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Dormir, dormir dans les pierres, Benjamin Péret

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dice étant l’organe qui leur sert de toucher, l’huître tout à tour ouverte ou fermée devient le symbole de richesse car elle contient la perle et enfin, les « squales » qui sont des requins, « voyageurs » des mers.

Cette double vision terrestre et maritime va bientôt quitter la réalité concrète pour laisser place à un univers énigmatique, envoutant et mystérieux.

II – Poétisation d’un monde mystérieux et inquiétant

1 – Une vision mystérieuse qui fascine

Le paysage devient une image mentale : l’image comme création de l’esprit nous offre un paysage surréaliste. Péret tente de poétiser le monde. La réalité se confond avec l’imaginaire du poète. Toute cohérence disparait. L’univers lui-même devient fantastique, cependant, le mélange des registres animaliers, humains, les éléments naturels traduisent un certain équilibre. La personnification du vers 3 associe un élément de la promenade urbaine avec un élément de la nature « les nuages ». Le monde terrestre et céleste se confondent. L’osmose se reflète également depuis la vision maritime du « sable gelé », vers 6 connoté par les « tentacules de cristal » jusqu’aux mouvements des appendices qui par analogie à l’organe humain « mains » tentent en vain de se fondre dans une vision céleste en transformant « le ciel en mains ». Nous avons ainsi par un jeu d’associations un paysage mental dans lequel se confondent les éléments marins, humains et célestes. La poétisation du monde se poursuit avec la comparaison de l’huître, vers 10 et le ciel, un élément marin et céleste puis un rappel de l’élément humain « les mains » au vers 11 associé à l’huître. La dernière référence sous marine est celle « des squales » qui selon l’anaphore des vers 13 et 14 sont « parfumés », « sans secousses » et vivent en phase avec « les saules », éléments de la nature. Les effets sonores rendus par l’allitération en sifflantes, sans secousses – sifflements – avertisseurs – saules – traduisent la parfaite adéquation entre la vie maritime des squales et le sifflement et bercement d’une nature complice « avertisseurs », vers 15.

2 – Un art poétique renouvelé

L’écriture de la modernité s’exprime. Le poème est en vers libres. L’innovation est formelle. L’absence de ponctuation permet une grande liberté de lecture. Ainsi les visions mystérieuses, fascinantes et fantastiques sont mises en évidence par l’impression de flux liée à la forme poétique de divagation et d’errance. La brièveté des vers 4 et 5, brièveté ramassée contraste avec l’ampleur des vers suivants mais la régularité et la symétrie dans les évocations sont traduites par la reprise de termes « sable » aux vers 5 et 6, « tentacules », vers 7 et 8, « ciel », vers 9 et 10 et « mains », vers 9 et 11. L’évocation du monde devient recréation d’un monde, simple création de l’esprit qui parfois nous fait perdre tous nos repères et nous enferme dans l’indicible.

Conclusion

L’écriture surréaliste définit une valeur esthétique. Ici l’apport esthétique de l’image se mesure à l’originalité refusée par les classiques, codifiée par les baroques et revendiquée par les surréalistes. Le pouvoir d’évocation renvoie à l’imaginaire du poète, à des réalités sensibles à tous, naturelles (sens – nature – animalité).

Il y a réhabilitation de l’inconscient freudien. Il faut se libérer

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