Jeunes En Rupture Et Engagement Associatif

de associatif -------------------------------------------------------------------------- 13 1.2.2 La participation associative -------------------------------------------------------------------------- 18 1.2.3 Associations et jeunes en rupture avec les institutions -------------------------------------------- 30 1.3 DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE --------------------------------------------------------------------------------- 36 1.3.1 La recherche-action------------------------------------------------------------------------------------ 36 1.3.2 Définition d’un cadre de recherche ------------------------------------------------------------------ 38 1.3.3 L’entretien comme outil de recherche --------------------------------------------------------------- 40 TRANSITION : SYNTHÈSE DE LA PHASE EXPLORATOIRE ----------------------------------------------------------- 45 LES JEUNES EN RUPTURE VUS PAR LES PROFESSIONNELS ASSOCIATIFS ------------------------------------------------------- 45 QUATRE AXES DE TRAVAIL IDENTIFIÉS LORS DE LA PHASE EXPLORATOIRE : -------------------------------------------------- 46 DEUXIÈME PARTIE : ANALYSE ------------------------------------------------------------------------------------------- 48 2.1 QUELLE OFFRE ASSOCIATIVE POUR LES JEUNES EN RUPTURE ? --------------------------------------------------- 48 2.1.1 Les différentes perceptions quant à l’offre associative ------------------------------------------- 48 2.1.2 Des professionnels de la rupture ? ------------------------------------------------------------------ 51 2.1.3 La participation et vie associative : un projet impossible pour les jeunes en rupture ? ----- 57 2.2 JEUNES, PROFESSIONNELS, INSTITUTIONS : LE DÉCALAGE PERMANENT ? ---------------------------------------- 64 2.2.1 Un rapport au temps différencié et contradictoire ------------------------------------------------ 64 2.2.2 Le contretemps de la réponse publique et institutionnelle --------------------------------------- 68 2.2.3 De la fréquentation à l'implication : le chaînon manquant -------------------------------------- 72 2.3 LES INTÉRÊTS DES JEUNES ET PRATIQUES PROFESSIONNELLES, DES CONTRADICTIONS NÉCESSAIRES ? ------------ 76 2.3.1 L'intervention sociale à destination des jeunes en rupture --------------------------------------- 76

2.3.2

Typologie des modes d'intervention. ---------------------------------------------------- 82

CONCLUSION ------------------------------------------------------------------------------------------------- 85 ANNEXES -------------------------------------------------------------------------------------------------------- 87 BIBLIOGRAPHIE ---------------------------------------------------------------------------------------------- 87 Bibliographie générale ------------------------------------------------------------------------------- 87 Bibliothèque Thématique ----------------------------------------------------------------------------- 89 LES PARTICIPANTS À RECHERCHE-ACTION ------------------------------------------------------------------- 92 Liste des membres du Comité de suivi :------------------------------------------------------------- 92 Structures et jeunes interviewés ---------------------------------------------------------------------- 93

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Introduction

Contexte de l’étude

Les associations de proximité participent des démarches de développement local, sur le plan social, culturel, économique et politique. Profondément ancrées dans leur territoire par les actions conduites avec les habitants, par leur connaissance des enjeux de leur quartier et des différents acteurs qui le composent, ces associations favorisent

quotidiennement le lien social de proximité, c’est à dire à la fois un sentiment d’appartenance commune et des pratiques de solidarité. Elles font de cet ancrage le levier d’une démarche d’ouverture vers l’extérieur pour plus d’altérité et de mixité, de manière à œuvrer au désenclavement de leur quartier et à son inscription dans des logiques sociales, culturelles et économiques plus larges. Les associations sont donc, non seulement, des « porte-parole » de leur territoire mais également des moyens d’interconnexions entre les habitants et les interlocuteurs extérieurs notamment institutionnels.

Cependant, marquée par des enjeux de participation et de socialisation, par des spécificités nationales, régionales, urbaines et rurales, la dynamique associative est partout confrontée aux évolutions de nos sociétés : processus d’individualisation, de marginalisation, de désaffection à l'égard des institutions.

En effet, nous voyons se développer des formes de repli et d’intolérance diverses, mouvements renforcés par un contexte socio-économique particulièrement difficile et qui génère pour de nombreux jeunes notamment, des obstacles majeurs à leur insertion sociale, scolaire et professionnelle. Les revendications identitaires sont au cœur des conflits qui agitent les communes, quartiers ou territoires sensibles.

Parallèlement, les jeunes des quartiers sont trop facilement réduits à leurs difficultés ou à leurs problèmes d’insertion, alors que bon nombre d’entre eux sont porteurs d’initiatives en termes de projets. Le plus souvent stigmatisés et en général largement ignorés, les quartiers relégués sont riches de potentiels qui ne demandent qu’à s’exprimer. Dès qu’ils sont soutenus, nombre de projets initiés par des jeunes, vivent, se développent et constituent de véritables réussites sociales. Les jeunes désirent en effet s’impliquer dans des projets, individuels ou collectifs, leur permettant d’être utiles aux autres ou de structurer leur propre projet de vie.

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Face à un monde incertain, ils tentent de répondre aux bouleversements que connaît leur génération. Ces modalités d’engagement sont autant d’expérimentations permettant aux jeunes de se construire comme sujets.

De ce point de vue, l’engagement associatif des jeunes semble être une préoccupation partagée par l’ensemble des pouvoirs publics. Si les mesures visant à favoriser le développement associatif pour et par les jeunes résultent aussi bien d’instances européennes1 que d’instances locales, cette question semble être un enjeu national dans lequel s’engagent à la fois Ministère de la Jeunesse et des Sports2, Ministère de l’Éducation Nationale3 ou encore Ministère de l’Emploi, du Travail et de la Cohésion Sociale4. La ville de Paris s’inscrit dans cette tendance, et la création des conseils de jeunesse en 2003 ou de programmes tels que « Paris jeune association » sont le signe d’une volonté d’associer les jeunes à la définition des politiques publiques.

La mise en place de ces politiques participatives semble cependant soulever quelques difficultés, les travaux de Christine Padovani ont notamment permis de mettre en évidence leur caractère inégalitaire ; d’après elle les « jeunes des quartiers sensibles en difficulté n’ont pas accès à de tels dispositifs qui (…) ont une réputation (…) élitiste»5. La situation parisienne reflète une fois de plus la situation nationale, le programme « Paris jeune association » est en une parfaite illustration : en 2007 parmi les 20 associations lauréates du dispositif, une seule6 était née d’une initiative pour et par les jeunes issus de quartiers sensibles. L’inadaptation de ces dispositifs aux jeunes habitant ces quartiers est d’autant plus à questionner que ces derniers sont souvent porteurs d’initiatives (NicoleDrancourt et Roulleau-Berger7).

Afin de contribuer à « cerner les conditions du développement associatif pour et par ces jeunes », nous avons adopté une démarche territoriale nous limitant aux 13ème, 18ème, 19ème et 20ème arrondissements de Paris. Nous nous sommes focalisés plus particulièrement sur les territoires sensibles de ces arrondissements (tels que définis par Avenel8) qui rappelons-le, sont les plus jeunes de Paris et qui bénéficient d’un CUCS9.

Résolution du 26 Juin 1991 (Commission européenne) Programme « Envie d’Agir » 3 Circulaire n° 2004-015 du 27 janvier 2004, MEN-DESCO 4 Concours « Talents des cités » 5 C. Padovani, « L’exemple d’un programme : Envie d’agir ? », (ss dir) Gérard Marquié, in Jeunesse- Éducation Territoires : cahiers de l’action, n°1, Des ressources pour l’engagement et la participation des jeunes, Paris, INJEP 2005.. 6 Association Paris 13 Service Insertion. 7 C Nicole-Drancourt., L Roulleau-Berger, « Les jeunes entre précarité et insertion », in Le Livre de l'Année, Paris, Larousse, 1995. 8 C Avenel, Sociologie des « Quartiers Sensibles », Paris, Armand Collin, 2004. 9 Contrat Urbain de Cohésion Sociale.

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