Jules Laforgue : La cigarette

SEQUENCE 1

Texte principal 2 : Jules Laforgue (1860-1887) , « La cigarette », Le sanglot de la terre (1880, publication posthume en 1901)

Introduction

→ Poète de la deuxième moitié du XIX ème siècle, destin tragique comme Baudelaire, Verlaine ou Rimbaud.

→ Inadapté à la société, malade, mal reconnu en tant que poète, meurt à  27 ans laissant une œuvre inachevée, prometteuse.

→ Il explique comment il s'évade du monde sordide qui l'entoure vers un univers imaginaire plus plaisant.

1. Le rejet de la réalité

→ Dès le premier vers « Oui, ce monde est bien plat », l'affirmation « oui » et le choix du lexique simple accentuent la fatalité de ce constat.

→ L'ennui se fait ressentir vers 2 « "Moi, je vais, résigné, sans espoir, à mon sort", rythme du vers = sentiment de lourdeur, marche vers son destin donc la mort (mort et sort rimes)

→ La vie se donne ainsi à voir comme dénuée du moindre sens, réduite à n'être qu'une attente de la mort : "et pour tuer le temps, en attendant la mort".

→ Le thème réapparaît à la strophe suivante puisque, s'adressant aux hommes, le poète évoque leur mort future : "allez, vivants, luttez, pauvres futurs squelettes" 

1. bis. Comment le spleen du poète est-il mit en évidence ?

→ Vers 1, monde terrestre/céleste = sans espoir, « plat » « sornette », pas d'idées salvatrices.

→ « résigné », « sans espoir » = redondance

→ Champs lexical de la mort « mort », « sort », « squelettes » « mourants »

Mise en évidence par les sonorités.

→ Assonance en « é » : « vais résigné »

→ Allitération en « s » : « sans espoir à mon sort »  

→ Le spleen met en évidence la souffrance du poète. Celui-ci ne semble avoir ni passé ni avenir, comme l'indique le recours au présent.

2) Le poète s'exclut du reste des hommes

→ Prédominance de la 1 personne du singulier

→ emploi pronom personnel « moi » en tête de vers (v2, v6), mise en évidence par la pause suggérée avec la virgule et l'accent rythmique (v2 1, 2,3,3,3) (v6, 1,5,4,2)