I. Que Nous Apprennent Les Chapitres 11 à 13 Sur Les Dispositions De Gargantua ?/En Quoi Consiste l'Intérêt Des Chapitres Consacrés Aux Vêtements De Gargantua ?
Mémoires Gratuits : I. Que Nous Apprennent Les Chapitres 11 à 13 Sur Les Dispositions De Gargantua ?/En Quoi Consiste l'Intérêt Des Chapitres Consacrés Aux Vêtements De Gargantua ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresgros jaspes verts, gravés et taillés en forme de dragons tout environnés de rayons et d’étincelles ». P. 105 : l’escarboucle grosse comme un œuf, l’anneau de quatre métaux, et l’anneau en spirale avec l’émeraude. Le merveilleux réside aussi dans la richesse hyperbolique du vêtement. De plus, ce vêtement n’est absolument pas provincial : il comporte même des éléments exotiques : plume d’un pélican d’Asie centrale, bourse de la couille d’un éléphant de Libye, jaspe taillé comme en Égypte ancienne.
Gargantua porte enfin sur ses vêtements un blason, p. 103 : la figure platonicienne de l’homme à son commencement avec la devise : « la charité ne cherche pas son propre avantage ». Cette sentence est extraite de la première Epître aux Corinthiens de Paul. Pour Rabelais, le mythe platonicien est une image exacte de la définition paulinienne de l’amour parfait. P. 109, Rabelais refuse les emblèmes fondés sur des jeux de mots par le sérieux et la dignité de l’esprit renaissant. L’emblème de Gargantua est au contraire tiré du mythe platonicien et de la Bible.
Rabelais rêve ainsi d’un monde déchiffrable où la Nature peut être saisie de façon univoque et d’un langage naturel qui rendrait avec limpidité la nature des choses. Il fustige ainsi tous les jeux de langage et de représentation imagée qui briseraient le lien naturel entre le signe et le référent, et introduirait du désordre et du doute dans la représentation. La livrée de Gargantua est ainsi censée représenter naturellement la joie et le ciel, tout comme le langage rabelaisien se veut une langue naturelle et directe.
Que nous apprennent les chapitres 11 à 13 sur les dispositions de Gargantua ?
Le roman rabelaisien, Gargantua, publié en 1534, place en son sein un thème qui était alors d'actualité, l'éducation, comme en témoignent les nombreux ouvrages écrits au XVIème siècle par Erasme, Budé ou encore Montaigne avec ses Essais. Ainsi, quelle place occupe la thématique de l'éducation – centrée sur le géant Gargantua – au cœur du roman rabelaisien ?
Gargantua, malgré des prédispositions patentes, fait l'objet d'une éducation plus ou moins efficace suivant ceux qui la dispensent. Précoce, ingénieux, Gargantua montre aussi des qualités d'orateur. De nombreux chapitres de l'œuvre sont exclusivement consacrés à la thématique de l'éducation. Cet enfant précoce qu'est Gargantua montre, à travers des épisodes comme ceux des chevaux factices ou de l'invention du torche-cul, quelques prédispositions. Ses potentialités, évidentes, jaillissent aux yeux du lecteur. Celles-ci concernent deux grands domaines : l'action et la parole.Gargantua, certes flegmatique par nature, agit, et le chapitre XII met cela en exergue. C'est ainsi qu'il faisait « gambader, sauter, volter, ruer et danser » son grand cheval de bois. Puis, parce que des transformations s'imposaient, « il le faisait changer de robe ». Enfin, après avoir pris soin de son cheval de bois, il acquit une certaine autonomie et « se fit lui-même, avec un gros fardier, un cheval pour la chasse, un autre pour tous les jours avec un levier de pressoir et, avec un grand chêne, une mule avec sa housse pour le manège ». Gargantua montre donc une inventivité lui permettant d'agir sur le monde environnant et d'en prendre connaissance.
Le premier épisode où se révèle son talent verbal est celui où il présente au Seigneur de Painensac ses écuries. Ainsi il met en relation les termes « aubelière » et « muselière ». L'aubelière serait un ensemble de « cinq étrons pour [faire] une muselière » . Or, le terme d'étron qui peut signifier un tronçon a aussi un tout autre sens : c'est un excrément. Gargantua fait aussi un jeu de mots : « Mais quand je serai pape vous serez papillon et ce gentil papegai sera un parfait papelard ».
Autre épisode qui révèle l'ingéniosité et le talent verbal de l'enfant : l'invention du torche-cul. La multiplication des termes montre son imagination et son rapport étroit avec l'environnement. Mais cet éveil de l'esprit que Gargantua met en évidence est pris sous le ton du comique. Le titre peint en effet la « merveilleuse intelligence de Gargantua » ce qui, de fait, semble exagéré. Le lecteur ne peut donc
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