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Histoire De l'Education

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licaine est

ailleurs, dans la laïcité bien sûr, mais aussi dans des formes originales

d’extension de la scolarité de niveau secondaire. Une autre ambition

de ce livre est d’insister sur la particularité des politiques scolaires des

débuts de la Ve République. Le général de Gaulle et son entourage ont

été porteurs d’une vision de la société et du rôle que l’école doit y tenir

qui a constitué avec la période précédente une rupture sans doute plus

Fondamentale que ce qui en a été jusqu’ici perçu et dont nous continuons

à vivre aujourd’hui les conséquences.

La première partie est donc consacrée à la longue genèse des institutions

scolaires avant l’intervention des fondateurs de la IIIe République.

C’est en effet dans la seconde moitié du Moyen Âge que s’établit

une tradition universitaire qui demeure encore par certains aspects

d’actualité. Surtout, c’est avec le développement des collèges et des

petites écoles catholiques et protestantes au XVIe et au XVIIe siècle

qu’apparaissent les premières formes modernes de scolarisation, où

l’on commence à voir des élèves regroupés par niveaux devant des

maîtres qui exigent d’eux une discipline et des efforts nouveaux. Cette

première histoire scolaire est dominée par la question religieuse, les

relations entre l’Église catholique, l’État et le protestantisme expliquant

l’évolution des institutions et des contenus enseignés. Si la

Révolution est évidemment un moment de transformation brutale

des relations entre l’État et l’Église, cette dernière retrouve néanmoins

avec le Concordat de 1802 et surtout la restauration de la

monarchie en 1815 un rôle majeur dans notre histoire scolaire. En

outre, les institutions scolaires de l’Ancien Régime perdurent bien

au-delà de la Révolution, qui de ce point de vue n’a apporté que peu

de transformations.

la seconde partie, commence Avec la IIIe République, à laquelle est consacrée en revanche une période assez radicalement nouvelle de l’histoire de nos institutions scolaires ; non pas du point de vue quantitatif, mais dans la nature des relations que l’école entretient avec la société. Par la laïcité spécifique qui s’impose alors, mais aussi par de nouveaux équilibres qui s’instaurent entre l’école, les familles et la vie

économique : la scolarisation particulière des filles, le développement

d’un enseignement primaire supérieur et d’un enseignement technique,

le maintien de l’élitisme des enseignements secondaire et supérieur,

la fixation des pratiques pédagogiques et des contenus enseignés

à l’école primaire. Équilibres qui ont été critiqués par certains des

contemporains de cette période, mais qui ont participé à la construction

d’un véritable mythe, celui de l’école républicaine, devenu référence

obligée de tous les débats contemporains. Il était donc indispensable

de mieux cerner, au-delà de la mythologie, la réalité sociale

et politique de cette école de la IIIe République.

La troisième partie commence avec la fin de la Seconde Guerre

mondiale. C’est le début d’une longue période de croissance économique

sans précédent, désormais connue sous le nom de « trente glorieuses

», au cours de laquelle le système scolaire entre dans une nouvelle

phase de mutations. Mais contrairement à la période précédente,

où les transformations étaient uniquement le produit de la volonté

politique des dirigeants de la IIIe République, c’est d’abord à des changements quantitatifs massifs et imprévus que le système scolaire doit

faire face. La croissance démographique et de nouvelles demandes de

scolarisation se conjuguent pour provoquer une augmentation spectaculaire des effectifs. C’est donc sous la pression constante du nombre que la Ve République met en œuvre des réformes qui transforment rapidement et en profondeur notre système éducatif. L’État intervient notamment de manière beaucoup plus directive qu’auparavant pour mettre l’école au service de la croissance économique. Mais simultanément, l’augmentation du niveau de vie transforme complètement

le statut et la place de la jeunesse dans la société, tandis que l’identité

des enseignants, dont le nombre augmente avec la démocratisation,

devient plus incertaine. L’évolution de l’économie pose aussi la question

de la formation à tous les âges de la vie et la formation professionnelle

des adultes devient un enjeu de société prioritaire. Au relatif équilibre

de la IIIe République succède à l’inverse la complexité des enjeux éducatifs et le sentiment de crise permanente qui en découle.

En apportant à ces questions l’éclairage et la distance de l’histoire,

les auteurs de ce livre proposent le point de vue différent que

donne le recul du temps, et peut-être aussi un peu de sérénité. Chacun

d’entre eux s’est efforcé d’offrir au lecteur les résultats de ses

propres recherches tout en le tenant informé de l’ensemble des travaux

historiques disponibles sur chaque sujet abordé. Leurs interprétations

peuvent être sur certains points en partie différents : c’est

aussi le parti pris de ce livre de montrer l’histoire en train

...

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