Introduction de dissertation sur Paul Auster.
Dissertation : Introduction de dissertation sur Paul Auster.. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Laura Leclercq • 12 Décembre 2016 • Dissertation • 487 Mots (2 Pages) • 1 717 Vues
Le traducteur de poètes français, Paul Auster écrit : « La clé de notre salut : c’est de devenir les maîtres des mots que nous prononçons, de forcer le langage à répondre à nos besoins ». Dans cette citation, cet écrivain américain laisse penser que le langage permet aux hommes de lutter contre des injustices, ou d’exprimer une opinion dans les débats politiques et sociaux. La poésie, qui semble jouer avec l’art des mots, est généralement considérée comme un genre littéraire qui prône l’expression du sentiment amoureux, le jeu esthétique, ou encore préfère favoriser l’aspect poétique de la vie à la vérité obscure du monde.
En effet, cette idée se retrouve dans les propos de Sartre. Ce dernier, dans son œuvre intitulée Qu’est ce que la littérature ?, publiée en 1948, évoque le caractère « utilitaire » de la prose, qu’il oppose à la poésie, en ces mots : « La poésie ne se sert pas des mots de la même manière ; et même elle ne s’en sert pas du tout ; je dirais plutôt qu’elle les sert. Les poètes sont des hommes qui refusent d’utiliser le langage ». L’écrivain français exprime donc l’idée que la prose chercherait des vérités, philosopherait et considérait par ce fait, les mots comme des instruments, ou outils pour formuler une pensée une vérité. Il écrit effectivement : « La prose est utilitaire par essence […] M. Jourdain faisait de la prose pour demander ses pantoufles et Hitler pour déclare la guerre à la Pologne ». A cette idée, il oppose la poésie. Il constate ici que les poètes refuseraient de concevoir les mots de la même manière. Pour lui, les poètes seraient les maîtres du jeu sur les sonorités, les connotations et de l’esthétique. Cette conception de la poésie s’observe dans l’usage de la négation adverbiale atone de la manière suivante : « elle ne s’en sert pas du tout ». Les poètes utiliseraient le mot pour lui-même, « elle les sert », la poésie est vue ici comme sujette aux mots. Sartre, oppose même la notion de signifiant/signifié par sa dernière phrase dans cette citation : « Les poètes sont des hommes qui refusent d’utiliser le langage ». Le signifiant serait en poésie favorisée au détriment du signifié.
Dès lors, les poètes ne pourraient, selon la définition de Sartre, atteindre des « vérités » sur le monde, il semblerait qu’ils ne chercheraient même pas à le faire. Il est alors possible de se demander dans quelle mesure la poésie serait un genre paradoxal qui prône les mots mais pourtant inefficace pour formuler une vérité ?
Certes, le chant poétique maîtrise le jeu esthétique et formel par une habileté indéniable des signifiants. Néanmoins, ces atouts poétiques ne seraient-ils pas un outil subtil qui permettrait aux poètes de transmettre un message ? Dès lors, la poésie semble être un art littéraire qui prône la prise de conscience, et le poète mage.
...