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Etude d'extrait du texte la Curée de Zola

Commentaire de texte : Etude d'extrait du texte la Curée de Zola. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  22 Mars 2021  •  Commentaire de texte  •  2 681 Mots (11 Pages)  •  538 Vues

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Gianluca Cirino – Etudiant double-diplôme Bordeaux-Montaigne - Messine

  1. Orthographe

Dans cette analyse, nous étudierons la correspondance entre les systèmes graphique e phonique de la langue française contemporaine dans les mots qui nous ont été soumis, c’est-à-dire « jettent », « haletante », « détraquement ».

  1.  Nature et Fonction des mots analysés

Dans l’extrait analysé, « jettent » est la troisième personne du pluriel du verbe « jeter » ayant pour sujet « la brutalité du désir et le contentement immédiat de l’instinct » et pour complément « à la rue » (complément circonstanciel de lieu).

« haletante » est un adjectif qualificatif ayant la fonction d’épithète lié du substantif « quête » et pour complément « du grand jour » (complément de l’adjectif).

« détraquement » est un substantif ayant la fonction de COD du verbe « sentir » et qui est qualifié par l’épithète lié « cérébral ».

  1. Transcription en API 

 Jettent : [ʒɛt] ; Haletante : [alɛtɑ̃t] ; Détraquement : [detʁakmɑ̃].

1.3. Analyse des occurrences 

  1. « jettent » : dans ce mot le graphème <j> et <e> ont une valeur de base, soit ils sont prononcés [ʒ] (fricative palatale sonore) et [ɛ] (voyelle antérieure semi-ouverte). Donc, ils sont des phonogrammes.

Le digramme <tt> n’a pas véritablement une valeur de base parce que la gémination des consonnes n’est pas rendue en français oral contemporain (en effet, on le prononce comme une occlusive alvéolaire sourde [t]). En tous cas, cette gémination est provoquée par le <e> suivant qui n’est pas prononcé mais qui provoque l’ouverture du <e> précédent (et l’à-peine-mentionné redoublement graphique de la consonne <t>). Cette voyelle graphique a donc une valeur auxiliaire. De plus, ce graphème avec le <n> et le <t> successifs (eux-aussi muets et donc ayant une valeur zéro) véhicule l’information grammaticale de la « troisième personne du pluriel du présent de l’Indicatif. Ainsi, <ent> est un morphogramme.

  1. « haletant » : nous avons à faire ici avec un <h> aspiré, donc ce graphème n’est pas prononcé mais il empêche tout type de liaison ; il aurait donc une valeur auxiliaire mais ce n’est pas le cas dans ce texte car ce mot ne se trouve pas en contexte de liaison. Alors, dans ce cas-là, il a une valeur zéro.

Les graphèmes <a ; l ; e ; t>, comme on peut voit dans la transcription en API, ont une valeur de base et ils sont donc des phonogrammes.

<an> est un digramme qui rend la voyelle nasale antérieure ouverte [ɑ̃]. Donc, à l’intérieure de ce digramme le graphème <a> a une valeur de position parce qu’il est nasalisé à cause de la présence de la consonne nasale successive.

Le dernier <t> a une valeur de position car il est prononcé à cause du <e> muet suivant, permettant ainsi de distinguer la forme féminine de cet adjectif du correspondant masculin (haletant). Donc le dernier <e> a une valeur auxiliaire et c’est un morphogramme (qui véhicule l’information du féminin singulier).

On peut aussi dire que <ant> représente la marque du participe présent en français. En effet, cet adjectif est dérivé du participe présent du verbe « haleter ».

  1. « détraquement » : les graphèmes <d ; é ; t ; r ; a ; m> ont une valeur de base mais sur le <é> l’on retrouve le signe diacritique de l’accent aigu qui signale ici une prononciation fermée du <e>.

Le digramme <qu> rend ici une consonne occlusive vélaire sourde [k]. Le <e> successif a une valeur zéro car il n’est pas prononcé.

Pour le digramme <en> reste valable ce que nous avons écrit sur le digramme <an> du mot « haletant ». En effet ce sont deux façons d’écrire le même phonème.  

Le <t> n’est pas prononcé ; il a donc une valeur zéro. On pourrait aussi considérer ici <ment> comme un morphogramme car il s’agit d’un suffixe nominal qui a le sens d'acte ou d'action et donc il véhicule l’information grammatical de substantif masculin (ou invariable) singulier.

  1. Conclusion

En interrogeant les correspondances graphie-phonie dans ces trois mots analysés, nous avons observés plusieurs phénomènes intéressants de la langue française. Tout d’abord, nous avons vu que dans cette langue la gémination graphique des consonnes n’a plus de correspondance orale, que les phonèmes interagissent entre eux en modifiant leur prononciation (ex. le <e> muet de « jettent qui ouvre la voyelle précédente, les nasalisations) et que certains graphèmes n’ont plus une réalisation phonique correspondante en français standard contemporain (jettent ; haletante ; détraquement) même s’ils continuent à véhiculer des informations à l’écrit (ex. <ent> dans jettent, le <e> final dans haletante). Ensuite, nous avons observé l’utilisation de plusieurs graphèmes pour noter un seul phonème (qu > [k], an/en > [ɑ̃]) et enfin on a remarqué la présence de signes diacritiques qui signalent la prononciation correcte des voyelles (ex. détraquement).


  1. Stylistique 

  1. Introduction

L’extrait que nous allons étudier est tiré de l’œuvre La Curée d’Emile Zola. Il s’agit d’un roman paru en 1871 et c’est le deuxième volume de la série Les Rougon-Macquart. Ce roman a pour thème la vie débauchée de Paris au Second Empire et c’est dans ce lieu qui se déroule l’action de l’œuvre.

Son personnage principal est Aristide Rougon, dit Saccard, qui fait une rapide fortune en spéculant sur les futurs terrains à bâtir lors de grands travaux menés dans la capitale française par le baron Haussmann.

Eugène Rougon a fait une carrière en politique grâce à son soutien à Napoléon III. Son frère Aristide commence par un modeste emploi. Il s’est marié avec une femme appelée Angèle avec qui il a une fille et un fils placés ailleurs. Le couple habite un petit appartement de deux pièces. Eugène aide Aristide à obtenir un emploi à la mairie de Paris, ce qui permet à ce dernier d’avoir accès à tous les plans des travaux d’Haussmann.

Après la mort de sa femme, il envoie sa fille chez son frère Pascal, et se marie, par intérêt, à une jeune fille, Renée Béraud du Châtel. Il prend alors le nom Saccard et participe à la « curée », le dépeçage de Paris par les spéculateurs. Si faisant, il accumule rapidement une grande fortune en achetant à bas prix des immeubles entiers, dont il sait qu’ils seront bientôt rachetés à prix d’or par la mairie de Paris, qui veut les détruire afin de construire les futurs grands boulevards de la capitale. Ainsi, Aristide a un train de vie extraordinaire. Toutefois, ayant besoin de toujours plus d’argent, et qu’il accumule les échecs spéculatifs, il escroque sans scrupule sa femme, qui possède un important capital immobilier. De plus, Renée tombe amoureuse de Maxime, fils qu’Aristide a eu de son premier mariage. Ainsi, à la fin du roman, cette femme, abandonnée par Maxime et dépossédée de sa richesse par Aristide, devient folle et ensuite elle meurt d’une méningite.

A travers l’analyse de cet extrait nous étudierons les procédés à travers lesquels Zola arrive à transfigurer la ville de Paris en le faisant devenir un lieu infernal et vivant.

Pour résoudre cette problématique, nous débuterons dans notre commentaire stylistique en interrogeant le type de textualité de l’extrait qui nous a été soumis, c’est-à-dire que nous nous arrêtons, tout d’abord, plus particulièrement sur les éléments purement linguistiques du texte (ex. les tiroirs verbaux, les adjectifs, les compléments) et sur certaines figures de construction (ex. parallélisme, accumulation, asyndète) pour ensuite arriver au cœur de notre commentaire concernant la transfiguration de Paris dans une ville infernale et vivante.  C’est ainsi que nous monterons comment Zola a joué avec le lexique et l’intertextualité pour construire un Paris dantesque et comment à travers le procédé de la personnification il donne une vie et une âme à la capitale de son pays.

  1. Type de Textualité

  1.  Une textualité descriptive : tiroirs verbaux, adjectifs et compléments

Le texte à analyser, d’un point de vue purement graphique, se présente compacte et unitaire, c’est-à-dire qu’il n’y a aucune séparation en paragraphes. C’est un extrait littéraire essentiellement descriptif. En effet, le tiroir dominant dans cette partie du roman est l’Indicatif Imparfait. Toutefois, certains de ces imparfaits ont aussi une valeur narrative (ex. coulait, s’étalait, remontait, s’éteignaient, descendaient, etc.) parce qu’ils expriment des actions. Ainsi Zola, crée ici une description vivante : cette ville, comme nous verrons mieux ensuite, a une vie, est animée, n’est pas un lieu statique. L’on trouve aussi un présent atemporel ou permanent qui véhicule quelque chose que pour l’auteur semble valable à toute époque : tout ce que […] jettent à la rue, […] ».

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