annonce du plan
A. Le ressentiment de Médée
1) La mort des enfants (v. 1-4)
2) L'ironie de Médée quant au remariage de Jason (v. 5-11)
3) L'ironie de Médée quant à l'amour de Jason (v. 12-16)
B. La puissance de Médée
1) Le désir de vengeance de Jason (v. 17-19)
2) La domination de Médée (v. 20-22)
Développement
A. Le ressentiment de Médée
1) La mort des enfants (v. 1-4)
didascalie + lève les yeux (v. 1): sa position dominante + impératif = montre que c'est elle qui domine
perfide (v. 1): injure = colère
-elle parle davantage: elle domine
-position spectaculaire (= étrangère au monde des Hommes); elle apparaît sous ses traits divins, comme la descendante du soleil (oui, la cousine de Phèdre)
reconnais ce bras (v. 1): synecdoque: représente sa violence, bras infanticide
reconnais = avertissement à l'impératif: il la connaît et aurait dû anticiper sa vengeance; elle fait reconnaître sa puissance
-impératifs sur les 2 premières répliques = elle devient une "dea ex machina" qui dicte sa conduite à Jason; elle représente la force supérieure, la fatalité, pour lui
-Qui t'a déjà vengé de ces petits ingrats (v. 2):
Elle évoque la mort des enfants comme une délivrance pour Jason, comme une aide qu'elle lui a portée
+ périphrase ironique pour désigner les enfants: témoins gênants qui pouvaient rappeler l'ancienne union et auraient pu l'accuser
ce poignard que tu vois (v. 3): la prop. sub. relative unsiste sur le regard: elle lui demande de regarder afin de se rendre enfin compte
Vient de chasser leurs âmes (v. 3): euphémisme + passé proche = pour irriter Jason
+ noyer dans leur sang (v. 4) = tout de suite après: horreur et violence = effet dramatique
=> Mort expédiée en 2 vers, pour ne pas ajouter à l'horreur
Le crime et l'infanticide sont évacués rapidement du dialogue: concession faite à la bienséance et habileté de Médée: l'assassinat des enfants est occulté par le mobile (la jalousie) qui se retourne en accusation (l'ingratitude)
-Restes de nos flammes (v. 4): métaphore: les enfants sont à l'image de leur amour = morts
2) L'ironie de Médée quant au remariage de Jason (v. 5-11)
Ironie grinçante à l'égard de Jason: heureux père et mari (v. 5): ses enfants et sa bien-aimée sont morts: antiphrase: il ne peut pas être heureux
Elle donne 2 conditions au bonheur conjugal de Jason: ma fuite et leur tombeau (v. 5) = effacer sa première union
Ton hymen nouveau (v. 6): encore ironique, puisque Créuse est morte
Réjouis-t’en; va posséder Créuse (v. 7): de même
Apostrophe Jason (v. 7) = méprisant
Tu n’auras plus ici personne qui t’accuse (v. 8): futur de certitude, comme une promesse
= ni elle, ni les enfants surtout, qui auraient pu l'accuser d'avoir détruit la famille
ces gages de nos feux (v. 9): métaphore pour désigner les enfants = important: elle ne se désigne jamais comme une mère; toujours comme une amante (délaissée)
pour moi (v. 9): elle rapporte toute la situation à elle
Négation + reproches secrets à ton manque de foi (v. 10) : avoir les enfants auprès d'elle lui aurait rappelé que Jasaon l'a laissée
= situation terrible
Réaction de Jason = il réagit avec violence et agressivité
Il a du mal à mettre des mots sur les crimes abominables : métaphores pour désigner Médée: horreur de la nature, exécrable tigresse! (v. 11) = insultes
1ère réplique se réduit à des insultes; les mots lui manquent
Pitié et compassion cathartiques pour Jason: il a perdu ses enfants et la femme qu'il aime
3) L'ironie de Médée quant à l'amour de Jason (v. 12-16)
bienheureux amant + cajôler ta maîtresse (v. 12) (mais elle est morte!) = 2 formules ironiques pour se moquer de lui
À cet objet si cher tu dois tous tes discours (v. 13): vocabulaire cynique pour évoquer l'amour dont elle ne profite plus
tes
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